Santé mentale

Dépression du post-partum : quels symptômes doivent alerter ?

À l’occasion du congrès de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO), des chercheuses bangladaises ont rappelé comment repérer ce trouble qui touche de nombreuses mères après la naissance de leur bébé.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • yamasan/iStock
  • 11 Oct 2023
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    Fierté, joie, enthousiasme… "La grossesse est une période de bonheur et de satisfaction dans la vie des femmes, avec l'arrivée d'un nouvel enfant dans la famille. Cependant, elle peut également être un événement stressant et anxiogène. Il est prouvé que la morbidité psychiatrique, en particulier la dépression et l'anxiété, augmente chez la plupart des femmes au cours de cette période", a déclaré la professeure Ferdousi Begum, membre du Obstetrical and Gynaecological Society of Bangladesh (OGSB).

    Elle essayait "d'étouffer son nouveau-né avec un oreiller"

    Lors du congrès de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO), qui a lieu du 9 au 12 octobre à Paris, l'experte a signalé qu’une femme sur cinq connaissait des changements dans sa santé mentale pendant la grossesse et au cours de l'année qui suit l'accouchement. C’est par exemple le cas de "Madame Selina", atteinte d’une dépression du post-partum, qui a été rapporté dans une étude. Cette femme, âgée de 35 ans, "a accouché de son troisième enfant par voie basse il y a un mois. Elle n'était pas heureuse de devenir mère d'une troisième fille. Elle pleurait fréquemment, n'allaitait pas correctement son enfant et était incapable d'accomplir les tâches ménagères habituelles. Elle avait l'air morose, n'était pas capable de s'amuser et avait du mal à s'endormir. Un jour, sa belle-mère a vu Selina essayer d'étouffer son nouveau-né avec un oreiller. Elle a immédiatement sauvé le bébé et a crié. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi elle avait tenté de faire du mal à son enfant, Selina a répondu qu'elle le faisait pour le bien de l'enfant", a détaillé Ferdousi Begum.

    Dépression du post-partum : un dépistage précoce peut permettre d’éviter la plupart des cas

    Selon la professeure, la plupart des cas de dépression du post-partum peuvent être évités si un dépistage est effectué à temps. Pour identifier les femmes en post-partum souffrant de dépression, il convient de reconnaître les symptômes courants d’une mauvaise santé maternelle après l’accouchement, d’après Farhana Dewan, professeure et membre du OGSB. Parmi les signes, on retrouve :

    • un mal-être ;
    • une augmentation ou une diminution de l'appétit ;
    • des pensées négatives ;
    • une perte d'intérêt pour tout ;
    • des troubles de l'attention ;
    • une sensation de douleur et de brûlure généralisée ;
    • la fatigue ;
    • l’incapacité à prendre des décisions ;
    • un oubli de la plénitude ;
    • des troubles du sommeil ;
    • un sentiment d'inutilité, de culpabilité ou de désespoir ;
    • des pensées ou des comportements suicidaires (par exemple des tentatives d'automutilation).

    Quels symptômes doivent être pris au sérieux ?

    Farhana Dewan a expliqué que certains symptômes pouvaient être plus graves après la naissance du bébé et devaient être pris au sérieux. Ces manifestations sont :

    • des pensées négatives concernant le bébé ;
    • l’incapacité à s'occuper de son propre enfant ;
    • une intention de faire du mal au nourrisson ;
    • des hallucinations (surtout auditives). ;
    • des comportements suicidaires ;
    • de la paranoïa ;
    • des violences physiques à l'égard de la famille.

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