En Inde

Un probiotique fait baisser de 40 % la mortalité néonatale due aux infections

Un cocktail simple de pré- et de probiotique serait efficace pour éviter 40 % des décès d’enfants dus à une septicémie. Chaque année, 1 millions de morts sont enregistrées.

  • Par Antoine Costa
  • szefei/epictura
  • 17 Aoû 2017
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    Peu de remèdes aussi simples ont des effets aussi positifs. L’association d’un probiotique - un organisme vivant, bactérie ou levure, ingéré pour ses effets bénéfiques sur la santé - et d’un prébiotique - sucre favorisant la croissance sélective de bactéries intestinales - suffit à éviter des cas mortels d’infections graves chez les nourrissons, d’après les résultats d’une étude de l’université du Nebraska (États-Unis) et publiée dans la revue Nature.

    Les chercheurs ont testé un traitement expérimental sur plus de 4 500 nouveaux-nés des villages de l’état d’Odisha en Inde, une région particulièrement touchée par la mortalité infantile. Ils ont utilisé une combinaison de Lactobacillus plantarum (le probiotique), une bactérie très commune et inoffensive, que l’on retrouve dans le corps, l’environnement, ou des fromages comme la feta, et de fructooligosaccharide (le prébiotique), un sucre extrait de plantes (bananes, oignons, agave).

    Pour un tout petit dollar

    Après avoir ou non procuré le traitement aux nouveaux nés âgés de deux à quatre jours, les chercheurs ont observé les admissions à l’hôpital. Parmi les enfants admis pour une infection microbienne, 27 n’avaient pas reçu le traitement, contre simplement 6 pour les autres, pourtant aussi nombreux. Soit une réduction de 82 % Les infections respiratoires étaient également réduites de plus d’un tiers.

    Et le résultat est loin d’être anodin du côté de la mortalité : les cas d’infections mortelles ont diminué de 40 %, pour passer de 9 % dans le groupe témoin à 5,4 % chez les bébés qui avaient reçu le traitement. Une efficacité spectaculaire, surtout pour un traitement d’une semaine qui ne coûte… qu’un simple dollar !


    Les probiotiques c’est fantastique

    La mise en place de l’essai et le traitement des résultats ont pris plus de 10 ans. « Nos détracteurs nous disaient que, face à sa complexité, nous ne parviendrions jamais à réaliser cet essai, explique Pinaki Pnigrahi, professeur d’épidémiologie et de pédiatrie à l’université du Nebraska, et auteur principal de l’étude. Maintenant, je prends cela comme un compliment ! »

    Car, en plus de la découverte d’un traitement qui pourrait aider à sauver une partie du million de bébés tués par une infection dans les premières semaines de leur vie, l’étude américaine fournit une nouvelle preuve de l’importance de la colonisation bactérienne sur la fonction immunitaire. Et donc sur la survie dans des régions où la mortalité infantile est élevée, comme sur la santé de manière plus générale.

    Le Pr Panigrahi va chercher d’autres pré- et probiotiques efficaces sur les infections, mais aimerait par ailleurs poursuivre ses recherches sur les prébiotiques et la médecine préventive, dans des domaines plus étendues de la médecine. Dans un contexte de hausse de l’antibiorésistance, leur introduction et leur maîtrise pourrait être salvatrice.

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