Hépatite B : une maladie infectieuse du foie liée au sexe ou au travail
L’hépatite B est une infection virale aiguë du foie qui peut devenir chronique et alors être à l’origine d’une cirrhose et d’un cancer primitif du foie. Le virus VHB se transmet entre personnes, lors des rapports sexuels ou par contact avec du sang ou des objets contaminés. C’est un risque majeur qu’il est possible de prévenir par la vaccination
Des mots pour les maux
L’hépatite B est une infection virale du foie dont l’évolution est le plus souvent bénigne (inflammation aiguë simple du foie) mais qui peut devenir chronique.
La coloration en jaune de la peau et des conjonctives des yeux (jaunisse) est appelée « ictère » par les médecins. Elle est liée à la destruction des cellules du foie (« cytolyse ») qui aboutit au relargage de la bilirubine dans le sang.
Le virus de l’hépatite B (VHB) se transmet lors du contact avec des fluides corporels contaminés (fluides sexuels, sang, transmission mère-enfant) ou par contact direct ou indirect avec une personne infectée (micro-écorchures et objets de toilettes comme les brosse à dents et les peignes, couverts…).
L’hépatite B entraîne souvent une maladie chronique du foie qui peut être la cause d’une cirrhose du foie et aboutir à un cancer primitif du foie (hépatome).
L’hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë) est rare mais elle est alors associée à une mortalité élevée (réaction immunitaire excessive de l’organisme contre les cellules infectées du foie ainsi que celles qui ne sont pas infectées).
L’hygiène, les relations sexuelles protégées et la vaccination contre l’hépatite B constituent les moyens les plus efficaces de se protéger contre la maladie.
Qu'est-ce que l'hépatite B ?
L'hépatite B est une infection du foie qui est provoquée par le virus VHB. Le VHB est un virus à ADN de la famille des hepadnavirus. Ce virus peut survivre en dehors du corps pendant au moins 7 jours et résister à la chaleur. Au cours de cette période, le virus est encore capable de provoquer une infection s’il pénètre dans le corps d’une personne non vaccinée.
Après être passé dans le sang, qui va l’acheminer ensuite vers sa cible, le foie, le VHC se multiplie à l’intérieur des cellules de cet organe (hépatocytes et cellules de Kupffer).
L'infection provoque donc des lésions inflammatoires du foie et des altérations des cellules du foie, qui aboutissent à leur destruction (cytolyse) par le système immunitaire. Une régénération des cellules du foie intervient en permanence, mais peut être dépassée par la destruction immunitaire et être rendue inefficace par la fibrose du foie.
Ce n’est, en effet, pas le virus qui détruit ces cellules, mais la réaction de défense immunitaire de l’organisme. Dans de rares cas, cette réaction immunitaire peut dépasser ses objectifs (détruire uniquement les cellules infectées) pour détruire complètement le foie (hépatite fulminante) et conduire au décès (sauf possibilité de greffe).
La période d’incubation de l’hépatite B est de 75 jours en moyenne, mais elle peut varier entre 30 et 180 jours. Le virus est détectable 30 à 60 jours après l’infection et il peut persister dans l’organisme pour donner une forme chronique de l’hépatite B.
Dans la plupart des cas après l’infection, aucun signe clinique n’est apparent pendant la phase aiguë de l’infection, en dehors d’une fatigue assez banale. Certaines personnes en revanche, souffrent à cette période d’une maladie aiguë avec des signes invalidants qui vont persister plusieurs semaines : il peut s’agir d’un jaunissement de la peau et des yeux (ictère), d’une coloration sombre des urines, d’une fatigue extrême, de nausées, de vomissements et de douleurs abdominales assez diffuses.
Chez certaines personnes, et particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans, le virus de l’hépatite B peut évoluer vers une infection chronique du foie, susceptible d’évoluer ultérieurement en cirrhose hépatique ou en cancer primitif du foie (hépatome). Mais, généralement, plus de 90 % des adultes en bonne santé infectés par le virus de l’hépatite B se remettront naturellement de l’infection à VHB dans l’année qui suit.
