Bien-être

Avoir de grands rêves durant l’adolescence peut entraîner des déceptions à l'âge adulte

Des aspirations scolaires et professionnelles irréalistes pendant l’adolescence peuvent avoir un effet négatif sur le bien-être plus tard dans la vie.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • Choreograph/iStock
  • 29 Jul 2022
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    Inciter les enfants à avoir de grands rêves lorsqu'ils grandissent pourrait leur faire plus de mal que de bien. C’est ce qu’ont révélé un chercheur espagnol et un scientifique suisse dans une étude publiée dans la revue European Economic Review. Dans le cadre de ces travaux, les auteurs ont examiné l’impact des aspirations professionnelles durant l’adolescence sur la mobilité sociale et la satisfaction de la vie ultérieure.

    Des prédicteurs importants de la réussite professionnelle

    Pour les besoins de l’étude, l’équipe a analysé les données d’une cohorte britannique qui suit plus de 17.000 personnes au Royaume-Uni, toutes nées la même semaine en 1958, depuis leur naissance. Grâce à cette recherche, les chercheurs connaissaient les aspirations professionnelles des participants dans leur jeunesse, mais également leur situation et leur profession à l’âge adulte.

    Selon les résultats, les aspirations en matière d'éducation et de carrière des participants à l'adolescence étaient, avec les aptitudes cognitives, parmi les prédicteurs les plus importants de leur réussite professionnelle. D’après les scientifiques, cela indique que des objectifs professionnels ambitieux incitent les personnes à s’investir davantage dans leur réussite professionnelle future. "L'inverse était également vrai : des aspirations professionnelles peu ambitieuses peuvent constituer une explication importante de la mobilité sociale limitée", peut-on lire dans un communiqué.

    L’influence des aspirations parentales

    D’après l’équipe, les jeunes dont les parents étaient moins instruits avaient des objectifs professionnels moins ambitieux. "Cela ne peut s'expliquer uniquement par les différences de revenus familiaux ou de capacités des participants. C'est plutôt que l'inégalité semble commencer très tôt, avec leurs aspirations mêmes. (…) Nous ne nous attendions pas à ce que les aspirations des parents pour leurs enfants aient une influence aussi forte", a expliqué Reto Odermatt, auteur des travaux.

    Des déceptions

    Les auteurs ont également découvert que des objectifs professionnels trop ambitieux pouvaient conduire à des déceptions. L’étude a montré qu'il existait un impact négatif sur la satisfaction de la vie au début de l'âge adulte, si les personnes obtenaient de moins bons résultats que ce à quoi ils aspiraient lorsqu'ils étaient plus jeunes. En revanche, s'ils parviennent à obtenir de meilleurs résultats, il existait une association positive avec le bien-être, qui a un effet plus important qu'à un âge plus jeune.

    "Nous ne devons pas laisser seulement aux parents le soin d'influencer les aspirations professionnelles des enfants, les écoles peuvent intervenir ici. Le personnel enseignant pourrait sensibiliser activement les adolescents aux carrières qui correspondent à leurs capacités. Cela pourrait les encourager à regarder au-delà de leur propre horizon. Après tout, la vision du monde d'une personne est souvent fortement définie par son environnement", ont conclu les chercheurs.

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