Neurochirurgie
Traumatismes crâniens : un implant résorbable pour améliorer le suivi
Un minuscule capteur a été développé pour contrôler la pression intracrânienne et la température après une opération. Il se résorbe ensuite lorsqu'il n'est plus utile.
Une équipe de neurochirurgiens et ingénieurs américains ont conçu un minuscule implant électronique capable de se résorber lorsqu’il n’est plus nécessaire. Une innovation présentée ce lundi dans le journal scientifique Nature.
Ce dispositif serait particulièrement utile chez les patients victimes d’un traumatisme crânien ou ayant subi une neurochirurgie. En effet, chez ces derniers, il est important de s’assurer que les lésions cérébrales ne provoquent pas une élévation de la pression intracrânienne. Pour cela, les médecins placent un capteur de pression volumineux dans le crâne via un petit orifice. Un geste invasif qui augmente le risque d’hémorragie, d’infection et qui peut exacerber l’inflammation cérébrale.
Plus petit qu'un grain de riz
Face à tous ces inconvénients, les médecins et ingénieurs américains ont donc cherché à mettre au point un capteur totalement implantable capable de réaliser les mêmes fonctions. Construit à partir de biomatériaux, notamment du silicium totalement biodégradable, l’implant est plus petit qu’un grain de riz. Il mesure la pression intracrânienne durant plusieurs semaines, ainsi que la température, et transmet toutes informations aux machines de contrôle.
Ce système innovant a été installé dans le cerveau de rats de laboratoire. Ces expériences ont montré qu’il fait aussi bien que le capteur standard. Elles montrent également qu’il se résorbe complétement sans danger. Grâce à ces résultats très encourageants, les chercheurs espèrent désormais tester leur technologie chez des patients.
Source : Julie McMahon, University of Illinois
Ils indiquent par ailleurs que ce nouveau type d’implant pourrait être adapté à la surveillance postopératoire d’autres organes. « Ce système pourrait être utilisé dans de nombreuses pratiques cliniques qui nécessitent des outils de surveillance ou thérapeutique implantables ou ingérables, explique John Rogers, responsable des travaux et professeur d’ingénierie à l’université de l’Illinois (Etats-Unis). Nous pensons en effet que dans un avenir proche, nous pourrons intégrer une fonction thérapeutique, telle qu’une stimulation électrique ou la libération d’un médicament, dans ce dispositif. »