Tribunal correctionnel de Nevers
Château-Chinon : le « dentiste de l’horreur » condamné à 8 ans de prison
Le « dentiste boucher » de Château-Chinon, Jacobus Marinus Van Nierop, a été condamné à 8 ans de prison pour avoir mutilé une centaine de personnes.
Des dizaines de dents saines arrachées, infections et abcès, outils cassés dans les gencives et laissés tels quels, mâchoires brisées, gencives cousues à la joue… Entre 2008 et 2012, Jacobus Marinus – dit « Mark » – Van Nierop, un dentiste néerlandais a mutilé une centaine de patients dans son cabinet de Château-Chinon, dans la Nièvre.
Poursuivi pour « escroqueries », « faux et usage de faux » et « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente », celui que l’on a baptisé le « dentiste boucher » ou le « dentiste de l’horreur » a été condamné ce mardi à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Nevers.
Au cours de son procès ouvert début mars, il n’a pas sourcillé et n’a émis aucun regret face à la centaine de ses victimes. Un expert psychologue avait qualifié Mark Van Nierop de « personnalité narcissique » avec un « défaut majeur de compassion ».
Des mutilations irréversibles
Certaines des victimes souffrent de mutilations irréversibles. Selon les témoignages, le dentiste pratiquait des anesthésies très lourdes, ce qui lui permettait de mutiler à sa guise les patients assommés, parfois à plusieurs reprises.
La procureure Lucile Jaillon-Bru avait dénoncé le « désastre sanitaire » causé par cet homme aujourd’hui âgé de 51 ans. Sur la centaine de plaignants, la procureure a reconnu des mutilations pour 53 d’entre elles et a demandé la requalification des faits pour 20 autres personnes notamment en « violences avec préméditation ». Elle a enfin retenu 3 relaxes.
Interrogations autour des indemnités
Le dentiste de l’horreur est arrivé à Château-Chinon en 2008. Un grand soulagement pour ce désert médical qui avait vu son dernier dentiste partir à la retraite en 2006. Pour obtenir le droit d’exercer et bénéficier des aides fiscales, Mark Van Nierop avait caché au Conseil de l’ordre des chirurgiens dentistes et à son assurance les plaintes et les poursuites dont il avait fait l’objet aux Pays-Bas.
Un mensonge qui remet en cause le versement et le montant des indemnités des victimes. L’un des avocats des parties civiles, Me Charles Joseph-Oudin, envisage de se pourvoir en cassation pour obtenir ces indemnités à ses clients. Ces derniers ont d’ores et déjà rendez-vous le 4 juillet devant la commission d’indemnisation des victimes d’infraction (CIVI) de Bourges afin d’obtenir une première réparation auprès du Fonds de garantie des victimes.