Sécheresse vaginale : une douleur du vagin majorée lors des rapports sexuels
La sécheresse vaginale concerne une majorité de femmes après la ménopause. Cette privation hormonale liée à la ménopause représente même la première cause de sécheresse vaginale, mais de nombreux médicaments peuvent aussi être impliqués. Certaines maladies auto-immunes, comme le syndrome de Gougerot-Sjögren, ne doivent pas être oubliées.
Des mots pour les maux
La sécheresse vaginale est manque d’hydratation du vagin.
Les douleurs lors des rapports sexuels s’appellent des « dyspareunies ».
Si les dyspareunies sont isolées, cela peut être un simple « défaut de lubrification ».
Qu'est-ce qu’une sécheresse vaginale ?
La sécheresse vaginale touche plus de la moitié des femmes après la ménopause, mais elle peut survenir à tout âge : il y a des femmes jeunes, entre vingt et trente ans, qui peuvent se plaindre de sécheresse vaginale pour différentes raisons.
La sécheresse vaginale est un manque d’hydratation du vagin qui se manifeste par des irritations, des démangeaisons, une inflammation et des douleurs au niveau du vagin, en particulier au moment des rapports sexuels (« dyspareunie »).
L’hydratation physiologique du vagin est un mécanisme constant à différencier de la sécrétion de liquide lubrifiant au moment des rapports sexuels. Une adolescente peut avoir une lubrification vaginale en quelques secondes, alors que pour une femme ménopausée, cela peut prendre 2 ou 3 minutes. Mais il faut bien différencier la sécheresse vaginale où il y a une gêne ou des douleurs permanentes, aggravée au moment des rapports sexuels, des douleurs qui surviennent uniquement au moment des rapports sexuels et qui sont plutôt dues à un défaut de lubrification, sans véritable sécheresse vaginale, ou à d’autres causes, comme des infections du vagin.
A quoi est due la sécheresse vaginale ?
La sécheresse vaginale concerne de nombreuses femmes, en particulier après la ménopause. Mais de nombreux médicaments peuvent également être en cause (antihistaminiques, psychotropes ou antihypertenseurs), ainsi que certaines maladies auto-immunes, comme le syndrome de Gougerot-Sjögren.
• La première cause de sécheresse vaginale est la carence hormonale à partir de la ménopause (« carence estrogénique »), c’est-à-dire l’arrêt de sécrétion des hormones féminines (« estradiol »). Cette carence va réduire les sécrétions vaginales physiologiques et la lubrification au moment des rapports sexuels. Certaines femmes pensent que la ménopause ne se traduit que par des bouffées de chaleur. Il s’agit bien du premier signe de la ménopause, mais le deuxième c’est la sécheresse vaginale.
• Beaucoup de médicaments peuvent induire une sécheresse vaginale. Les plus classiques sont les traitements psychotropes utilisés dans la dépression. Les plus fréquemment impliqués sont les antidépresseurs. D’autres médicaments, comme les antihypertenseurs, vont augmenter la prolactine, qui est une hormone sécrétée par le cerveau, prolactine qui va assécher le vagin. Une autre catégorie de traitement qui va augmenter la prolactine et assécher le vagin sont les antipsychotiques utilisés dans les psychoses et certaines dépressions. Enfin, les antihistaminiques, qui sont utilisés dans les allergies et les rhumes, sont également capables d’assécher le vagin. Certains médicaments contre l’acné peuvent déclencher des sécheresses vaginales particulièrement sévères mais réversibles à l’arrêt du traitement.
• En cas de cancer hormono-dépendant et essentiellement de cancer du sein, des traitements anti-estrogéniques peuvent être utilisés afin d’empêcher l’évolution du cancer. Ces traitements vont, bien évidemment, entraîner une carence profonde en œstradiol et déclencher une sécheresse vaginale, avec des douleurs importantes, à tel point que certaines femmes peuvent se plaindre d’avoir mal au vagin rien qu’en marchant, donc même indépendamment des rapports sexuels.