L’hépatite B touche surtout les jeunes adultes et les enfants. Elle est immunisante : lorsqu'on a eu une fois l'hépatite B, on ne peut pas la contracter à nouveau (en revanche, on peut avoir une autre hépatite, virale ou toxique).
Combien existe-t-il d’hépatites virales ?
À ce jour, cinq virus capables de provoquer une infection et une inflammation du foie ont été identifiés. Ces virus sont désignés par les lettres A, B, C, D et E, et diffèrent par leur mode de transmission et leur agressivité.
Le virus de l’hépatite A se transmet par contamination « manu-portée » (contamination des objets et des eaux par les selles des malades. Il donne des hépatites aiguës mais pas d’hépatites chroniques.
Le virus de l’hépatite C se transmet par piqûre lors des transfusions, lors de la prise de drogue, lors des tatouages ou lors de soins médicaux mal réalisés. La transmission lors des rapports sexuels est très rare. L’infection à VHC donne essentiellement des hépatites chroniques.
Le virus de l’hépatite D n’atteint que les personnes déjà contaminées par le virus de l’hépatite B.
Le virus de l’hépatite E a un mode de contamination très voisin de celui de l’hépatite A.
Comment peut-on attraper une hépatite B ?
L’hépatite B se propage par exposition de la peau ou des muqueuses (micro-écorchures) et par le biais de la salive, des écoulements menstruels ou des sécrétions vaginales et du sperme. La transmission sexuelle est un mode fréquent de transmission en France, de même que la transmission lors des soins médicaux des malades. Le virus peut aussi se transmettre par contact avec des aiguilles contaminées (toxicomanie, tatouage, soins médicaux ou dentaires de mauvaise qualité) ou un rasoir (coiffeur).
Dans les pays en voie de développement où il existe une forte endémie, les modes de transmission les plus courants de l’hépatite B, sont la transmission mère-enfant au cours de la grossesse ou de l’accouchement (transmission périnatale) et la transmission par contact entre enfants. Ceci pose un problème majeur dans la mesure où l’évolution vers une infection chronique est plus fréquente avant l’âge de 5 ans (contre moins de 5 % à l’âge adulte).
Dans environ 30 % des cas, le mode de contamination par le VHB n'est pas retrouvé.
Quels sont les signes de l’infection aiguë par le virus de l'hépatite B ?
Après une incubation très variable de 45 à 180 jours, une fatigue intense apparaît. C’est le signe le plus fréquent de la maladie.
Une fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires peuvent être également les premiers signes de l’hépatite virale B, avant que n’apparaisse une jaunisse (ictère) avec coloration en jaune des conjonctives et de la peau. Il peut aussi exister une décoloration des selles et une coloration sombre des urines.
D’autres signes peu spécifiques peuvent être présents, à type de douleurs abdominales, nausées, diarrhées, démangeaisons, troubles du sommeil, perte d’appétit et perte de poids.
Mais souvent, l'infection aiguë par le virus de l'hépatite B ne donne pas de manifestations très apparentes et peut passer inaperçue.
Quels sont les signes de l’hépatite B chronique ?
L’infection chronique est définie par la persistance de l’antigène HBs pendant plus de 6 mois après la contamination virale.
Elle est le plus souvent asymptomatique et le plus fréquent des symptômes est la fatigue (asthénie), qui est signe non spécifique et non évocateur de la maladie car elle peut être due à de multiples causes.
Ainsi, l’infection au VHB est très souvent découverte tardivement et de manière fortuite. Par exemple, lors d’un don du sang, d’une grossesse ou d’un bilan sanguin…
Comment diagnostiquer l'hépatite B ?
Il n’est pas possible de distinguer l’hépatite B des autres hépatites virales sur l’analyse des seuls signes cliniques. Il est donc indispensable de confirmer le diagnostic en laboratoire.
