Signature d'une déclaration de principe
Médicaments contrefaits : industriels et police unissent leurs forces
Les laboratoires pharmaceutiques vont collaborer avec la police pour tenter d'enrayer la contrefaçon de médicaments. En avril, cette dernière a effectué une saisie record dans le port du Havre.
Les Entreprises du médicament (LEEM) s'allient aux forces de l'ordre (gendarmerie et police) pour lutter contre la contrefaçon de médicaments. Le syndicat de l'industrie pharmaceutique et l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) ont en effet signé le 7 juillet 2014 une « Déclaration de principe » qui renforce leur partenariat, en France, en matière de lutte contre les médicaments falsifiés.
Des fiches pratiques pour le public
En détails, l’accord s’articule principalement autour d’un échange d’informations entre les deux parties sur la falsification et le détournement d’usage de médicaments et de matières premières à usage pharmaceutique, dans le respect de la confidentialité inhérente à ce type d’activité.
Il prévoit également la mise en place d’actions communes de sensibilisation des entreprises du médicament, notamment de fiches pratiques, et d’information du public face à des offres toujours plus nombreuses sur des sites illégaux ou sur des réseaux sociaux.
Selon eux, ce partenariat privé/public est l'une des solutions pour tenter d'enrayer ce phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Egalement dans une démarche mutuelle d'amélioration de la formation de ces deux acteurs. Cela afin qu'ils appréhendent mieux la contrefaçon.
Un accord utile à la lutte contre la toxicomanie
A l’occasion de cette signature, Patrick Errard, président du Leem, a tenu à rappeler que l'objectif poursuivi par le LEEM contre la contrefaçon est d'abord de "santé publique". « Il s'agit d'un réel fléau auquel la France est confrontée. Le nouvel accord avec l'OCLAESP scelle dix années de partenariat. Par ailleurs, nous allons nous renforcer également dans notre activité commune en transférant à la fois la connaissance des gendarmes sur le terrain, mais aussi la connaissance du LEEM. Avoir ce partage de connaissances permet aussi de mieux lutter contre l'usage détournée de médicaments, lorsqu'il s'agit notamment de toxicomanie », a-t-il poursuivi.
Du côté des forces de l'ordre, même son de cloche. Dans une vidéo mise en ligne sur le site du LEEM, le colonel Bruno Manin, chef de l'OCLAESP indique que sa priorité concerne la vente de médicaments sur Internet. Il rappelle ainsi que « sur la toile, 50 % des médicaments sont non conformes (parfois contrefaits) donc dangereux pour la santé du patient. » Enfin, il conclut en indiquant que « plus de 90 % des sites sur Internet sont illicites donc non adossés à une pharmacie. Il s'agit de sites commerciaux derrière lesquels peut se cacher n'importe quel criminel. »
Et des criminels il y en a. 2,4 millions de faux médicaments en provenance de Chine ont ainsi été saisis dans le port du Havre au mois d'avril. C'est la plus importante saisie de contrefaçons de médicaments jamais réalisée par les douanes en Europe.