Essai clinique

VIH : résultats prometteurs d'un vaccin en Norvège

Un vaccin développé en Norvège suscite l'espoir d'un traitement efficace contre le sida. L'idée : déloger le virus dormant, pour ensuite mieux l'éliminer. 

  • Par Léa Surugue
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 23 Déc 2015
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    36,9 millions. C’est le nombre de personnes atteintes du virus du sida dans le monde, deux millions ayant été infectées récemment. Aujourd’hui, les antirétroviraux donnés en prévention fonctionnent bien pour limiter les contaminations.

    Ces mêmes médicaments sont aussi efficaces pour soulager les malades au quotidien et augmenter leur espérance de vie. Ils leur permettent de garder le virus sous contrôle, mais n’aboutissent pas à une guérison complète, dans la mesure où le VIH reste présent dans le corps de l’individu séropositif. Il resurgit si celui-ci stoppe la prise d’antirétroviraux.

    Une biotech norvégienne, Bionor, s’est donc attelé à cet épineux problème. Elle développe actuellement un vaccin capable de déloger, puis d’éliminer une bonne fois pour toute les traces du virus chez les patients. Ses premiers résultats, publiés à la suite d’un essai clinique sur 20 personnes séropositives, sont encourageants.

    Déloger et tuer

    Sous antirétroviraux, tous les participants ont été vaccinées avec le Vacc-4x développé par la société. Les scientifiques ont ensuite délogé le virus dormant grâce à un anticancéreux, la romidepsin. Le vaccin a ensuite détruit les cellules identifiées par cette molécule comme porteuses et productrices du VIH.

    Il s’agit principalement de lymphocytes T CD4 du système immunitaire (voir encadré). Résultat : les chercheurs ont mesuré une concentration très faible, presque inexistante, du virus dans le sang, une fois que Vacc-4x a agi.

    Un début prometteur mais qui reste au stade d’essai, car ces données n’ont pour le moment pas encore été publiées par la biotech.

    VIH et système immunitaire

    Le VIH s’attaque aux cellules du système immunitaire qui présentent à leur surface la molécule CD4. C’est le cas des lymphocytes T-CD4 (des globules blancs) qui ont pour but de repérer les éléments pathogènes, et de mettre en route une réponse immunitaire.

    Lorsque le VIH pénètre dans les lymphocytes CD4, ces derniers ne remplissent plus ses missions, produisant à la place des quantités importantes de VIH, qui vont s’étendre aux autres cellules avant de mourir.

    Au bout d’un moment, le nombre de lymphocytes CD4 diminue considérablement et l’organisme n’est plus capable d’en recréer des nouveaux.

    En ciblant les lymphocytes infectés par le VIH, le vaccin développé par Bionor vise à les détruire avant que le virus ne soit produit et qu’il ne se propage à de nouvelles cellules porteuses de la molécule CD4, ou à d’autres lymphocytes.

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