Psychologie
Arachnophobie : une thérapie contre la peur des araignées peut réduire l’acrophobie
Des chercheurs allemands ont découvert que l’exposition aux araignées diminuait aussi la peur du vide.
"Les personnes souffrant d'une phobie en développent souvent une autre par la suite. La méthode de traitement la plus efficace est l’exposition : en affrontant des situations ou des stimuli effrayants sous supervision psychothérapeutique, les patients apprennent à surmonter leur peur. (…) On a longtemps supposé que si une personne avait plusieurs phobies, elle aurait besoin de thérapies d'exposition adaptées à chaque peur", a expliqué Iris Kodzaga, psychologue à l’université de la Ruhr à Bochum (Allemagne). Cependant, la spécialiste et son équipe ont récemment remis en question cette hypothèse.
Arachnophobie, acrophobie : 24 patients ont bénéficié d’une thérapie d’exposition
Dans une étude, parue dans la revue Translational Psychiatry, les chercheurs ont examiné si la généralisation de la thérapie d’exposition peut être réalisée pour des stimuli non traités qui ne partagent aucune ressemblance perceptuelle et appartiennent à une catégorie de phobie différente. Pour cela, ils ont recruté 50 adultes ayant peur des araignées et du vide.
Lors d’une expérience, 24 personnes ont suivi une thérapie d’exposition, conçue uniquement pour cibler la peur des araignées, et 26 volontaires n’en ont pas bénéficié. En outre, les auteurs ont collecté des mesures comportementales quantitatives, telles que la distance à laquelle les participants osaient s'approcher des araignées ou la distance à laquelle ils pouvaient monter jusqu’au clocher d'une église.
La thérapie d’exposition a réduit à la fois la peur des araignées et du vide
Selon les résultats, la thérapie d'exposition contre l’arachnophobie a non seulement réduit la peur des araignées, mais a également diminué la peur du vide de 15 % en moyenne. D’après Iris Kodzaga, cette découverte "ouvre de nouvelles perspectives pour un traitement efficace des phobies. Cela pourrait signifier que nous pouvons repenser les approches thérapeutiques et éventuellement développer des méthodes plus universelles". Dans les travaux, l’équipe a précisé qu’ils ne savaient toujours pas exactement comment l’effet de la thérapie d’exposition se transmettait d’une peur à une autre. "Il ne peut pas être entièrement expliqué par des processus d'apprentissage associatifs. L'effet pourrait être dû à une auto-efficacité accrue due à la thérapie d'exposition. Mais il existe peut-être aussi un dénominateur commun entre la peur des araignées et la peur du vide, ce qui n'est pas évident. Nous devrons mener des études de suivi pour en savoir plus", a conclu la psychologue.