Hausse des températures
Le réchauffement climatique pourrait être causer une explosion des insuffisances rénales chroniques
Selon une nouvelle étude menée pendant quinze ans dans plus de 1 800 villes brésiliennes, la hausse des cas d’insuffisance rénales chroniques d’origine indéterminée pourrait être liée à la forte hausse des températures relevée dans certaines régions tropicales.
Les températures extrêmes relevées dans certaines régions du globe sont-elles à mettre en lien avec l’explosion des cas d’insuffisances rénales chroniques d’origine indéterminée ?
C’est ce qu’affirme une nouvelle étude menée pendant quinze ans dans près de 2 000 villes brésiliennes par l’université de Sao Paulo et publiée dans The Lancet Regional Health Americas. Le site suisse Le Temps et le Courrier International s’en font l’écho.
Selon ses auteurs, le réchauffement climatique observé depuis quelques dizaines d’années pourrait être l’une des causes d’une nouvelle maladie rénale chronique. Identifiée pour la première fois en Amérique du Sud, au Sri Lanka et en Inde, elle avait jusqu’ici été nommée "insuffisance rénale chronique d’origine indéterminée".
Une corrélation entre hausse des températures et maladies rénales
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les admissions à l’hôpital relevées dans 1 816 villes brésiliennes entre 2000 et 2015. Au total, 2 726 886 hospitalisations pour des maladies rénales ont été relevées. Parmi elles, plus de 202 000 cas seraient liés au réchauffement climatique.
Selon le Pr Yuming Guo, qui a dirigé l’étude, chaque augmentation de 1°C de la température moyenne quotidienne est suivie d’une augmentation de près de 1 % des maladies rénales. Les personnes les plus touchées étant les femmes, les enfants de moins de 4 ans et les personnes de plus de 80 ans.
Pour les auteurs de l’étude, "l’exposition répétée à des températures extrêmes peut causer, par déshydratation, des épisodes d’insuffisance rénale aiguë susceptibles de provoquer à leur tour l’apparition d’une maladie chronique". Ils notent par ailleurs que les associations entre la température et les maladies rénales étaient les plus importantes le jour de l'exposition aux températures extrêmes, mais restaient présentes pendant un à deux jours après l'exposition.
Des politiques gouvernementales nécessaires
Ces conclusions fournissent d’après les auteurs "des preuves solides que davantage de politiques devraient être développées pour prévenir les hospitalisations liées à la chaleur et atténuer le changement climatique". Ils conseillent d'intégrer de toute urgence des interventions dans la politique gouvernementale sur le changement climatique, en ciblant notamment les personnes fragiles.
"En outre, il convient de prêter attention aux pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Brésil, où des systèmes d'alerte de chaleur fiables et des mesures préventives sont encore nécessaires", conclut le Pr Guo.