• Certaines femmes sont perturbées par leur odeur intime et abusent des toilettes vaginales et vulvaires qui déséquiibrent la flore vaginale (ou "microbiote vaginal"), indispensable à une bonne défense du vagin contre les agressions extérieures. Certains des produits utilisés sont franchement irritants pour le vagin et peuvent déclencher une sécheresse vaginale dont le mécanisme est ici complètement irritatif.
• Le syndrome de Gougerot-Sjögren, ou « syndrome sec », est une maladie auto-immune qui touche prioritairement les glandes qui sécrètent la salive et les larmes (= syndrome sec oculaire et buccal), mais en réalité, il s’agit d’une « maladie systémique », c’est-à-dire qu’elle va toucher toutes les glandes du corps qui sécrètent un liquide en dehors du sang (= « glandes exocrines ») : pancréas exocrine, sécrétions digestives…et sécrétions vaginales. Plusieurs études révèlent que la sécheresse vaginale est constante chez les femmes qui souffrent de cette maladie, alors qu’elle est le plus souvent négligée par les médecins. Le problème se complique dans la mesure où, dans certains syndromes de Gougerot-Sjögren, le syndrome sec buccal et oculaire n’est pas au premier plan, mais plutôt les douleurs articulaires (« arthralgies ») ou musculaires (« myalgies »). Il faut donc savoir évoquer le problème de la sécheresse vaginale au cours de cette maladie où l’attention des médecins spécialistes est portée ailleurs et où la maladie est souvent mal connue par les généralistes et les gynécologues.
• Certaines études semblent impliquer l’anxiété ou le manque d’envie sexuelle, qui perturberait le mécanisme physiologique de sécrétions vaginales lors de l’acte sexuel, mais il s’agit plutôt d’un défaut de lubrification, sans véritable sécheresse vaginale le reste du temps.
Quels sont les risques de la sécheresse vaginale ?
La sécheresse vaginale provoque des douleurs et rend plus sensible aux infections.
La première complication de la sécheresse vaginale est la gène ou la douleur, en particulier la douleur lors des rapports sexuels « dyspareunie » qui peut perturber les rapports sexuels et l’épanouissement de la femme.
La sécheresse vaginale induit une irritation du vagin et de ce fait va fragiliser la muqueuse vaginale et même vulvaire. Les germes présents à l’entrée du vagin vont pouvoir rentrer dans les cellules et faciliter les micro-infections.
Par ailleurs, en cas de baisse des œstrogènes après la ménopause, celle-ci va induire une modification du pH du vagin et de la vulve. Idéalement pour que le vagin se défende bien, il faut que son pH soit acide, qu’il soit bas (pH < 5). Et si le vagin s’alcalinise, c’est-à-dire que le pH augmente, cela va favoriser le développement des mycoses vaginales, qui sont une autre cause de douleurs vaginales. Dans certains cas, il est difficile de même séparer les 2 causes.
Quand faut-il consulter ?
Il faut consulter si la sécheresse vaginale revient fréquemment et provoque des douleurs, si la femme ressent des douleurs lors des rapports sexuels ou lorsqu’elle-même ou son partenaire touche l’entrée du vagin.
Avec quoi peut-on confondre une sécheresse vaginale ?
• Le principal diagnostic qui peut être évoqué en alternative à la sécheresse vaginale est la mycose vaginale.
La mycose est souvent accompagnée d'une irritation de brûlures et de douleurs, gênantes lors des rapports sexuels (« dyspareunie »), mais surtout par des pertes blanchâtres en quantité anormale, appelées aussi « leucorrhées ». La vulve est souvent également irritée avec des démangeaisons. Il peut exister une sensation de brûlure en urinant.
Le problème est que, en cas de sécheresse vaginale liée à une carence en œstrogènes liée à la ménopause, le pH vaginal va augmenter (« alcalinisation ») ce qui va favoriser le développement des mycoses vaginales : les deux maladies peuvent alors être associées.
• L’allergie au latex est une réaction qui se manifeste lors d’utilisation de préservatifs en latex. Elle concerne 1,4 % de la population générale et est beaucoup plus fréquente chez les personnes exposées professionnellement au latex (chirurgiens, ouvriers…).
Le rapport sexuel avec préservatif déclenche des picotements, brûlures, rougeurs irritations, voire des signes allergiques plus graves.
