Etude sur 300 000 bébés

Limiter les césariennes programmées

Mieux vaut attendre le début du travail pour entamer la césarienne. Cette pratique expose l'enfant à la flore intestinale, ce qui améliore la santé du bébé.

  • Par Julie Levallois
  • CAN/CAN/SIPA
  • 21 Déc 2015
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    Un accouchement sur cinq est réalisé par césarienne en France. Plusieurs études suggèrent que, pour l’enfant, cette technique n’est pas forcément à privilégier. Une équipe écossaise s’est saisie du dossier et a suivi 321 000 bébés nés entre 1993 et 2007 dans le pays. Les résultats, parus au début du mois dans le JAMA, relativisent les multiples alertes lancées sur le sujet. Elles rappellent, en revanche, que les césariennes programmées sont à limiter au strict nécessaire.

    Trois groupes ont été constitués dans le cadre de ces travaux : les enfants nés par voie basse, ceux nés par césarienne non programmée – donc au cours du travail, et ceux nés par césarienne programmée. Les différences s’établissent à plusieurs niveaux, même si l’accouchement par voie vaginale reste celui qui s’accompagne des meilleurs résultats.
    La césarienne programmée augmente le risque d’asthme, de recevoir du salbutamol par inhalateur ou de décès prématuré. « Il y a bien des raisons, - à commencer par celle qui a justifié la césarienne- , qui expliquent cette association. Cependant, cela nous fournit l’occasion d’étudier ce lien plus en détail », souligne le Dr. Mairead Black, principal auteur.

    Exposition aux bactéries

    Mais le résultat le plus parlant concerne la comparaison entre la césarienne programmée et la césarienne pratiquée au cours du travail – ce qui n’inclut pas les césariennes d’urgence. Dans le premier cas, le risque de diabète de type 1 est accru de 35 %. « L’idée actuelle est que, si un bébé est exposé au travail, il est également exposé aux bonnes bactéries que les mères transmettent lors de la naissance ; ils sont aussi exposés à un niveau de stress au moment de la naissance qui les rend plus résistants face aux futures maladies », explique Mairead Black.

    Dans ces conditions, mieux vaut limiter les césariennes programmées aux indications définies par la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
    En France, la moitié des césariennes pratiquées étaient prévues à l’avance. Mais certaines sont dites « de confort », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de justification médicale. Une fiche destinée aux femmes enceintes résume les indications de cette intervention. Elle souligne la présentation par le siège, la grossesse gémellaire ou le fait d’être porteuse de certains virus n’entraînent pas systématiquement un accouchement par césarienne.

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