Ostéoporose

Ostéoporose : quelle dose de vitamine D prendre ?

Les patients souffrant d'ostéoporose doivent absolument avoir un apport suffisant en vitamine D. Si une prise de sang révèle qu'ils en manquent, leur médecin pourra leur prescrire une supplémentation par gouttes, en complément de médicaments anti-ostéoporotiques. Le point avec la spécialiste Véronique Breuil. 

  • Par Camille Sabourin
  • ©Helin Loik-Tomson/iStock
  • 01 Mar 2022
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    L’ostéoporose est une maladie osseuse qui touche surtout les personnes qui prennent de l’âge et majoritairement les femmes. Elle associe une diminution de la densité de l’os et des modifications de sa microarchitecture. L’os devient plus fragile, moins résistant et le risque de fracture augmente. « L’os c’est comme une toiture, il y a les poutres et les tuiles qui sont le calcium et la vitamine D. Cette dernière permet à l’os de se minéraliser et donc de se renforcer », explique Véronique Breuil, rhumatologue à l’hôpital de Nice, à Pourquoi Docteur. Ainsi, quand on souffre d’ostéoporose et qu’on a donc les os fragiles « il est indispensable d’avoir un apport suffisent en calcium et en vitamine D ». Mais comment savoir à quelle dose prendre ?

    Si les apports en vitamine D sont d’autant plus grands quand on souffre d’ostéoporose, tous les êtres humains en ont besoin. La référence nutritionnelle pour la population (RNP) est de 15 microgrammes par jour pour les adultes, est-il expliqué sur le site de l’Anses. « Les besoins sont plus importants pendant la phase de croissance, où on acquiert son pic de masse osseuse, au cours de l’enfance et de l’adolescence, et également pendant la grossesse », détaille Véronique Breuil.

    Ainsi, on obtient de la vitamine D par l’alimentation. Notamment via les poissons gras (hareng, sardine, saumon, maquereau), certains champignons (girolles, cèpes, morilles), les produits laitiers enrichis en vitamine D, le jaune d’œuf, le chocolat noir, les céréales du petit déjeuner enrichis en vitamine D, le beurre et les margarines, les abats, ou encore dans une moindre mesure, la viande. « Pour assurer à son organisme un apport suffisant, il est conseillé d’équilibrer et de varier son alimentation tout au long de l’année et de consommer deux portions de poissons par semaine dont une portion de poisson gras », note l’Anses.

    La nécessité des apports en vitamine D augmente avec l’âge

    Mais l’apport en vitamine D peut également se faire via le soleil grâce à la synthèse cutanée. Il suffit de s’exposer aux rayons UV dix à quinze minutes, deux à trois fois par semaine, de préférence entre 11 et 14h, moment le plus propice de la journée pour une absorption en bonne et due forme.

    Cependant, quand on vieillit, la peau également et on synthétise moins bien la vitamine D par le soleil. Aussi, « la nécessité des apports augmente avec l’âge », explique Véronique Breuil « La capacité de l'organisme à absorber ou à synthétiser la vitamine D diminuant avec l'âge, les personnes âgées constituent une population particulièrement vulnérable, chez laquelle un faible apport en vitamine D peut se traduire par de l'ostéoporose », indique également l’Anses.

    Alors comment savoir si on a besoin d’apports supplémentaires en vitamine D ? En cas de signe clinique laissant présager une fragilité osseuse, votre médecine préconisera une prise de sang.  

    Suivre les prescriptions médicales pour éviter le surdosage

    Si les résultats de l’examen soulignent la nécessité d’une supplémentation en vitamine D, une prise régulière par ampoule vous sera prescrite. « Le médecin va calculer ça en fonction d’un dosage dans le sang d’un taux sérique : il va adapter la dose qu’il vous donne en fonction de ce taux sérique », détaille Véronique Breuil.  Si avant, « on recevait une grosse piqûre de vitamine D par an, aujourd’hui des analyses ont démontré que cela générait en réalité plus de chute. On sait désormais qu’il faut une prise régulière si supplémentation il est besoin ». Elle précise alors le déroulement de l’opération : « Lors de la première phase, on rechargera les batteries, après quoi, il s’agira d’une dose d’entretien. » Juste avant la deuxième dose de la phase d’entretien, le médecin calculera à nouveau le taux sérique du patient. « Si vous suivez les prescriptions médicales, il n’y a aucun risque de surdosage », assure la spécialiste.

    Cela ne peut toutefois aucunement se substituer aux médicaments anti-ostéoporotiques pour traiter la maladie. « La conjonction des deux est indispensable. Tous les traitements contre l’ostéoporose ont montré leur efficacité après la normalisation des apports vitamino-calciques », poursuit Véronique Breuil. Et de conclure : « Quand on a de l’ostéoporose, avoir des taux normaux de vitamine D c’est indispensable mais pas suffisant pour traiter la maladie ».

     

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