Fermeture de l'unité du cancer de l'enfant
Hôpital de Garches : la police expulse des parents en grève de la faim
Ils réclamaient le maintien d’un service de cancérologie qui devrait fermer après le départ en retraite de la chef de service aux pratiques qui font polémique.
Les quatre parents qui avaient entamé depuis 10 jours une grève de la faim dans la chapelle de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) ont été évacués dimanche matin par les forces de l'ordre. Ils protestaient contre la fermeture de l'unité du cancer de l'enfant de l'hôpital.
Ces parents réclamaient la poursuite des méthodes spécifiques de l'unité spécialisée dans les cancers de l'os de Raymond-Poincaré, qui doit fermer après le départ à la retraite de Nicole Delépine, la chef du service.
Ses méthodes, que l’AP-HP désavoue, font l’objet de controverses depuis plusieurs années. Elles se fondent sur une approche individualisée des traitements et un rejet des essais cliniques et des protocoles standardisés.
Ce sont ces méthodes que les parents des enfants atteints d’un cancer défendaient, mais l’AP-HP est restée catégorique : pour elle, les essais cliniques « répondent à des protocoles évalués et placés sous le contrôle d'un comité éthique et d'une supervision scientifique ».
L'AP-HP déclarait ainsi fin juin « comprendre l'inquiétude de ces parents qui a pu être avivée par des informations inexactes, mais considère que sa mission ne peut pas être de les laisser se mettre en danger au sein de l'un de ses établissements ».
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) aurait demandé « au Préfet de Police et au Préfet des Hauts-de-Seine d'intervenir pour prévenir une dégradation plus importante de la situation ».
Le service de cancérologie devrait être transféré dans le même département, à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, de même que les patients qui le souhaitent.
A la suite de l’évacuation, des témoignages contradictoires sont apparus entre l’AP-HP et les parents qui dormaient dans la chapelle de l’Hôpital. Les parents parlent d'une évacuation « extrêmement violente » tandis que l'hôpital dit que tout s'est passé « dans la sérénité ».