Plusieurs tests sanguins sont disponibles pour diagnostiquer et surveiller les personnes atteintes d’une hépatite B. Ils peuvent aussi servir à différencier les infections aiguës des infections chroniques par le VHB.
C’est souvent en présence de signes cliniques évoquant le diagnostic d’hépatite virale (perte d'appétit, syndrome grippal avec fièvre, maux de tête et douleurs musculaires, nausées, fatigue importante…) que le médecin va évoquer le diagnostic. Il va examiner le malade à la recherche d’un ictère débutant et d’une augmentation de volume du foie (palpation de l’abdomen).
Il s’agit de trouver d’autres signes en faveur de l’hépatite et d’éliminer les autres maladies.
C’est la prescription d’une prise de sang (pour des examens biologiques et viraux) qui permettra le diagnostic avec la détection de l’antigène de surface HBs du virus de l’hépatite B en plus des signes d’une agression du foie :
• Une élévation du taux dans le sang des transaminases, dont l’alanine aminotransférase (ALAT), témoignera de l’existence de lésions des cellules du foie (« cytolyse hépatique »).
• Le dosage des anticorps contre le virus de l'hépatite B (VHB) et des antigènes du virus est essentiel au diagnostic. Les antigènes et les anticorps apparaissent très tôt dans la maladie (avant la 4e semaine pour les antigènes et avant la 8e semaine pour les anticorps) et sont détectables dès les premiers signes cliniques.
Pour les anticorps, on recherche : IgG anti-HBs et anti-HBe, IgM et IgG anti-HBc. Pour les antigènes, on recherche : ag-HBs et ag-HBe.
Il est aussi possible de rechercher l’ADN du VHB par des techniques d’hybridations moléculaires (PCR).
L’infection aiguë par le VHB est diagnostiquée en raison de la présence de l’antigène HBs et de l’immunoglobine M (IgM) dirigée contre l’antigène de la nucléocapside (anticorps anti-HBc) dans le sang.
Pendant la phase initiale de l’infection, les patients sont également positifs pour l’antigène HBe. Cet antigène est habituellement un marqueur de forte intensité de la multiplication du virus dans le foie (réplication). Sa présence indique que le sang et les liquides corporels de l’individu infecté sont fortement contagieux.
L’infection chronique à VHB se caractérise par la persistance de l’antigène HBs (avec ou sans présence concomitante de l’antigène HBe) pendant au moins 6 mois.
La persistance de l’antigène HBs est le principal marqueur du risque de développer une affection chronique du foie avec son risque de cirrhose et, ultérieurement, un carcinome hépatocellulaire.
Par ailleurs, l’OMS recommande de rechercher le virus de l’hépatite B dans tous les dons de sang pour garantir la sécurité transfusionnelle et éviter la transmission accidentelle de ce virus aux personnes destinataires des produits sanguins.
Quelles sont les personnes les plus exposées à l’hépatite chronique B ?
La probabilité qu’une infection par le virus de l’hépatite B devienne chronique dépend surtout de l’âge auquel est contractée cette infection.
Lors d’une infection par le VHB, ce sont les enfants de moins de 5 ans qui ont la plus forte probabilité de devenir porteurs chroniques. Ainsi, 80 à 90 % des nourrissons infectés au cours de la première année de vie seront atteints d’une infection chronique et 30 à 50 % des enfants infectés entre un et quatre ans seront atteints d’une infection chronique (données OMS).
Chez les adultes, moins de 5 % des adultes en bonne santé évolueront vers une infection chronique après une infection par le virus de l’hépatite B. Mais il faut se souvenir que 20 à 30 % des adultes souffrant d’une infection chronique au virus de l’hépatite B présenteront une cirrhose et/ou un cancer du foie.
Comment évolue une hépatite B ?
L'hépatite B guérit en quelques semaines sans traitement dans la majorité des cas chez l’adulte jeune et en bonne santé (plus de 90 %).
Dans de très rares cas peut survenir une hépatite aiguë fulminante (0,1% des cas) qui peut conduire à une greffe de foie.
