Entraînement
"Dry scooping" : de plus en plus de jeunes hommes suivent cette tendance risquée
Des chercheurs alertent sur les dangers du "dry scooping" une pratique devenue courante chez les adolescents et les jeunes adultes.
Avaler des grandes cuillères de poudres protéinées, sans les diluer dans l’eau comme le recommandent les fabricants, avant de faire du sport, c’est le principe du "dry scooping", qui signifie "cuillère sèche" en français. L’objectif de cette tendance, popularisée sur Tiktok en 2021, est de renforcer les effets des poudres, qui contiennent des vitamines, de la caféine et des acides aminés.
Le "dry scooping", une pratique dangereuse pour la santé cardiaque et digestive
"Malgré les avantages supposés de cette pratique, comme l'augmentation de l'énergie due à la forte concentration de caféine, elle peut avoir de graves conséquences sur la santé, notamment des problèmes d'inhalation, des anomalies cardiaques et des problèmes digestifs. À ce jour, aucune cohorte empirique n'a étudié le dry scooping dans le cadre d'une recherche épidémiologique", ont indiqué des scientifiques de l'université de Toronto.C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Eating Behaviors. Afin de déterminer la prévalence du "dry scooping", les chercheurs ont analysé les comportements sanitaires de 2.731 adolescents et jeunes adultes canadiens. Les participants ont été interrogés sur leurs habitudes alimentaires pendant les douze derniers mois.
Le fait de passer plus de temps sur les réseaux sociaux est associé au "dry scooping"
D’après les travaux, 16,9 % des volontaires ont déclaré avoir pratiqué le "dry scooping" au moins une fois au cours de l'année précédente, et en moyenne 50 fois sur cette période. Cette tendance "était significativement plus fréquente chez les hommes (21,8 %) que chez les femmes (14,2 %) et les participants transgenres (8 %)". Selon l’équipe, les jeunes hommes ayant déclaré faire de la musculation, passer plus de temps sur les réseaux sociaux et présentant des symptômes significatifs de dysmorphie musculaire étaient plus susceptibles de pratiquer le "dry scooping".
"Nos données montrent que les nouvelles pratiques alimentaires qui deviennent populaires sur les réseaux sociaux et dans les salles de sport peuvent conduire à une plus grande probabilité d'engagement. Nous devons penser à ces facteurs de risque comme à des domaines potentiels de prévention et d'intervention. Nous avons besoin que les professionnels de santé physique et mentale connaissent ces tendances visant à augmenter les performances et la musculature", a conclu Kyle T. Ganson, auteur de l’étude, dans un communiqué.