Zéro cas en 2015
Paludisme : l’Europe a stoppé les transmissions
En vingt ans, l'Europe est parvenue à interrompre les transmissions de paludisme sur son sol. En 2015, il n'y avait plus aucun cas autochtone.
Zéro cas. En vingt ans, l’Europe est devenue la première région au monde à interrompre la transmission indigène du paludisme, fait savoir l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dans un communiqué, à cinq jours de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Le nombre de cas autochtones est ainsi passé de 90 712 en 1995 à zéro en 2015.
Succès multifactoriel
« Il s'agit d'un jalon capital dans l'histoire de la santé publique en Europe, ainsi que dans la lutte pour l'éradication du paludisme à l'échelle mondiale, s’est félicitée Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe. J'applaudis ce succès, qui est le fruit d'un engagement politique résolu de la part de dirigeants européens, avec le soutien de l'OMS ».
La Déclaration de Tachkent (« Passer de la lutte contre le paludisme à son élimination », 2005), approuvée par les pays européens touchés par le paludisme, a été un tournant pour l'élimination de la maladie sur le continent, explique l’OMS.
Ce succès a pu être atteint grâce à « la combinaison d'un engagement politique résolu, du renforcement du dépistage et de la surveillance des cas de paludisme, d'une coordination des stratégies de lutte contre les moustiques avec la participation des communautés locales, d'une collaboration transfrontalière et d'une communication à l'intention des personnes à risque ».
Une réintroduction toujours possible
Lorsqu'un pays n'enregistre aucun cas de paludisme acquis localement pendant au moins trois années consécutives, il remplit les conditions d'une certification officielle de l'élimination du paludisme par l'OMS.
Toutefois, tant que le paludisme n'est pas éradiqué à l'échelle mondiale, des personnes voyageant à destination ou en provenance de pays d'endémie peuvent importer cette maladie en Europe. « Nous devons rester à l'œuvre pour prévenir sa réintroduction. L'expérience montre que le paludisme peut se propager rapidement, et si les pays d'Europe ne sont pas vigilants et prêts à réagir, un seul cas importé peut entraîner la résurgence du paludisme », ont encore précisé les membres de l’agence onusienne.
Les 21 et 22 juillet 2016, l'OMS organisera sa première réunion de haut niveau sur la prévention de la réintroduction du paludisme à Achgabat (Turkménistan). Les pays européens exposés à un risque de réintroduction du paludisme se réuniront pour empêcher le retour de la maladie en Europe.