On observe cependant des formes prolongées avec persistance du virus dans l’organisme plus de 6 mois. C’est ce que l’on appelle les formes chroniques qui surviennent dans environ 5 % des cas. Il s’agit d’une persistance de l’infection du foie qui se traduit par des lésions des cellules et de l’inflammation.
Le passage à la chronicité est inversement proportionnel à l’âge auquel survient l’infection. Ce risque est majeur quand l’infection survient avant l’âge de 5 ans : 90 % des enfants infectés avant l'âge d'un an, et 30 % à 50 % des enfants infectés entre un an et quatre ans, vont développer une infection chronique.
A terme, les formes chroniques de l’hépatite B peuvent aboutir à une cirrhose, voire à un cancer primitif du foie (30 à 40 % des cas).
Une forte consommation d’alcool (>20 g/j pour les femmes et 30 g/j pour les hommes) est un facteur de risque important dans le développement d’une cirrhose. La cirrhose peut régresser partiellement sous traitement antiviral.
Le virus de l’hépatite B est un puissant carcinogène et le risque de développer un cancer primitif du foie (hépatocarcinome) est multiplié par 100 chez les porteurs chroniques du virus de l’hépatite B. A l’inverse, après vaccination contre le VHB, il a été démontré une diminution de la fréquence des carcinomes hépatocellulaires.
Ces formes chroniques de l’hépatite B nécessitent donc une surveillance prolongée et, dans certaines circonstances, un traitement.
Comment traite-t-on une hépatite B aiguë ?
Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique pour l'hépatite B aiguë et le malade guérit spontanément en 28 jours en moyenne.
Le traitement vise donc principalement à améliorer les signes gênants et à assurer un bon équilibre nutritionnel pour le malade (traitement symptomatique), par exemple à remplacer les pertes liquidiennes dues aux vomissements et à la diarrhée…
Le médecin donnera des conseils indispensables pour éviter d’aggraver les lésions aiguës du foie avant que survienne la guérison de l’hépatite B.
Il faut avoir une alimentation équilibrée et respecter une bonne hydratation à la phase aiguë.
Il est toujours conseillé aux malades de se reposer, d’éviter les aliments gras et, surtout, l'alcool (qui peut être mal toléré pendant quelques mois au cours de la phase de convalescence et provoquer des rechutes mineures).
Il est aussi important que le malade ne prenne aucun médicament de sa propre initiative : beaucoup peuvent avoir un retentissement sur le foie et donc risquer d’aggraver ou de compromettre la guérison. De plus, certains médicaments sont normalement activés ou dégradés par le foie et l’hépatite risque donc de modifier leur efficacité ou leur toxicité.
La vaccination des proches peut être envisagée.
Les nourrissons nés de mères connues comme porteuses de l'hépatite B peuvent être traités avec des anticorps contre le virus de l'hépatite B (immunoglobulines hépatite B ou IgHB).
Lorsque le traitement est administré avec le vaccin dans les douze heures qui suivent la naissance, le risque de contracter l'hépatite B est réduit de 95 %. Ce traitement permet également à une mère d’allaiter son enfant sans danger.
Comment traite-t-on une hépatite B chronique ?
Les hépatites B chroniques ne nécessitent pas toutes un traitement. Le problème est, en effet, que le VHB est un virus à ADN, et que cet ADN peut s’intégrer dans celui des cellules infectées. Ceci explique pourquoi il très difficile d’éradiquer complètement le VHB de l’organisme une fois que la maladie est devenue chronique.
Les traitements actuels permettent donc surtout de contrôler la multiplication (réplication) du virus, ce qui limite les conséquences de l’infection sur le foie. Ils ne permettent pas le plus souvent de guérir complètement l’infection, ni les lésions du foie. La décision de traiter dépend donc de l’activité de l’infection par le virus (nombre de virus dans le sang) et de l’importance ou de l’évolution des lésions du foie.
