Étude française

Neuf femmes autistes sur dix ont subi des violences sexuelles en France

90% : c'est le pourcentage de femmes autistes qui ont subi des violences sexuelles au moins une fois au cours de leur existence, pointe une étude française publiée fin avril. Parmi elles, 47% ont subi ces violences avant l'âge de 14 ans et 31% avant l'âge de 9 ans.

  • Par Chloé Savellon
  • triocean/ISTOCK
  • 08 Mai 2022
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    Selon ce rapport publié dans Frontiers in Behavioral Neuroscience, 90% des femmes autistes en France auraient déjà été victimes de violences sexuelles. Parmi les 199 victimes recensées dans l'étude, 135 étaient âgées de 18 ans ou moins et 112 participantes avaient 15 ans ou moins.

    Chez 75% des femmes victimes, ces abus n'étaient pas malheureusement pas des cas isolés et se sont produits plusieurs fois. Les jeunes victimes avaient également un risque plus élevé de développer un trouble de stress post-traumatiqueUn tiers des victimes a signalé l'agression. Seulement douze d'entre elles ont pu porter plainte et/ou recevoir des soins. Chez les 75% restantes, le signalement de l'agression n'a pas donné lieu à une prise en charge ou à une action en justice. 

    La plupart des victimes étaient mineures 

    L'étude souligne en outre que si les violences sexuelles touchent environ 30% des femmes dans la population générale, elle s'avère entre deux et trois fois plus élevée chez les femmes autistes. C'est d'autant plus problématique que le diagnostic du spectre du trouble autistique survient généralement plus tard chez les petites filles que chez les petits garçons. Toutefois, les chercheurs qui ont réalisé cette étude précisent bien que ces agressions sexuelles ne sont pas nécessairement liées à l'autisme. 

    "Il serait erroné de considérer que ces agressions sont principalement dues à l'autisme. Au contraire, l'autisme semble n'être qu'un facteur de vulnérabilité. Certains auteurs proposent qu'éduquer les victimes potentielles à mieux se protéger permettrait de prévenir les abus. Nous avons examiné cette proposition à la lumière de nos résultats et avons constaté qu'elle était impossible à appliquer puisque plus de la moitié des victimes étaient en dessous ou à l'âge du consentement", insistent ces derniers. Avant de conclure : "Cependant, on ne peut évidemment pas exclure un véritable effet de l'autisme. L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence et des recherches supplémentaires sont nécessaires". 

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