Vieillissement

Perte osseuse et musculaire liée à l’âge : une nouvelle piste de traitement identifiée

Supprimer de petites molécules d’ARN, qui régulent les gènes, pourrait permettre de lutter contre la perte osseuse et musculaire inhérente au vieillissement.

  • Par Margot Montpezat
  • Shutter2U/iStock
  • 02 Mai 2023
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    Désactiver une minuscule molécule dans notre génétique, appelée microARN, un moyen de garder nos corps plus jeunes et plus sains? C’est ce qu’affirment les scientifiques, dans la première étude de ce type publiée dans la revue Aging and Disease.

    Le vieillissement s'exprime dans les gènes 

    Les auteurs expliquent que ces microARN contribuent à réguler l'expression des gènes et, par conséquent, la fonction de nos cellules. Plusieurs d'entre eux, dont un appelé microARN-141-3p, ont été impliqués dans les maux du vieillissement, comme l'augmentation des niveaux d'inflammation chronique, la diminution de la masse musculaire et la fragilisation des os.

    Ces trois processus sont caractéristiques du vieillissement. En effet, avec l'âge, la capacité de réparation et de remplacement des cellules diminue, de sorte que, par exemple, la perte osseuse commence à dépasser la formation de nouveaux os. Pendant ce temps, l'inflammation, essentielle à la guérison mais destructrice à des niveaux élevés et chroniques, s'intensifie.

    Les problèmes qui en résultent peuvent aller d'une fragilité physique accrue à une augmentation de l'incidence de maladies telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et la démence, expliquent les auteurs. "Lorsque nous vieillissons, avec toutes ces complications comme l'inflammation chronique, la perte musculaire et la perte osseuse, ce microARN est élevé", explique Sadanand Fulzele, chercheur sur le vieillissement au département de médecine du Medical College of Georgia de l'université d'Augusta, aux Etats-Unis. "Nous voulions le supprimer”.

    Des souris rajeunies grâce à la suppression d'un micro-gène

    Pour mener leur recherche, ils ont utilisé un inhibiteur (appelé antagomir), spécialement conçu pour bloquer le microARN-141-3p, sur des souris qui correspondaient à des humains âgés d'une soixantaine d'années.

    Elles ont été traitées pendant trois mois par des injections sous-cutanées deux fois par semaine de cet antagomir - un schéma qui pourrait être facilement adapté à l'homme, d’après les scientifiques.

    En examinant les changements survenus dans le sang, les os, les muscles, et la rate - qui a notamment pour tâche de réguler les niveaux de globules blancs combattant les infections, ils ont trouvé un profil "plus jeune” partout. Dans la rate, par exemple, ils ont observé davantage de cellules immunitaires appelées macrophages (M2) qui réduisent l'inflammation et qui favorisent la réparation des tissus. De plus, le sang contenait moins de protéines favorisant l'inflammation, appelées cytokines. Enfin, la microstructure des os était plus solide et la taille des fibres musculaires plus importante.

    Les résultats de cette étude indiquent que la réduction de l’expression de ce micro-gène pourrait être une stratégie pour améliorer la santé immunitaire, osseuse et musculaire avec l'âge.

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