Santé hépatique
Maladie du foie gras : les patients sont plus susceptibles d'avoir des troubles de la personnalité
Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Birmingham met en évidence l'association entre la maladie du foie gras et les troubles de la personnalité, en particulier ceux liés au comportement alimentaire.
On estime qu'environ 200.000 personnes en France souffrent de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD). Aussi appelée maladie du foie gras, elle se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie pouvant conduire à une inflammation puis à la cirrhose. Toutefois, cela ne serait pas les seuls problèmes que pourraient présenter les patients. Des chercheurs de l'Université de Birmingham révèlent qu'ils sont aussi plus susceptibles d'avoir un trouble de la personnalité, notamment du comportement alimentaire.
Leur découverte a été présentée dans la revue BMC Gastroenterology en septembre 2023.
Un lien découvert entre santé mentale et maladie du foie gras
Pour évaluer les liens entre la santé mentale et la maladie du foie gras, les scientifiques ont interrogé 96 participants, répartis en trois groupes : les patients atteints de NAFLD, les volontaires touchés par d'autres maladies du foie et les témoins sains. Les résultats de l'analyse montrent que les personnes souffrant de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) sont environ trois fois plus susceptibles d'avoir un trouble de la personnalité, notamment du comportement alimentaire.
Le Dr Jonathan Catling de l'Université de Birmingham, co-auteur de l'étude explique dans un communiqué : "trouver une prévalence accrue des troubles de la personnalité chez les patients atteints de LA NAFLD est particulièrement frappant. Cela signifie qu'il ne s'agit pas d'un problème associé à toutes les maladies du foie, mais seulement à ceux atteints de NAFLD".
NAFLD : le manque de suivi des recommandations lié aux troubles de personnalité
Les chercheurs estiment que le lien entre les troubles de la personnalité et la NAFLD pourrait expliquer les difficultés rencontrées par les malades à suivre les régimes alimentaires et les exercices physiques recommandés par les médecins pour ralentir la pathologie.
Les travaux ont montré que ces patients sont plus susceptibles de présenter un lieu de maîtrise externe élevé. Cela signifie qu'ils ont tendance à percevoir les événements de leur vie comme étant hors de leur contrôle et ont du mal à respecter les consignes concernant leur hygiène de vie données par le médecin. Pour l'équipe, cette constatation souligne l'importance d'une prise en charge globale. Elle demande que les patients atteints de NAFLD soient dépistés pour les troubles de la personnalité et traités s'ils en ont, avant la mise en place les modifications de l'hygiène de vie nécéssaires.
La Dr Catling a ajouté : "nos résultats suggèrent un besoin urgent d'examiner les attitudes à l'égard de l'alimentation et de l'exercice afin que nous puissions mieux comprendre comment motiver les patients atteints de NAFLD et de fournir un traitement plus efficace afin de prévenir la récidive de la maladie après une transplantation hépatique".