Accident cardiovasculaire

Les difficultés de concentration à l’adolescence augmentent le risque d’AVC

Avoir des difficultés de concentration ou d’apprentissage à l’adolescence augmente le risque de subir un AVC avant 50 ans.

  • Par Sophie Raffin
  • Prostock-Studio/istock
  • 28 Jun 2024
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    Chaque année, 150.000 personnes sont victimes d'un accident vasculaire cérébral en France. Si plus de la moitié des patients ont entre 65 et 84 ans, un quart ont moins de 65 ans. Cette pathologie, qui se caractérise par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau, représente la première cause de handicap acquis de l’adulte avec plus de 500.000 Français vivant avec des séquelles.

    Pour prévenir ce trouble et ses conséquences, il est essentiel de bien connaître ses facteurs de risque. Avoir un niveau inférieur de capacités mentales – c’est-à-dire les facultés de concentration, de résolution de problème ou d’apprentissage - à l’adolescence, en serait un. Voici la conclusion d'une étude publiée en ligne dans le Journal of Epidemiology & Community Health.

    AVC : les ados ayant des capacités mentales faibles ont un risque 3 fois plus élevé

    Pour déterminer le lien entre les fonctions cérébrales et les risques d’AVC, les chercheurs ont repris un échantillon représentatif au niveau national de 1.7 million de jeunes Israéliens évalués entre 1987 et 2012. Outre le poids, la tension artérielle, le diabète actuel, d'autres facteurs évalués comprenaient le niveau d'éducation, le milieu socio-économique et les capacités mentales. Leurs dossiers ont été liés à la base de données du pays sur les accidents vasculaires cérébraux.

    Entre 2014 et 2018, 908 cas d’AVC ont été enregistrés, dont 767 causés par un caillot sanguin (ischémique) et 141 par une hémorragie cérébrale (hémorragie intracérébrale). L'âge moyen d'un premier accident vasculaire cérébral était de 39,5 ans.

    "Parmi ceux dont les capacités mentales étaient faibles à moyennes, l’incidence des deux types d’accidents vasculaires cérébraux était plus élevée, en particulier celle des accidents vasculaires cérébraux ischémiques", écrivent les auteurs dans leur communiqué.

    "Sur les 767 cas d'accident vasculaire cérébral ischémique, 311 (41 %) sont survenus avant l'âge de 40 ans. Après prise en compte des facteurs potentiellement influents, ce risque était presque le double (96 % plus élevé) chez les personnes ayant un niveau de capacité mentale moyen et plus de trois fois plus élevé chez ceux ayant un faible niveau à l’adolescence", ajoutent-ils.

    AVC : la fonction cognitive pourrait servir à identifier les personnes à risque

    Le lien découvert entre les capacités mentales à l’adolescence et le risque d’AVC à l’âge adulte se vérifiaient, même "après des analyses plus approfondies, notamment en tenant compte du diabète actuel et en limitant l'âge du premier accident vasculaire cérébral à 40 ans".

    Si les chercheurs reconnaissent que leur étude observationnelle à diverses limites - comme le manque d'informations sur le mode de vie (tabagisme, activité physique, alimentation…) - ils assurent que leurs résultats restent une avancée essentielle pour lutter contre les AVC et leurs conséquences.

    "Sans intervention sur les facteurs de risque au début de l’âge adulte, le risque d’accident vasculaire cérébral s’accumule", explique l’équipe. "La fonction cognitive peut servir de moyen de stratifier les individus les plus à risque d’accident vasculaire cérébral et d’intervention via d’éventuels médiateurs tels que l’analphabétisme en matière de santé, l’éducation et les comportements liés à la santé. La fourniture d’un soutien social et sanitaire précoce aux personnes ayant une fonction cognitive inférieure pourrait être essentielle pour atténuer leur risque élevé."

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