Etudes alarmantes
Zika : l'OMS incite les femmes enceintes à éviter les zones touchées
Face aux ravages neurologiques du virus Zika, l'Agence des Nations Unies opte pour la prudence est déconseille aux femmes enceintes de voyager dans les zones à risques.
- Pan American Health Organization-PAHO / World Health Organization-WHO / Flickr
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déconseille aux femmes enceintes de se rendre dans les régions où sévit l’épidémie de Zika. De nombreux pays, dont la France, ont déjà émis cette recommandation depuis plusieurs semaines en raison du lien suspecté entre l’infection par ce virus et la survenue de malformations congénitales chez le fœtus.
Jusqu’ici l’OMS estimait suffisant d’informer les femmes enceintes qui se rendaient en Amérique du Sud et les Caraïbes. Mais aujourd’hui l’Agence des Nations Unies considère que les dernières recherches sur le virus Zika sont « alarmantes ».
L'étau se resserre
De fait, chaque jour de nouvelles études paraissent et mettent en évidence les dangers du virus. « Concernant le lien avec les anomalies chez le fœtus, le virus a été détecté dans le liquide amniotique, a expliqué la directrice de l’OMS le Dr Margaret Chan. Les preuves montrent qu’il peut passer la barrière placentaire et infecté le fœtus. Nous pouvons désormais conclure que le virus Zika est neurotrope et qu’il affecte préférentiellement les tissus cérébraux, et notamment les cellules souches neuronales à l’origine du développement du cortex ».
Et bien qu’elles ne prouvent pas le rôle de Zika dans la survenue de la microcéphalie, elles ne le disculpent pas. Dès lors, « nous ne pouvons pas attendre d’avoir une preuve définitive » pour déconseiller aux femmes de se rendre dans les zones à risques, a-t-elle souligné.
La directrice de l’OMS a également indiqué que la microcéphalie n’est pas la seule anomalie associée au virus Zika au cours de la grossesse. Il provoquerait « la mort du fœtus, une insuffisance placentaire, un retard de croissance ainsi que des atteintes du système nerveux central ».
Des complications multiples
Par ailleurs, le virus Zika est aussi responsable de complications neurologiques en dehors de la grossesse. Ce mardi, une équipe française a rapporté le premier cas de myélite aigüe chez une adolescente guadeloupéenne. Cette inflammation de la moelle épinière entraîne une hémiplégie et peut provoquer des séquelles motrices graves. En outre, le lien avec le syndrome de Guillain-Barré, induisant une paralysie progressive et réversible, a également été confirmé par une autre équipe de recherche française.
L’OMS s’attend à une propagation « explosive » des cas de Zika sur le continent américain avec 3 à 4 millions de cas cette année. Le nombre de complications devrait inévitablement augmenter lui aussi.