Trouble de stress post-traumatique : une aide précoce est préférable
Le trouble de stress post-traumatique, également appelé "syndrome de stress post-traumatique" ou PTSD, est un trouble anxieux particulier qui se développe après qu’une personne ait subi un événement traumatisant et générateur d’une détresse importante et soudaine.
Des mots pour les maux
Le « trouble de stress post-traumatique » ou « l’état de stress post-traumatique » (ESPT) est également appelé « syndrome de stress post-traumatique » ou PTSD par les américains.
Qu'est-ce qu’un état de stress post-traumatique ?
Le trouble de stress post-traumatique est un trouble anxieux qui se différencie des autres troubles anxieux par son origine : un évènement traumatique.
Le trouble de stress post-traumatique peut apparaître à la suite d’événements traumatisants qui occasionnent une détresse importante. Cela peut être un vol à main armée, un accident de la route, une catastrophe naturelle, une expérience de guerre ou des sévices physiques ou sexuels. Face à ce type d’événement, il est normal de ressentir un choc : c’est la réaction dite de « stress aigu », qui dure habituellement moins d’un mois. Chez certaines personnes, cette période de stress persiste de manière anormalement longue, de plusieurs semaines à plusieurs mois. On parle alors « d’état de stress post-traumatique ».
L’exposition à l’événement traumatique peut être variable : la personne peut avoir vécu le ou les événements ou avoir été témoin d’événements survenus à d’autres personnes ou simplement avoir appris un accident ou un décès brutal d’un membre de sa famille proche ou à un ami proche. Dans certains cas, la personne a été exposée de façon répétée à l’événement.
Le trouble de stress post-traumatique peut survenir à tout âge y compris durant l’enfance. Les signes apparaissent habituellement dans les trois premiers mois suivant l’événement traumatique bien qu’il puisse exister un délai de plusieurs mois ou même de plusieurs années avant qu’ils n’apparaissent.
Les médecins ont établi des critères pour diagnostiquer le trouble de stress post-traumatique : la personne doit avoir vécu, avoir été témoin ou avoir été confrontée à un ou des événements durant lesquels son intégrité physique ou celle d’une autre personne a pu être réellement ou potentiellement menacée de blessures graves, ou de risques de blessures ou de mort. La personne réagit à cet évènement par un sentiment de peur intense, d’horreur ou d’impuissance.
Quelles sont les causes de stress post-traumatique ?
Le trouble de stress post-traumatique est un trouble anxieux en rapport avec un évènement traumatique initial.
La personne qui souffre de trouble de stress post-traumatique peut être la victime, ou simplement le témoin de la scène traumatisante. Ces événements ont provoqué une réaction intense mêlant peur, détresse et horreur. Ils varient de l’agression sexuelle ou de l’accident grave des transports (avion, voiture, explosion, incendie…), à la guerre, la prise d’otages, la violence physique ou psychique (agression, vol à main armée, viol, prise d’otages, guerre…), la catastrophe naturelle (inondation, tornade, tremblement de terre…) ou l’attentat.
La sévérité et la durée de l’événement ainsi que la proximité physique de la personne exposée sont des facteurs de risque pour l’apparition du trouble. Plus que la gravité réelle des événements traumatiques, c’est la gravité perçue qui semble décider de l’apparition d’un trouble de stress post-traumatique. L’existence d’une maladie psychiatrie antérieure peut rendre une personne plus vulnérable à l’émergence au trouble.
Toute personne qui a déjà vécu un trouble de stress post-traumatique reste vulnérable pendant très longtemps et peut voir ses problèmes réapparaître dans certaines circonstances. Parfois, les séquelles d’un trouble de stress post-traumatique prennent la forme de dépressions, de troubles anxieux, ou encore, d’abus d’alcool ou de drogues. Le recours aux drogues et à l’alcool pourrait être une tentative de la part de la personne malade de « s’automédiquer » en quelque sorte, afin d’alléger son angoisse ou pour engourdir la peur des situations menaçantes.
Quels sont les facteurs de risque de stress post-traumatique ?
Tout le monde est susceptible de souffrir d'un trouble de stress post-traumatique mais avoir été témoin ou victime d'un événement traumatique n'implique pas obligatoirement qu’un trouble de stress post-traumatique va survenir.
