Horloge épigénétique

Un simple test buccal pour prédire le risque de mortalité ?

Une nouvelle horloge épigénétique basée sur des cellules de la joue, faciles à collecter, s’est avérée capable de prédire le risque de mortalité à partir d’échantillons de sang.

  • Par Stanislas Deve
  • Galina Sandalova / istock
  • 02 Oct 2024
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    Un test ADN, initialement conçu pour mesurer le vieillissement biologique à partir de cellules prélevées dans la joue, pourrait un jour révéler combien de temps il nous reste à vivre. Des chercheurs ont en effet découvert que ce test, appelé CheekAge, peut prédire avec précision le risque de mortalité en utilisant aussi des échantillons de sang, suggérant l’existence de marqueurs biologiques communs de vieillissement dans différents tissus du corps. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Frontiers in Aging.

    Une horloge épigénétique pour estimer notre âge biologique

    L’horloge épigénétique CheekAge, développée cette année, repose sur un phénomène appelé méthylation de l’ADN, un processus au cours duquel des étiquettes chimiques se fixent à l’ADN pour activer ou désactiver certains gènes. Ces modifications sont des marqueurs de l'âge biologique, c'est-à-dire l'âge réel de nos cellules, qui ne correspond pas toujours à notre âge chronologique. Contrairement aux horloges épigénétiques traditionnelles qui nécessitaient des échantillons de sang, CheekAge a été conçue pour être utilisée avec des cellules de la joue, faciles à collecter.

    Ce qui rend cette nouvelle étude si pertinente, c'est que CheekAge s'est avérée efficace pour prédire le risque de mortalité, même lorsqu'elle est appliquée à des données des échantillons de sang. Les scientifiques ont testé leur algorithme sur des prélèvements sanguins de 1.513 participants du Lothian Birth Cohorts, une étude écossaise de longue durée suivant des personnes nées en 1921 et 1936. Même si près de la moitié des marqueurs ADN du test CheekAge n'étaient pas présents dans le sang, l’analyse a tout de même démontré une forte capacité à prédire la mortalité.

    Ainsi, pour chaque augmentation d'une unité de déviation standard entre l'âge biologique d'une personne et son âge réel, le risque de décès augmentait de 21 %. Les participants ayant l'âge biologique le plus avancé atteignaient un taux de mortalité de 50 % environ 7,8 ans plus tôt que ceux ayant l'âge biologique le plus jeune. CheekAge s’est même avérée plus précise que d’autres horloges épigénétiques bien établies.

    Des marqueurs ADN pour mieux prédire le risque de mortalité

    Les résultats ont également mis en évidence des marqueurs spécifiques particulièrement importants pour prédire la mortalité. Parmi eux, un marqueur associé au gène ALPK2, qui joue un rôle dans le développement cardiaque et pourrait être impliqué dans certains cancers. Lorsque ce marqueur était retiré de l’analyse, la capacité du test à prédire la mortalité diminuait de manière significative.

    "Le fait que notre horloge épigénétique, conçue pour des cellules buccales, puisse prédire la mortalité avec des cellules sanguines montre qu'il existe des signaux communs de mortalité à travers différents tissus", affirme le Dr Maxim Shokhirev, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Cela suggère qu’un simple prélèvement buccal pourrait devenir un outil précieux pour étudier le vieillissement et surveiller la santé au fil du temps.

    "Bien sûr, il est important de rappeler que ces outils fournissent des probabilités, pas des certitudes. Un âge biologique avancé ne signifie pas une condamnation certaine, tout comme un âge biologique plus jeune n’est pas une garantie de longévité."

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