Coupe du monde du Brésil 2014
Cooling break : une réhydratation imposée aux joueurs de foot
S'il fait plus de 32°C avant le coup d’envoi d'un match de foot, la FIFA peut décider d'instaurer une pause de 3 min à chacune des périodes. Pour les médecins, ces cooling break sont indispensables à la réhydratation.
Le premier « cooling break » de le Coupe du monde 2014 au Brésil est intervenu dimanche à la demi-heure de jeu du match Pays-Bas - Mexique, en 8ème de finale à l'Estadio Castelao de Fortaleza. Cette « pause rafraîchissante » d’une durée de 3 minutes en cours de match se décide avant le coup d'envoi de la rencontre si la température annoncée est supérieure ou égale à 32°C à 90 mn du coup d’envoi. La décision est prise entre le coordonnateur de la FIFA et le délégué du match. « Une nouvelle règle indispensable au vu des conditions climatiques », selon le Pr François Carré, cardiologue du sport au CHU de Ponchaillou à Rennes contacté par pourquoidocteur.
La déshydratation entraîne des pertes de lucidité
« C'est une très bonne idée. A cause des contraintes thermiques très importantes qu'il y a au Brésil. Elles peuvent faire courir des risques cardiaques (au niveau des vaisseaux) mais aussi cérébraux aux personnes. Pour les joueurs de foot, elles peuvent induire une perte de lucidité avec par exemple un défenseur qui peut avoir une perte de conscience lors d'une relance. Donc c'est indispensable. Surtout qu'on a vu les joueurs très marqués lors des précédentes rencontres sans pause. »
2kg perdus en 30 min de jeu
En effet, les médecins du sport le répètent souvent, une forte chaleur et un taux d'humidité élevé ont des conséquences néfastes sur le corps du sportif. A ce titre, le Pr François Carré explique qu'en 30 minutes de jeu lors d'un match de coupe du monde, les footballeurs peuvent perdre 2 litres d'eau donc 2 kg. « Et ça, on sait que ça a une répercussion sur les performances sportives. Cette perte de 2kg d'eau les joueurs doivent se la réapproprier. Dans le contexte des matchs, le mieux, c'est de boire de l'eau avec un petit apport sodé parce qu'ils perdent aussi beaucoup de sel. »
Par ailleurs, ce médecin du sport rappelle que les joueurs doivent aussi anticiper ces pertes d'eau. Et arriver au match bien hydraté. « Avec un poids stable avant le match, sans déficit. Pendant les matchs, il ne doivent pas s'hydrater à toute vitesse, mais avec seulement trois à cinq grandes gorgées. »
Ecoutez le Pr François Carré : « Au Brésil, l'air est très humide. Du coup, la sueur reste, et le corps ne refroidit pas. C'est un risque. »
Enfin, le Pr François Carré insiste sur l'importance de bien se réhydrater après ces rencontres très intenses sur le plan physique. « Normalement, le joueur doit être accompagné toute la journée de sa bouteille d'eau. Le staf qui les accompagne leur conseille de boire beaucoup plus que les 2 litres d'eau recommandés par les médecins français. Là-bas, au Brésil ces compétiteurs sont à coup sûr à 3L d'eau minimum par jour. »