Il est donc difficile de prédire qui en sera atteint car certaines personnes peuvent être exposées plusieurs fois à des événements horribles et ne jamais souffrir du trouble, alors que d'autres ne seront exposées qu'une seule fois et elles souffriront d’un trouble de stress post-traumatique.
Parfois aussi, les signes n’apparaissent que plusieurs années après l’événement, soit parce que la personne vit un nouvel événement qui lui rappelle le premier, soit parce qu’elle est plus vulnérable ou même seulement parce qu’elle entend parler d’un évènement semblable. Ainsi, le trouble de stress post-traumatique peut demeurer latent durant plusieurs années et apparaître tardivement dans un contexte apparemment sans lien avec le précédent. Regarder des catastrophes à la télévision, entendre à la radio le témoignage de personnes ayant été victimes de viol, par exemple, ne devrait pas normalement déclencher un trouble de stress post-traumatique, sauf si la personne a vécu antérieurement des événements traumatiques similaires qu'elle a tenté avec beaucoup d'efforts d'oublier.
On ne sait pas avec certitude par quel mécanisme le trouble de stress post-traumatique se produit chez une personne. Il existe plusieurs hypothèses : ce ne serait pas seulement la nature de l’événement qui déterminerait l’intensité de la réaction, mais aussi la menace à l'intégrité et l’interprétation subjective que la personne en ferait. La nature imprévisible et incontrôlable de l'événement pourrait aussi avoir un rôle dans l’émergence du trouble de stress post-traumatique.
Les enfants peuvent aussi être touchés par un trouble de stress post-traumatique et cela se traduit dans certains jeux répétitifs et des rêves qui peuvent incorporer des éléments du traumatisme. Ces jeux et rêves sont normaux et s’estompent graduellement.
Il est important de se souvenir qu'il est souhaitable que la personne exposée parle de l'événement et de ne pas en forcer l’oubli. Il faut être patient et tolérant face aux gens qui en souffrent et les encourager à consulter un médecin ou un psychiatre si les signes persistent ou nuisent au fonctionnement de la vie quotidienne.
Quels sont les signes de stress post-traumatique ?
Lorsqu’une personne vit ou est témoin d’un événement particulièrement traumatisant, elle peut éprouver une peur intense. Par la suite, un ensemble de signes et de comportements spécifiques du trouble de stress post-traumatique peuvent apparaître. Ces signes caractéristiques sont en rapport avec le traumatisme déclenchant. Ils débutent habituellement dans les trois premiers mois après le traumatisme, mais il peut exister un délai de plusieurs mois ou même de plusieurs années avant que les signes n’apparaissent.
Presque toujours, le traumatisme initial provoque un sentiment de peur intense, voire d’horreur et d’impuissance. La personne traumatisée revit ensuite en permanence l’événement à travers des souvenirs, des cauchemars ou des « flash-backs » qui apparaissent par surprise. Parfois, les sensations physiques ressenties au moment du traumatisme resurgissent à l’improviste. Il existe des pensées obsédantes qui provoquent de la détresse (anxiété, dépression). Des comportements d’évitement sont fréquents, comme faire des efforts afin de ne pas penser à l’évènement traumatique ou éviter certains lieux ou situations qui pourraient réveiller des souvenirs douloureux. Cette attitude d’évitement peut aboutir à l’amnésie partielle ou totale des événements.
Il peut également exister un sentiment d’engourdissement émotif, comme se sentir détaché des autres ou être incapable de ressentir des émotions telles que la tendresse ou le désir sexuel. Une hyperactivité peut apparaître et se traduire par des difficultés à se concentrer et à trouver le sommeil ou par un état d’alerte constante avec irritabilité. La personne malade a également l’impression d’avoir perdu le contact avec son environnement, le sentiment d’évoluer en permanence dans le brouillard.
D’autres signes peuvent apparaître : troubles du sommeil, irritabilité, détresse, difficultés à se concentrer ou hypervigilance (peur exagérée du monde extérieur).
Le trouble de stress post-traumatique entraîne une souffrance cliniquement objective ou une altération du fonctionnement social, professionnel. La vie familiale peut en être affectée et cela peut entraîner des conflits majeurs, les autres membres de la famille ne comprenant pas les comportements de la personne souffrant du trouble de stress post-traumatique.
Quelle est l’évolution de l’état de stress post-traumatique ?
