Recommandations de l’ACNUSA
Aéroports : un plan pour limiter les nuisances sonores
Dans son rapport annuel, l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires propose une série de mesures pour limiter le bruit dans les zones résidentielles à proximité.
Le bruit est un véritable calvaire pour les habitants des zones résidentielles entourant les aéroports. Si certains sont un peu isolés, d’autres sont en pleine zone urbaine, comme l’aéroport d’Orly. Pour limiter leur impact, notamment sur la santé des résidents, l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) recommande, dans son rapport publié ce lundi, de prendre une série de mesures assez restrictives.
Point central des revendications : les décollages et atterrissages nocturnes. Pour améliorer les nuits des habitants, l’ACNUSA propose notamment d’interdire aux avions les plus bruyants de décoller entre minuit et 5h30. Une mesure déjà adoptée à l’aéroport Nice-Côte d’Azur et Toulouse-Blagnac, « sans que cela pose de difficultés particulières », estime le gendarme des aéroports. « Les avions les plus gênants ont quasiment disparu de la plate-forme la nuit », se réjouit-il.
Nuit calmes
Pour de grands aéroports internationaux comme Roissy-Charles de Gaulle, la tâche s’annonce plus compliquée. Sauf que, comme le rappelle l’ACNUSA, il dispose de deux zones d’envol composées chacune de deux pistes, qui pourraient être utilisées de manière alternée pour gérer les 55 000 mouvements qui y sont observés chaque année entre 22 h et 6 h du matin.
Pendant une ou deux semaines d’affilée, les résidents d’un côté de l’aéroport auraient des nuits plus tranquilles. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a annoncé qu’une expérimentation allant dans ce sens pourrait être mise en place, mais ne prendrait pas effet avant octobre.
Autre recommandation immédiatement balayée d’un revers de main par la DGAC et les entreprises de gestion d’aéroports, l’instauration d’une nuit sans vol. L’ACNUSA sohaiterait qu’un soir par semaine, le vendredi ou le samedi, il soit interdit d’atterrir ou de décoller entre 23 h et 6 h, dans la mesure du possible. Pour des raisons économiques évidentes, il semble peu probable que cette mesure soit acceptée.
Mettre la main à la poche
Malgré tous ces conseils, les habitants des zones I du plan de gêne sonore (PGS), les plus proches des aéroports, seront toujours perturbés. C’est le cas par exemple à Villeneuve-Le-Roi (proche d’Orly), où 197 logements sont exposés à un grand bruit. Pour ceux-là, l’ACNUSA propose la création d’un fonds, financé par les aéroports, qui pourrait racheter la maison des riverains qui le souhaitent, à une valeur qui correspondrait au prix du marché sans les nuisances sonores.
Une utopie sans doute, tant le coût pourrait s’avérer important pour les structures aéroportuaires. Un fonds de compensation des nuisances est pourtant déjà en place autour de Paris-CDG et Orly, destiné à des projets d’amélioration de la qualité de vie des riverains et notamment d’insonorisation. Ce fonds pourrait être étendu aux autres grands aéroports français.