Etude française Paquid
Alzheimer : avoir fait des études retarde de 7 ans la démence
Nous ne sommes pas tous égaux face à la maladie d’Alzheimer. Selon une récente étude, le stade de la démence est atteint deux fois plus vite chez les patients peu éduqués.
Une bonne éducation retarde la démence chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Une étude de l’équipe Inserm U897 publie dans l’édition d’avril du journal Brain une étude sur 20 ans. Les résultats révèlent un réel écart dans le délai pour atteindre le stade de la démence selon que le patient est éduqué ou non.
442 patients ont participé à cette étude. A leur entrée dans la cohorte Paquid, ils n’étaient pas atteints de la maladie d’Alzheimer mais l’ont développée au cours du suivi. Pendant les 20 ans de suivi, des tests cognitifs et cliniques ont été réalisés. Les patients à faible niveau d’études atteignaient deux fois plus vite le stade de la démence que leurs pairs bien éduqués. En moyenne, il leur fallait 7 ans pour être considérés comme déments, contre 15 dans l’autre groupe.
Une évolution en deux étapes
Les auteurs notent que l’évolution de la maladie d’Alzheimer diffère aussi selon le niveau d’éducation. Chez les patients peu éduqués, les premières perturbations sont immédiatement accompagnées de la détérioration des capacités cognitives globales. En revanche, chez les patients plus éduqués, le déclin se produit en deux phases. Les premières perturbations sont subtiles, et ne s’accompagne pas d’un déclin fonctionnel. Puis, sept ans avant d’atteindre le stade de démence, les capacités cognitives du patient déclinent. Il connaît des difficultés dans ses tâches quotidiennes et présente des symptômes dépressifs.
Selon les auteurs, cette étude montre « le rôle protecteur de l’éducation dans la trajectoire clinique qui précède la démence d’Alzheimer. » Les chercheurs suggèrent donc que le déclin initial est comparable dans les deux groupes… mais le déclin fonctionnel est dédoublé chez les patients éduqués.