La durée, la fréquence et l’intensité des signes peuvent varier dans le temps. Il existe donc des troubles de stress post-traumatique aigus (les signes persistent moins de trois mois), chroniques (les signes persistent trois mois ou plus) et des troubles de stress post-traumatique de survenue différée (au moins six mois se sont écoulés entre l’événement traumatique et le début des signes).
Dans environ la moitié des cas, une guérison complète survient en trois mois, alors que les autres personnes ont des signes qui persistent plus de douze mois après l’événement traumatique.
Le trouble de stress post-traumatique peut être particulièrement sévère ou prolongé dans le temps lorsque l’événement traumatique est lié à une activité comme une torture ou un viol.
Quelles sont les complications du stress post-traumatique ?
Un trouble de stress post-traumatique peut provoquer des conséquences importantes sur le fonctionnement de la personne qui en souffre et peut affecter plusieurs aspects de sa vie personnelle, familiale et sociale.
La nécessité ressentie d’éviter toute situation menaçante peut entraîner d’importantes limitations des activités quotidiennes et sociales. Les victimes ou témoins d'un attentat terroriste dans un métro éviteront de prendre le métro dans un premier temps, voire l'autobus ou tout autre transport en commun, craignant d'être à nouveau mis dans une situation de danger extrême. Tout bruit rappelant une explosion risque de déclencher anxiété aiguë. Ces personnes peuvent ainsi cesser d'écouter la radio, la télévision ou encore changer de chaine chaque fois qu'il y a des images ou des sons qui rappellent l'événement traumatisant.
Des complications peuvent survenir, tels des troubles du comportement alimentaire ou des toxicomanies (alcool, drogues, médicaments). Dans près d’un tiers des cas, on assiste à l’apparition d’une véritable dépression.
Quand faut-il évoquer un état de stress post-traumatique ?
Le piège est qu’une personne qui a vécu un événement traumatique peut présenter un trouble de stress post-traumatique après un délai de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Il faut évoquer un trouble de stress post-traumatique lorsque la personne se plaint de trois grandes catégories de problèmes :
• Elle revit continuellement la scène traumatique en pensée ou en cauchemars (signes de reviviscence).
• Elle cherche à éviter tout ce qui pourrait lui rappeler de près ou de loin le traumatisme (signes d’évitement et d’engourdissement émotionnel).
• Malgré l'absence de danger imminent, elle est fréquemment aux aguets et en état d'hypervigilance (signes d'hypervigilance).
L'intensité et la durée du trouble post-traumatique sont très variables, allant de quelques semaines à plusieurs années. Environ la moitié des personnes qui présentent des signes de stress post-traumatique s'en remettent spontanément en l'espace d'un an ou deux. Chez d'autres, le trouble de stress post-traumatique se chronicise.
Près d’un tiers des personnes atteintes d'un trouble de stress post-traumatique souffrent d’une dépression avérée (« épisode dépressif majeur »), ce qui peut compliquer la compréhension de l’état réel du malade. Les autres troubles qui peuvent être présents sont les troubles anxieux, les problèmes de santé plus complexes (fibromyalgie, douleurs chroniques), les troubles de la sexualité ou encore l’abus de drogues, d’alcool ou de médicaments.
Comment diagnostiquer un état de stress post-traumatique ?
Pour établir un diagnostic de trouble de stress post-traumatique, les signes caractéristiques doivent persister plus d’un mois dans le temps et doivent entraîner une souffrance objective ou des problèmes dans le fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants de la vie de la personne.
Lors de consultations cliniques et à l’aide de différents outils d’évaluation (questionnaires, grilles), les médecins ou les psychiatres sont généralement en mesure de diagnostiquer un trouble de stress post-traumatique.
La référence en matière de diagnostic est le « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) ». À l’heure actuelle, la version la plus fréquemment utilisée est le DSM-5.
Quel est le traitement d’un état de stress post-traumatique ?
Les traitements du trouble de stress post-traumatique sont plus efficaces s’ils sont mis en place rapidement, c’est-à-dire dès que le stress devient anormalement persistant (plus d’un mois après l’événement traumatisant). En général, leurs effets positifs se font ressentir au bout de trois à quatre mois.
La prise en charge psychothérapeutique fait appel aux « thérapies comportementales et cognitives », à « l’hypnothérapie » ou à la « sophrologie » qui ont toutes montré une certaine efficacité dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. Certains médicaments antidépresseurs ont également une action bénéfique, démontrée dans le cadre d’études cliniques, et cela même si la personne n’est pas déprimée. Les troubles du sommeil sont souvent la porte d'entrée à la consultation médicale. Des sédatifs ou des hypnotiques peuvent être prescrits pour une brève période de temps.
