Perturbateur endocrinien

Bisphénol A : 92 % des Européens en ont dans le corps

L’Agence Européenne de l’Environnement a récemment alerté sur l’omniprésence du bisphénol A, un perturbateur endocrinien, dans l’organisme des Européens.  

  • Par Joséphine Argence
  • gorodenkoff/IStock
  • 14 Sep 2023
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    Catégorisé comme perturbateur endocrinien, le bisphénol A (BPA) est une substance chimique de synthèse, qui pourrait avoir de graves conséquences sur la santé. De nombreuses études ont mis en garde contre les effets suspectés de ce produit, en particulier sur la reproduction, les pathologies cardiovasculaires et le métabolisme. 

    Bisphénol A : le seuil recommandé dépassé chez les Européens 

    Dans un rapport publié ce 14 septembre, l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) a indiqué que des traces de bisphénol A ont été retrouvées chez plus de 9 Européens sur 10. "Dans le cadre d'une récente initiative de bio-surveillance humaine, le BPA a été détecté chez 92 % des participants adultes de onze pays européens", a expliqué l’AEE. En fonction des pays, le niveau de dépassement a varié de 71 % à 100 %, d’après les résultats de ces travaux. 

    Les deux principaux usages du BPA ont longtemps été la fabrication de plastique (de type polycarbonate) et de résines époxydes. En Europe, cette substance chimique, utilisée depuis plus de 50 ans, est présente dans la composition de nombreux matériaux renfermant des aliments comme les biberons, la vaisselle, les récipients destinés au four micro-ondes et les boîtes de conservation des aliments en polycarbonate ainsi que les emballages avec un film protecteur ou un revêtement époxyphénolique (cannettes, boîtes de conserve, couvercles métalliques...). 

    BPA : une substance interdite dans les contenants alimentaires en France 

    En France, le BPA est interdit dans les biberons et dans les autres contenants alimentaires depuis 2015. C’est également le cas dans d’autres pays. Pour l’heure, les États-Unis et l’Union européenne ont limité son usage et souhaitent le restreindre davantage. 

    Toutefois, les différentes agences européennes ne parviennent toutefois pas à s’accorder sur la dangerosité de la dose de BPA à laquelle les populations sont quotidiennement exposées. Pour l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), elle serait bien inférieure à ce que l’on pensait. Elle l’a divisée par 20.000 lors d’une précédente évaluation.

    Néanmoins, cet avis est contesté par l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a affirmé que l’exposition au BPA "est bien supérieure aux niveaux de sécurité sanitaire acceptables (…) ce qui représente un risque potentiel pour la santé de millions de personnes."

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