Lorsqu'un traitement est jugé nécessaire, son objectif est de protéger le foie en maîtrisant la multiplication du virus (réplication virale). Il s’agit surtout de diminuer l'activité de la maladie pour permettre de stabiliser l'état du foie, voire de l'améliorer et de faire régresser la fibrose. Le traitement de l'hépatite B chronique repose sur 2 familles de médicaments qui doivent être utilisés durant six mois à un an, parfois plus longtemps.
La première option est basée sur la prescription d’antiviraux (analogues nucléosidiques ou nucléotidiques) qui bloquent certains mécanismes indispensables à la multiplication du virus.
Plusieurs générations d’antiviraux se sont succédées pour aboutir aujourd’hui à des molécules qui contrôlent la réplication du virus tout en évitant l’apparition de résistances du virus aux antiviraux. Mais ces médicaments n’éliminent pas complètement le virus le plus souvent et ils doivent être pris sur le long terme.
La deuxième option thérapeutique est basée sur l’utilisation d’un immunomodulateur injectable, l’interféron alpha, sur 6 à 12 mois.
L’interféron en injection sous-cutanée, une fois par semaine, permet de rendre le virus inactif chez un tiers des malades. Ceux-ci pourront alors arrêter leur traitement. Cependant, le virus n’est qu’inactif et il peut être réactivé, même plusieurs années après l’arrêt du traitement, ce qui oblige à une surveillance au long cours.
Ce type de traitement peut s'accompagner d'effets indésirables (fatigue, signes grippaux, idées noires...). Il est donc important de se faire suivre régulièrement, au rythme conseillé par le médecin ou en cas de signes gênants.
Au cours du traitement, et dans les six mois suivant son arrêt, la contraception est recommandée pour les femmes en âge d'avoir un enfant et pour les compagnes des hommes traités. L'utilisation d'un préservatif chez le conjoint malade est obligatoire en raison des effets secondaires possibles du traitement sur une éventuelle grossesse.
Il est important de préserver son foie de toutes les agressions (alcool, surpoids, médicaments hépatotoxiques). Le malade ne doit prendre aucun médicament sans demander un avis au médecin : beaucoup peuvent avoir un retentissement sur le foie.
Est-il possible d’envisager une greffe de foie ?
Dans les formes sévères, une greffe du foie est parfois envisagée, en particulier en cas de cirrhose sévère, d’hémorragie digestive ou d’encéphalopathie. Elle pose essentiellement le problème de la récidive de l’infection par le VHB. Le risque d’infection du greffon est très élevé, de l’ordre de 80 %.
Comment prévenir une hépatite B ?
La vaccination et les mesures d’hygiène en prévention de l'hépatite B permettent d'éviter la transmission et/ou la survenue de la maladie.
La vaccination de l'hépatite B est très efficace et est recommandée en priorité à tous les nourrissons chez lesquels elle est très bien tolérée.
Un vaccin combiné peut être utilisé pour que cette vaccination soit faite en même temps que les autres (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite infections à Haemophilus influenzae et hépatite B).
Elle est réalisée par une injection à 2 mois, 4 mois et 11 mois.
Un rattrapage de la vaccination devrait être proposé à tous les enfants ou adolescents âgés de moins de 16 ans qui n'aurait pas été vacciné antérieurement. Dans ce cas, seulement deux injections suffisent espacées de six mois.
Quand faut-il se vacciner contre l’hépatite B ?
En priorité, la vaccination est recommandée à tous les nourrissons. Un rattrapage est recommandé pour les enfants et adolescents jusqu’à 15 ans révolus qui n’ont pas été vaccinés antérieurement.
Certaines personnes courent un risque plus important et il est particulièrement recommandé de les protéger :
Ce sont bien sûr les nouveau-nés de mère porteuse de l’hépatite B, qui doivent être vaccinés dès la naissance, ainsi que les enfants et adolescents accueillis en collectivité (crèche, institutions….).