Les antidépresseurs sont considérés comme le traitement de première ligne : ils sont sûrs, efficaces et contribuent à réduire les différents signes du trouble de stress post-traumatique en diminuant l'anxiété et en favorisant le sommeil, permettant parfois l'arrêt des sédatifs.
Enfin, plusieurs autres médicaments pourront être utilisés si le patient présente des problèmes sévères. Ces traitements pharmacologiques sont offerts par des équipes spécialisées.
Quelles sont les psychothérapies les plus efficaces ?
Les interventions psychothérapeutiques les plus recommandées pour le trouble de stress post-traumatique incluent la thérapie comportementale, la thérapie cognitive ou encore la thérapie cognitivo-comportementale. Les résultats de plusieurs études confirment leur efficacité dans le traitement du trouble de stress post-traumatique.
• La « thérapie comportementale » vise à modifier l’attitude de la personne en réduisant les comportements d’évitement et apprend des stratégies pour réduire ses signes anxieux.
• La « thérapie cognitive » s’attache à changer les cognitions (pensées, idées, anticipations, interprétations) erronées sur les conséquences du traumatisme.
• La « thérapie cognitivo-comportementale » peut être composée de désensibilisation, de technique d’exposition progressive à des éléments rattachés au traumatisme pour analyser les comportements et les pensées, apprendre de nouveaux comportements et remplacer les pensées et les émotions non désirées par d’autres qui sont davantage adaptées. Les résultats de plusieurs études scientifiques confirment que la TCC est efficace pour traiter l’ESPT. La TCC est en général efficace chez 2/3 des victimes de divers types d’événements traumatiques. En fait, à l’heure actuelle, la TCC représenterait l’approche psychothérapeutique de choix pour traiter l’ESPT. Ce serait celle qui donne les meilleurs résultats et qui favorise un apaisement, une diminution des signes, voire un rétablissement complet.
• L’EMDR (Eye Movement Desentization and Reprocessing) ou « intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires » est une approche de psychothérapie reconnue au cours des dernières années pour son efficacité dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. C’est une méthode de désensibilisation et de retraitement des informations (souvenirs, images) par les mouvements oculaires s’apparentant à l’effet de suivre des yeux un pendule dans les expériences d’hypnose. Selon les chercheurs, les mouvements oculaires permettent, sous certaines conditions de diminuer la détresse associée à des souvenirs douloureux.
Actuellement, les études scientifiques portent tant sur l’évaluation des traitements pharmacologiques et psychologiques reconnus que sur l’élaboration de nouvelles approches qui pourraient améliorer ces traitements. Ces études tentent aussi de mettre en lumière des indicateurs qui permettraient de mieux prédire la réponse aux traitements.
• La « psychoéducation » consiste à fournir de l’information à la personne présentant un trouble de stress post-traumatique au sujet de ses réactions post-traumatiques, de l’origine de ses signes ainsi que sur les facteurs explicatifs du trouble car très souvent, les personnes ne comprennent pas ce qui leur arrive et pensent, à tort, qu’il n’est pas normal d’éprouver de telles réactions.
• Les « stratégies de gestion de l’anxiété », dont la respiration diaphragmatique, permettent d’apprendre à contrôler la réaction anxieuse et favorisent la détente. Elles peuvent également permettre de prévenir l’hyperventilation.
• La « correction cognitive » consiste à identifier et à modifier les pensées irrationnelles (« dysfonctionnelles ») qui engendrent de la détresse et de l’anxiété (« C’est ma faute » ou « J’ai dû faire quelque chose pour mériter cela ») ou la perception du monde et des autres (« Je ne peux plus faire confiance » ou « Le monde est dangereux »). La personne est ainsi amenée à s’interroger sur ses perceptions et ses interprétations et à vérifier leur validité.
• « L’exposition en imagination et in vivo » est une thérapie par exposition (graduée, prolongée et répétée) est très efficace dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. Elle consiste à amener la personne souffrant d’un trouble de stress post-traumatique à s’exposer graduellement aux situations, lieux, images, sensations, bruits, odeurs et aux souvenirs associés à l’événement traumatique et qui sont généralement redoutés et évités. Par cette stratégie, l’individu tend à habituer son organisme à ne plus réagir de manière intense aux éléments rappelant le trauma et conséquemment à diminuer l’évitement. Dans un premier temps, le psychologue pratique avec la personne cet exercice thérapeutique. Ensuite, cette dernière peut l’appliquer par elle-même jusqu’à ce que les situations préalablement identifiées ne lui causent plus ou peu de réactions émotionnelles.