• L’eczéma de la vulve est une réaction allergique de contact. La vulve est rouge brûle, pique, mais il n’y a pas particulièrement de pertes importantes.
L’eczéma a toujours une cause, pas toujours facile à identifier. Une allergie, ou une réaction aux serviettes hygiéniques, au latex du préservatif, à une lessive, à un tissu synthétique, au colorant d’un tissu, ou à un produit d’hygiène non adapté.
• Le « lichen scléro-atrophique » ou « maladie de Paget » correspond généralement à une zone rouge ou blanchâtre sur la vulve. La lésion est, par ailleurs, brillante, indurée et bien délimitée, souvent un peu suintante. Des démangeaisons importantes y sont souvent associées.
Cette plaque peut s’étendre à la zone de peau où elle est plutôt sèche. Le lichen ou maladie de Paget de la vulve peut être associée à un cancer dans un cas sur cinq environ.
• Moins proche de la présentation clinique de la sécheresse vaginale est l’infection herpétique vaginale (brûlures intenses avec vésicules dans le vagin) et le psoriasis vulvaire, qui peuvent provoquer des rougeurs, des irritations, des douleurs, des démangeaisons de la vulve. Il en est de même pour les infections à l'origine de douleurs vaginales comme la « vaginose bactérienne », qui est une infection le plus souvent Chlamydia trachomatis, ou les autres maladies sexuellement transmissibles, comme une infection à Trichomonas vaginalis, qui est due à un parasite, où les pertes vaginales sont souvent au premier plan.
• Il faut distinguer la sécheresse vaginale du défaut de lubrification. La lubrification est liée à l’excitation sexuelle et a donc lieu uniquement lors des rapports sexuels. Ainsi, il est possible qu'une femme ait un défaut de lubrification, mais aucun problème de sécheresse vaginale à proprement parler.
Comment prendre en charge la sécheresse vaginale ?
Le traitement de la sécheresse vaginale dépend de sa cause.
• Chez la femme ménopausée, le traitement classique, s’il n’y a pas de contre-indications, est le traitement hormonal, que ce soit par voie générale dans le cadre du traitement de la ménopause, ou par voie locale avec des ovules, des anneaux ou des crèmes à l’œstradiol. Dans certains cas, les deux approches, générale et locale, peuvent être utilisées.
En plus des œstrogènes, il est possible d’utiliser des lubrifiants et des humidifiants du vagin. Il faut faire attention à leur bonne compatibilité.
• S’il y a une infection, il faut tout d’abord la traiter, surtout si l’infection est à répétition. Puis il faut modifier le pH au long cours et donner des probiotiques pour que le corps se défende mieux.
Certains compléments alimentaires agissent sur l’hydratation intime et peuvent aider à ce que la femme se sente moins sèche localement.
On peut aussi donner des ovules d’acide hyaluronique, et des crèmes grasses avec de la vitamine E, ce qui va permettre au vagin d’être moins sensible.
• Chez les femmes qui ont un cancer hormono-dépendant et qui ne peuvent pas prendre de traitement hormonal, de nouveaux traitements ont été proposés. Il s’agit d’une part du laser vaginal pulsé, qui permettrait de régénérer les cellules vaginales régulièrement. C’est un moyen qui n’est pas douloureux. Et d’autre part, les injections d’acide hyaluronique au niveau vaginal.
Un inconvénient avec ces signes d’irritation vaginale locale, c’est que beaucoup de femmes se traitent toutes seules, elles "s’auto-médiquent" : dès qu’elles ont une irritation, elles pensent que c’est une mycose et vont acheter elles-mêmes un ovule antimycosique. Or, cela ne va pas traiter une mycose qui n’existe pas mais cela peut aussi irriter le vagin.
Près de 20 % des femmes souffrent de sécheresse vaginale et c’est entre 70 et 50 % des femmes après la ménopause qui peuvent avoir ce genre de problème.
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Commentaires
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commentaires (3)
مهيش السبب الم ف لبطن ل رجل عنده 60 سن
Merci beaucoup pour l'information 🙏🙏🙏
merci beaucoup