Autisme : pourquoi les femmes sont moins vulnérables

  • Par Philippe Berrebi
  • 28 Fév 2014
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    C’est sans doute en matière de santé que les inégalité hommes/femmes sont les plus flagrantes. L’écart de l’espérance de vie en est une illustration parfaite.
    Face au handicap ou à la maladie, les médecins tentent depuis des années d’élucider les mystères du sexe-ratio. Par exemple, les troubles du développement cérébral touchent davantage les hommes. Pour certaines formes d’autisme, note la journaliste Stéphany Gardier dans le Figaro, les garçons sont diagnostiqués six fois plus que les filles.
    Et pourtant, les filles présentent beaucoup plus d’atteintes génétiques que la gent masculine. C’est ce que révèle une analyse génétique menée sur deux grandes populations de patients atteints de troubles neurodéveloppementaux, et publiée jeudi dans la revue American Journal of Human Genetics.

    Comment expliquer que la répercussion sur leur comportement soit moins importante ? « Ces résultats suggèrent donc que le cerveau des filles serait plus résilient (capacité de réagir) que celui des garçons », résume le quotidien. Sébastien Jacquemont, médecin à l’université de Lausanne, et auteur de l’étude confirme : « Cela suggère qu’à nombre d’atteintes génétiques égal, les filles s’en sortiraient mieux que les garçons. Leur cerveau serait en quelque sorte mieux armé pour faire face et “compenser” certaines mutations. »
    Il est vrai que les études conduites par les chercheurs suisses et américains ont montré que les variations génétiques touchant au développement cérébral étaient plus nombreuses chez les femmes. En particulier chez les mères d’enfants autistes. « Si les femmes les tolèrent mieux, on peut supposer que cela ne les empêche pas de devenir mère, alors que les hommes sont trop atteints pour pouvoir fonder une famille », explique Sébastien Jacquemont.

    Ces travaux corroborent d’autres conclusions, rappelle la journaliste, indiquant que les filles étant naturellement plus aptes à la communication et à la sociabilité, une altération de leurs fonctions cognitives aurait moins de conséquences sur leur comportement que chez les garçons. Comme quoi, les inégalités ne penchent pas toujours en faveur des hommes !

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