Filtration
Le café en machine responsable du cholestérol ?
Le café provenant de certains distributeurs contiendrait des taux élevés de substances susceptibles d’augmenter le "mauvais cholestérol", selon une étude suédoise. Le processus de filtration serait en cause.

- Par Stanislas Deve
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Une pause-café qui pourrait être plus préjudiciable que prévu. Alors que le café du matin est un rituel incontournable pour des millions de travailleurs, une nouvelle étude suédoise met en garde contre les risques liés à la consommation de café en entreprise. Et pour cause : selon les chercheurs de l'Université d'Uppsala, le café issu de certaines machines contiendrait des niveaux élevés de cafestol et de kahweol, deux substances végétales connues pour augmenter le taux de cholestérol LDL, souvent qualifié de "mauvais cholestérol".
Un filtre insuffisant dans les machines de bureau
L'étude, publiée dans la revue Nutrition, Metabolism & Cardiovascular Diseases, a analysé 14 machines à café présentes dans différents lieux de travail, en prélevant des échantillons toutes les deux à trois semaines. Résultat : les machines à infusion classiques, largement répandues dans les bureaux, libéreraient davantage de cafestol et de kahweol que les cafetières à filtre papier, qui retiennent presque entièrement ces composés.
"Le processus de filtration est crucial pour limiter la présence de ces diterpènes [des composés organiques naturellement présents dans les plantes et les fruits] qui augmentent le cholestérol dans le café", explique le nutritionniste David Iggman, qui a dirigé les travaux, dans un communiqué.Un risque accru de maladies cardiovasculaires
Depuis les années 1980, la science a démontré que le café non filtré augmente le taux de cholestérol LDL, à l'inverse du café filtré, soluble ou en dosettes. "Pour les personnes qui consomment plusieurs tasses par jour, le café filtré est préférable", souligne le chercheur. En effet, une baisse de 1 millimole par litre de cholestérol LDL peut réduire de 22 % le risque relatif de maladies cardiaques, ce qui représente tout de même une diminution de 54 % sur une carrière de 40 ans.
L'étude a également comparé différentes méthodes de préparation. Le café bouilli présente les taux les plus élevés de diterpènes, suivi de la presse française (autrement appelée "à piston") et de certaines variantes d'expresso. En revanche, le café percolateur et filtré affichent des niveaux bien inférieurs.
Bien que le café présente certains bénéfices pour la santé, notamment une réduction des risques de certains cancers et de la démence, cette étude rappelle donc l'importance du mode de préparation. Si vous souhaitez continuer à savourer votre breuvage sans compromettre votre santé cardiovasculaire, il pourrait être judicieux d'opter pour une cafetière à filtre papier... ou de réduire votre consommation de "café-machine".