En moins de 5 semaines
Suicide assisté : une pétition recueille près de 60 000 signatures
Légaliser le suicide assisté en France, c'est ce que réclament près de 60 000 personnes qui ont déjà signé une pétition dans ce sens. La prochaine loi sur la fin de vie ne devrait pas le prévoir.
« Monsieur Le Président de la République, il est urgent qu'une loi soit votée cette année pour que le suicide assisté puisse avoir lieu en France comme il a lieu en Suisse. » C’est en ces termes que Nathalie Gueirard Debernardi, une simple citoyenne s’adresse à François Hollande. « Ni juriste, ni militante d’aucune association », elle a en revanche vécu une « effrayante épreuve », la lente agonie de son mari qui était atteint de la maladie de Charcot.
« Encourager le tourisme de la mort »
Sa pétition, mise en ligne sur le site Change.org et qui est également destinée à la ministre de la Santé et au Comité consultatif national d’éthique (CCNE), a déjà recueilli plus de 58 000 signatures en moins de 5 semaines.
« Ne pas les aider est inciter à des suicides violents, dont le nombre augmente en France, ou les renvoyer à une situation ultérieure où ils ne pourront plus agir par eux-mêmes, affirme Nathalie Gueirard Debernardi dans sa pétition. Ignorer la réalité de cette demande plébiscitée par une majorité de Français est aujourd’hui inconcevable et revient à encourager ce qu’on appelle désormais le tourisme de la mort. »
Rien sur le suicide assisté dans la mission Léonetti
Cette pétition intervient en plein débat sur la fin de vie à cause des affaires Vincent Lambert et Nicolas Bonnemaison. Et alors que le Premier ministre a confié une mission à deux députés, Alain Claeys (PS) et Jean Léonetti (UMP) visant à améliorer la loi. Ils devront travailler sur trois axes : le développement des soins palliatifs, l’utilisation des directives anticipées et la sédation terminale… Ils devront préciser ce qui existe déjà dans la loi, c’est à dire la possibilité de soulager les souffrances au prix d’un raccourcissement de la vie.
Alain Claeys et Jean léonetti doivent rendre leur conclusion avant le 1er décembre. Une loi pourrait donc intervenir avant la fin de l’année. Mais pour Jean Léonetti, « la question du suicide assisté ne fait clairement pas partie de notre mission. Et s’il s’était agi de préparer une loi légalisant l’euthanasie, j’aurais refusé de participer à cette mission. »
En revanche, l’opinion publique est nettement favorable à l’euthanasie. Un sondage BVA réalisé pour Le Parisien révèle que 89% des Français sont favorables au vote d’une loi autorisant l’euthanasie. Et le taux d’adhésion monte même à 98% chez les plus de 65 ans !