Etude de Médecins Sans Frontières

Sida : l'Afrique souffre d'un manque d’accès aux antirétroviraux

Encore trop de patients africains séropositifs n'ont pas accès aux antirétroviraux. Dans une région du Kenya, la moitié des personnes infectées sont en échec thérapeutique, selon MSF.

  • Par Audrey Vaugrente
  • PICTURE PRESS EUROPE/SIPA
  • 30 Nov 2015
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    Médecins Sans Frontières veut attaquer le VIH plus tôt. A Homa Bay (Kenya), où le virus est très présent, la moitié des personnes séropositives sont en situation d’échec thérapeutique, selon une étude menée par l’association humanitaire. En cause : le manque d’accès aux médicaments antirétroviraux, qui retarde l’initiation du traitement, mais favorise égalementles ruptures de traitement.

    A l’hôpital de Homa Bay, dans le sub-county de Ndhiwa, un tiers des hospitalisations sont dues à une infection par le VIH. 690 patients ont été inclus dans cette étude – qui sera présentée à la Conférence Internationale sur le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA, 29 novembre – 4 décembre, Zimbabwe). Les séropositifs représentent un décès sur deux. Il faut dire que les infections opportunistes sont particulièrement fréquentes dans cette population, où le diagnostic est souvent posé trop tard.

    Un quart des adultes touchés

    « Aujourd’hui, dans les hôpitaux africains, des malades continuent de mourir du sida, analyse Aline Niyibizi, chercheur principal. Bien qu’il y ait encore des personnes qui n’ont jamais été dépistées et prises en charge, aujourd’hui nous trouvons aussi une part importante de patients ayant rencontré des difficultés dans le suivi de leur traitement et dont les problèmes n’ont jamais été détectés. »

    Autant de problèmes qui favorisent la dégradation du système immunitaire et le développement de maladies opportunistes. Pour remédier à cette situation, MSF tente un dépistage ou un traitement plus précoce dans le canton de Ndhiwa. A terme, l’association humanitaire souhaite augmenter le nombre de personnes ayant accès aux antirétroviraux, et ce de manière continue. Le choix de cette zone n’est pas anodin : un adulte sur quatre y est séropositif.

    « L’augmentation massive des possibilités d’accès aux traitements antirétroviraux devrait être accompagnée d’un meilleur accompagnement des patients, d’une détection précoce des échecs de traitement et de meilleurs soins hospitaliers pour les patients le nécessitant », espère William Hennequin, chef de mission MSF au Kenya. En effet, dans le monde, la baisse des prix des antirétroviraux s’est accompagnée d’une forte hausse des séropositifs sous traitement. Mais un effort majeur reste à consentir. Sur les 35 millions de personnes vivant avec le VIH, 20 millions n’ont toujours pas accès à ces précieux médicaments.


    Soutenir les personnes séropositives sous... par msf

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