Que peut-on faire en cas de stress post-traumatique ?
La recherche scientifique a démontré qu’il était possible pour une personne souffrant d’un trouble de stress post-traumatique de diminuer significativement ses signes et retrouver un fonctionnement social, personnel et interpersonnel satisfaisant, même sans l’aide d’un médecin.
L’aide d’un médecin devient importante lorsqu’une personne souffrant d’un trouble de stress post-traumatique voit son fonctionnement général altéré ou qu’une souffrance significative est associée. Consulter peut également favoriser un rétablissement plus rapide.
Selon certaines études, moins une personne ayant vécu un événement traumatisant se confie à ses proches, moins elle assimile l’événement et plus elle est à risque de développer un trouble de stress post-traumatique. À l’inverse, le fait de parler à ses proches de l’événement contribue à mieux gérer les émotions et à mieux rationaliser le tout et constitue un grand pas vers un rétablissement. Très souvent, le fait de parler à l’entourage, d’exprimer ses craintes, ses émotions et ses inquiétudes constitue d’excellents moyens qui permettent de dédramatiser l’événement traumatisant, de trouver des solutions et même de faire ressortir des conséquences positives à la suite d’un événement qui, de prime abord, semble catastrophique.
Les proches adoptent spontanément certains comportements de soutien qui peuvent s’avérer utiles lors d’événements stressants normaux. Mais en cas de réactions de stress très intenses, les comportements de soutien habituels peuvent s’avérer insuffisants et peuvent même nuire à la victime, et ce, même si l’intention était bien positive au départ. Il devient alors nécessaire d’inciter la personne traumatisée à consulter rapidement un médecin, qui l’aidera à passer le cap et interviendra précocement s’il y a un risque d’évolution vers un mode chronique. En attendant, le proche doit rester à l’écoute sans jamais juger et peut poser des questions ouvertes sans jamais forcer la personne à revivre le traumatisme.
Comment prévenir un état de stress post-traumatique ?
Pendant la période de stress aigu qui suit un événement traumatique, certaines mesures peuvent contribuer à prévenir l’évolution du trouble vers le mode chronique.
Il est important que la personne exposée à l’événement ne s’isole pas après un traumatisme et il est essentiel qu’elle en parle avec ses amis, sa famille, son médecin généraliste, voire un psychothérapeute ou d’autres personnes ayant vécu la même expérience. Mais certaines personnes préfèrent ne pas parler de ce qu’elles ont vécu. Dans ce cas, il est préférable de ne pas les contraindre à décrire leur expérience.
Le temps peut améliorer spontanément le trouble, mais cela peut prendre beaucoup de temps pour que la personne recouvre son bien-être. Le plus dur est parfois d’être confrontées à l’incompréhension des membres de l’entourage face aux sentiments exprimés.
Enfin, il est préférable de ne pas consommer d’alcool, de drogues ou de médicaments anxiolytiques (tranquillisants) ou de médicaments hypnotiques (somnifères), en dehors de ceux éventuellement prescrits par le médecin traitant. Il faut aussi planifier des activités de détente, d’activité physique et de relaxation.
Les groupes d’entraide sont la pour permettre à la personne d’exprimer ses émotions et de réaliser qu’elle n’est pas seule.
En l’absence d’amélioration, il vaut mieux que la personne consulte son médecin traitant ou un psychiatre. Son rôle sera de lui offrir la possibilité de parler de ce qui lui est arrivé de façon neutre et de lui apporter de l’information sur les possibilités thérapeutiques, qu’il s’agisse de psychothérapie ou de médicaments. Il importe de bien expliquer à la personne de quoi elle souffre et de lui expliquer qu'il est normal de réagir ainsi à un événement traumatique. Il est reconnu que la réponse au traitement sera meilleure si les interventions thérapeutiques sont faites rapidement après le diagnostic du trouble de stress post-traumatique.
Le stress post-traumatique en France
La fréquence du trouble de stress semble plus élevé chez la femme que chez l’homme (femme 11,3 % et homme 6 %).
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