Baromètre Groupe PHR/IFOP
Seuls 4 % des Français ont acheté des médicaments en ligne
Une année après l'autorisation de la vente en ligne de médicaments, 30 % des Français interrogés dans une enquête se disent prêts à acheter sur le net. Seuls 4 % d'entre eux ont déjà franchi le pas.
Fin 2012, l'Autorité de la concurrence se prononçait en faveur de la vente de médicaments sur Internet. Selon elle, cette mesure allait permettre aux consommateurs « de bénéficier de prix plus attractifs. » Mais aujourd'hui, cinq mois après l'entrée en vigueur de l'arrêté encadrant ce commerce, force est de constater que l'argument économique peine toujours à convaincre une majorité de Français.
Moins d'1 Français sur 3 prêt à acheter sur le net
En effet, selon l'étude PHR/IFOP menée par le groupe PHR (groupement de pharmaciens représentant 11 % des pharmacies en France) seuls 30 % des Français interrogés se disent prêts à acheter leurs médicaments en ligne. Ce chiffre connaît toutefois une forte progression puisque cette proportion n'était que de 13 % en 2012.
Et pour expliquer ce léger engouement, les Français évoquent deux principaux avantages : la praticité et le prix (42 % pour chacun de ces items). La supériorité de l'offre est également mise en avant par 8 % des sondés.
Le grand écart entre l'intention et la pratique
Par ailleurs, comme c'est souvent le cas, de la parole aux actes, l'écart est grand. Ainsi, seuls 4 % des sondés ont déjà tenté l'expérience de l'achat de médicaments sur le net. Pour expliquer cette méfiance dans la pratique, 38 % des interrogés ont indiqué que l'un des principaux freins à l'achat de médicaments en ligne est l'absence de conseil du pharmacien.
Enfin, 57 % des Français confient ne pas avoir suffisamment confiance pour franchir le pas. A leur décharge, il faut bien admettre que l'effet sur les prix n'est sans doute pas encore perceptibel. L'association de consommateurs Familles rurales a publié en décembre les résultats de son observatoire des prix des médicaments. Et l'arrivée de la vente des médicaments sur Internet n'a pas fait jouer la concurrence. Les frais de port auraient pour effet d'aligner, en moyenne, le prix des médicaments vendus sur Internet et ceux vendus en officine. En outre, la vente en ligne n'est pas encore très sûre. Début août 2013, à peine un mois après l'entrée en vigueur de l’arrêté encadrant la vente de médicaments sur la toile, plus de 40 sites illégaux avaient déjà été identifiés. Ce chiffre dépassait même les 100 fin août, selon des informations de l'Ordre des pharmaciens.