Démence
Vous gérez de plus en plus mal votre argent ? Cela peut être le signe de la maladie d'Alzheimer
Une détérioration financière est une conséquence directe de la déficience cognitive qui caractérise la maladie d'Alzheimer, même à ses premiers stades.
Le credit scoring (évaluation des risques) est un système d’évaluation de données pour définir la solvabilité d’une personne et ainsi réduire le risque bancaire. Selon une étude, l’affaiblissement de ce score peut être un signe avant-coureur de troubles de la mémoire non-diagnostiqués. Afin de parvenir à cette conclusion, des scientifiques de l’Université de Georgetown et de la Federal Reserve Bank de New York (États-Unis) ont utilisé les données d’une précédente recherche menée auprès de 10.000 ménages. Leur objectif ? Examiner l'effet des troubles de la mémoire non-diagnostiqués sur les résultats en matière de crédit. "Les cartes de crédits et les hypothèques sont les principales composantes de l’endettement des personnes de 70 ans et plus." D’après les résultats, au cours des cinq ans précédant un éventuel diagnostic d’Alzheimer, le credit scoring commence à baisser de quatre à six points. Simultanément, la probabilité de retard dans le remboursement de la dette a augmenté d’un à deux points de pourcentage. Les auteurs ont constaté que les résultats se détériorent constamment au cours des trimestres précédant le diagnostic. Même si ces changements peuvent sembler minimes, ils peuvent avoir des impacts démesurés, conduisant à des taux d’intérêt plus élevés, à un accès réduit au crédit, voire à des saisies immobilières. L'effet sur les cartes de crédit et les dettes hypothécaires, les deux catégories de dettes les plus importantes pour les Américains plus âgés, était particulièrement préoccupant.Alzheimer : de plus en plus retards de remboursement lors des années précédant un diagnostic de la maladie
Utiliser les "données d'évaluation du crédit pour faciliter l'identification des personnes à risque de troubles de la mémoire"
Autre constat : parmi les titulaires de cartes de crédit, la probabilité de délinquance était 21 % plus élevée deux ans avant le diagnostic. Pour les détenteurs de prêts hypothécaires, le taux de délinquance était 11 % plus élevé au cours de la même période. Ces taux de délinquance élevés ont persisté pendant des années après le diagnostic. "En plus du bilan humain, un diagnostic de ce type peut être financièrement perturbateur pour les familles et exacerbé par les effets financiers néfastes de troubles de la mémoire non diagnostiqués. Nos résultats confirment l'utilité possible des données d'évaluation du crédit pour faciliter l'identification précoce de ces personnes à risque de troubles de la mémoire", a conclu Carole Roan Gresenz, auteure principale de l’étude.