Neurologie
Stress : les neurones qui expliquent pourquoi les femmes y sont plus sensibles
Les neurones impliquées dans la création d’état émotionnels négatifs et de stress ont des récepteurs aux oestrogènes, la principale hormone sexuelle féminine, ce qui explique que les femmes y soient plus sensibles que les hommes.
56 % des femmes sont stressées au quotidien, contre 44 % chez les hommes, selon une enquête réalisée en 2022. Pour mieux comprendre cette différence, beaucoup de chercheurs travaillent sur le cerveau et sur les mécanismes neuronaux liés au stress, qui sont encore trop peu connus.
Le stress touche la zone du cerveau entre l’habenula et l’hypothalamus
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Neuroscience, des scientifiques ont identifié les cellules nerveuses et les neurones impliqués dans la création d'états émotionnels négatifs et de stress. La zone dans laquelle la voie neuronale s’active lorsque ces ces situations se présentent se situe au milieu du cerveau, entre l'habenula et l’hypothalamus.
"Nous avons découvert ce lien entre l'hypothalamus et l'habenula dans une étude précédente, mais nous ne savions pas de quels types de neurones la voie était constituée, explique Konstantinos Meletis, l’un des auteurs de cette étude, dans un communiqué. Si nous pouvons comprendre comment les signaux négatifs dans le cerveau sont créés, nous pouvons également trouver des mécanismes derrière les maladies affectives comme la dépression, ce qui ouvrira la voie à de nouveaux traitements médicamenteux."
Les neurones du stress plus sensibles chez les femmes
D'après les chercheurs, les neurones impliqués dans ces émotions ont des récepteurs aux œstrogènes. Il s’agit d’hormones sécrétées par l'ovaire, principales hormones sexuelles chez les femmes. Les hommes ont aussi des oestrogènes, mais dans des quantités moins importantes.
Ces neurones impliqués dans la création d'états émotionnels négatifs et de stress sont donc plus sensibles au taux d'œstrogènes, raison pour laquelle les femmes sont donc plus sensible. Les chercheurs ont confirmé cela en confrontant des souris mâles et femmes aux mêmes types d’évènements. Résultat : la souris femelle a développé une réponse au stress beaucoup plus durable que le mâle.
"On sait depuis longtemps que l'anxiété et la dépression sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, mais aucun mécanisme biologique ne l'explique, souligne Marie Carlén, l’un des auteurs. Nous avons maintenant trouvé un mécanisme qui peut au moins expliquer ces différences sexuelles chez les souris."