Enfant sans vie
Bébé mort-né : plus d’une femme sur deux a au moins un autre enfant par la suite
"Pour la majorité des femmes françaises, l’arrivée d’un enfant mort-né ne marque pas la fin de la vie féconde", indique l’Ined dans un nouveau rapport.
La mort d’un enfant à la naissance ou juste après est toujours un évènement dramatique. Quelles sont les femmes les plus à risque de connaître cet événement ? Combien auront d’autres enfants ensuite ?
Naissance d'un enfant sans vie : de quoi parle-t-on ?
"En France, en 2024, un enfant sans vie est un enfant mort-né ou un enfant né vivant mais non viable", explique d’abord l’Ined (Institut national d'études démographiques) dans une enquête récemment publiée.
"Pour les femmes, l’arrivée d’un enfant sans vie ne marque pas la fin de la vie féconde", poursuivent les auteurs de la recherche. "Dans le deuxième semestre suivant l’enfant sans vie, plus d’une femme sur dix connaît une nouvelle naissance. Après deux ans, elles sont 40 % à avoir connu une nouvelle naissance et plus de la moitié dans les 4 ans suivant l’enfant sans vie", écrivent-ils également.
"Finalement, un peu moins de la moitié des femmes ayant connu un enfant sans vie n’ont pas de naissance dans les six années suivantes. Ces dernières se partagent entre celles qui n’ont pas cherché une nouvelle grossesse et celles restées involontairement infécondes (par exemple en cas de difficultés à concevoir après une grossesse tardive ou de répétition de fausses couches spontanées)", ajoutent-ils.
Mort d’un enfant à la naissance : quels sont les facteurs de risque ?
Le nombre d’enfants sans vie se situe chaque année autour de 19 pour 1.000 femmes françaises, ou un peu plus de 10 enfants sans vie pour 1.000 vivants.
De l’ordre de 1 % des enfants déclarés à l’état civil sont sans vie quand la femme a entre 20 et 40 ans, un chiffre qui passe à 2 % avant l’âge de 18 ans. A l’approche de la sortie de la vie féconde (vers 45 ans), entre 1,5 % et 4,5 % des enfants déclarés sont sans vie.
Outre l’âge et les complications lors de l’accouchement, la santé de la mère est aussi un facteur déterminant dans les naissances sans vie. "Toutefois, 30 à 50 % des mortinaissances restent sans explication apparente", complète l’Ined.
"L'âge le plus fréquent à l’arrivée de l’enfant sans vie est autour de 30 ans"
Dans le contexte de recul généralisé et continu des grossesses aux âges plus avancés, de plus en plus de femmes connaissent un enfant sans vie à un stade plus tardif. "Alors qu’avant 1993, l’âge le plus fréquent à l’arrivée de l’enfant sans vie était autour de 25 ans, il est aujourd’hui autour de 30 ans", notent les experts en santé publique. "L’âge moyen à la survenue de l’enfant sans vie est ainsi passé de 28,1 ans en 1975 (1,5 an plus que l’âge moyen à la fécondité de 26,7 ans) à 29,9 ans en 2000 (+ 0,5 an ; 29,4 ans) à 31,7 ans en 2019 (+ 0,9 an ; 30,8 ans)", terminent-ils.