Pneumologie
Les basses températures sont-elles mauvaises pour nos poumons ?
Le froid peut avoir des conséquences délétères sur les poumons et créer des douleurs, nous explique un pneumologue.
La baisse des températures prévue cette semaine en France n’est pas anodin sur le corps. En effet, l’air froid peut avoir un impact négatif sur les poumons, d’après le Dr Aryan Shiari, pneumologue au Mayo Clinic Health System, une fédération hospitalo-universitaire et de recherche américaine réputée mondialement.
Le froid irrite les poumons
Selon lui, l'air froid et sec peut pénétrer dans les poumons et provoquer une irritation, qui pourrait causer une sensation de serrement dans la poitrine, une gêne ou même une sensation de brûlure en respirant.
"L'air froid est généralement plus sec, et votre corps s'efforce de l'humidifier. Dans ce processus, il peut provoquer une irritation des voies respiratoires, ce qui entraîne un processus appelé bronchospasme, où ces voies respiratoires se rétrécissent et se resserrent, et vous obtenez cette sensation d'essoufflement", explique le pneumologue.Le risque que les poumons gèlent est faible
Pour autant, il est peu probable que les poumons eux-mêmes gèlent en cas de température glaciale, comme celles observées cet hiver dans de nombreuses régions des États-Unis.
"Notre corps fait de son mieux pour maintenir notre température centrale à environ 37 degrés, et nos poumons sont enfermés dans notre cavité thoracique. À moins que l'ensemble de votre corps ne soit menacé, il ne devrait pas y avoir de risque de gel de vos poumons”, explique le Dr Aryan Shiari.
En effet, le corps est très bien conçu pour s'adapter à l'arrivée de l'air froid et il existe de nombreux mécanismes qui permettent de réchauffer et d'humidifier l'air avant qu'il n'atteigne les poumons où un échange gazeux se produit.
L'air extrêmement froid peut être dangereux dans certains cas
Pour les personnes atteintes de maladies pulmonaires chroniques, comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), le froid peut en revanche aggraver la situation.
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie chronique inflammatoire des bronches, le plus souvent associée à d’autres maladies. "Elle se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entraînant une gêne respiratoire", indique l’Inserm.
En cas d'emphysème, la complication à terme de cette maladie, l'air froid peut provoquer des spasmes des bronches, ce qui rend la respiration plus difficile.
Asthme, BPCO... Bien se préparer contre les effets néfastes du froid
"Les patients souffrant d'une maladie respiratoire, qu'il s'agisse d'asthme, de BPCO ou d'autres maladies pulmonaires, sont plus susceptibles d'avoir des exacerbations de leurs symptômes s'ils sont confrontés à des conditions hivernales froides. La meilleure chose qu'ils puissent faire pour se protéger est de se préparer. Qu'il s'agisse d'avoir une réserve supplémentaire de leur inhalateur pour quelques jours en cas d'urgence ou d'avoir un générateur de secours pour leur équipement médical, comme les ventilateurs, les machines CPAP ou les concentrateurs d'oxygène", explique le Dr Aryan Shiari.
Pour respirer en toute sécurité lorsqu’il fait très froid, le pneumologue conseille en outre à tous d'adopter quelques habitudes pour préserver les poumons, comme inspirer par le nez et expirer par la bouche.