Même à l’âge adulte
Démence : apprendre plusieurs langues booste le cerveau
L’apprentissage de langues étrangères est bénéfique pour le cerveau. Devenir bilingue, même à l’âge adulte, retarde le déclin cognitif et le déclenchement d’une démence.
Être polyglotte est bénéfique sur le long terme. Une étude, parue ce 2 juin dans Annals of Neurology, démontre que les personnes bilingues connaissent un déclin cognitif plus tardif. Pour en tirer bénéfice, peu importe l’âge auquel on se lance dans l’apprentissage d’une langue : même les adultes en profitent.
Des chercheurs de l’université d’Edimbourg (Royaume-Uni) sont à l’origine de cette étude. En novembre dernier, ils ont démontré que parler au moins deux langues retarde de cinq ans le déclenchement d’une démence et améliorait la cognition. Mais leurs recherches ne déterminaient pas si le fait de parler plusieurs langues était responsable, ou si une meilleure cognition de base expliquait le fait d’être polyglotte. Cette nouvelle étude fournit la réponse : c'est bien l'apprentissage de plusieurs langues qui est à l'origine d'une amélioration des capacités cognitives.
De meilleures capacités de lecture
Le Dr Thomas Bak a passé au crible les données d’une cohorte d’Ecossais qui sont nés et ont vécu dans la région d’Ebimbourg. 835 anglophones de naissance ont participé à cette étude dont 30% de polyglottes. En 1947, à l’âge de 11 ans, tous se sont soumis à un test d’intelligence. Entre 2008 et 2010, ils se sont à nouveau pliés à l’examen.
Les participants qui parlent deux langues ou plus présentent de bien meilleures capacités cognitives, particulièrement dans les domaines d’intelligence générale et de lecture. 74% des personnes bilingues ont appris une autre langue pendant leur enfance, le reste à l’âge adulte. Mais les deux groupes tirent les mêmes bénéfices du plurilinguisme. « Ces résultants sont d’une pertinence pratique considérable. Des millions de personnes dans le monde apprennent une deuxième langue à l’âge adulte. Notre étude montre que le bilinguisme, même lorsqu’il est acquis à l’âge adulte, peut être bénéfique pour le cerveau vieillissant », se réjouit le Dr Thomas Bak. Le rédacteur en chef adjoint de la revue Annals of Neurology, Dr Alvaro Pascula-Leone, y voit « un premier pas important » qui permet de mieux comprendre comment l’apprentissage d’une nouvelle langue influence le cerveau.