Contre la transmission sexuelle, il faudrait vacciner les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples et les partenaires sexuels d'une personne infectée par le virus de l'hépatite B ou porteuse chronique du virus.
Contre la transmission par objet souillés et sang contaminé, il faut envisager de vacciner les toxicomanes utilisant des drogues par voie intraveineuse, les personnes susceptibles d'être transfusées (hémophiles, dialysés, insuffisants rénaux...) ou de recevoir une greffe d'organe ou de tissus, l'entourage proche d'une personne infectée par le virus de l'hépatite B ou porteuse chronique du virus (personne vivant sous le même toit), les personnes accueillies dans les institutions psychiatriques, les détenus qui peuvent cumuler un certain nombre de facteurs d'exposition au virus de l'hépatite B, les voyageurs ou les personnes amenées à résider en zones de moyenne ou de forte endémie.
Enfin, il est nécessaire de vacciner les personnes exerçant un métier qui nécessite une vaccination (recommandée ou obligatoire), c’est-à-dire les personnes qui, dans le cadre d'activités professionnelles ou bénévoles, sont susceptibles d'être en contact direct avec des malades et/ou d'être exposées au sang et autres produits biologiques, soit directement (contact direct, projections), soit indirectement (manipulation et transport de dispositifs médicaux, de prélèvements biologiques, de linge, de déchets) : professionnels de santé, secouristes, gardiens de prison, éboueurs, égoutiers, policiers, tatoueurs...
Est-ce que la vaccination contre l’hépatite B est risquée ?
Le vaccin a fait la preuve d’une innocuité et d’une efficacité remarquables. Depuis 1982, plus d’un milliard de doses de vaccin contre l’hépatite B ont été administrées dans le monde. Dans les pays où 8 à 15 % des enfants devenaient auparavant des porteurs chroniques, la vaccination a permis de ramener le taux d’infection chronique à moins de 1 % parmi les enfants vaccinés.
Les polémiques sur l’innocuité du vaccin, qui existent dans tous les pays mais particulièrement en France, expliquent qu’une partie de la population actuelle ne soit pas protégée vis-à-vis du virus de l’hépatite B.
Pourtant, toutes les études sur l’utilisation de ce vaccin, conduites au niveau de la France et de l’international, ne montrent pas de sur-risque de survenue d’une maladie auto-immune et en particulier de la sclérose en plaque (SEP) chez les personnes vaccinées.
Pour les experts, les rares cas de SEP qui sont survenus après une vaccination dans les années 1990, et qui ont pu légitimement inquiéter, s’expliquent par une coïncidence de survenue en raison de l’âge élevé de vaccination recommandé en France : les adultes jeunes ont été massivement vaccinés contre le VHB à cette époque alors qu’il s’agit aussi de l’âge auquel surviennent généralement les premiers symptômes de la SEP. En effet, un peu plus d’une centaine d’atteintes démyélinisantes centrales ont été notifiées entre 1989 et 1995 pour environ 17,5 millions de sujets vaccinés en France, soit moins de 0,6 ‰ d’entre eux. Compte tenu du sexe et de l’âge des sujets vaccinés, les fréquences de scléroses en plaques observées après la vaccination ne sont pas supérieures à celles attendues dans la population générale. Ceci témoigne de l’absence d’effet de la vaccination sur le risque de SEP.
Peut-on envisager le dépistage de l'hépatite B ?
Du fait de la difficulté à éradiquer la maladie lorsqu’elle est chronique, le dépistage de l'hépatite B peut s’envisager dans certaines circonstances qui recouvrent celles qui exposent à la transmission : les conjoints des personnes qui ont une hépatite B chronique, les personnes qui ont des partenaires sexuels multiples, qui ont un tatouage ou un piercing dans des conditions douteuses ou qui utilisent ou ont utilisé des drogues intraveineuses, celles qui reviennent d'un pays de forte endémie (Afrique, Asie du Sud-Est) et celles qui ont une activité professionnelle à risque (en contact direct avec des malades ou avec des liquides biologiques contaminés). Contactez votre médecin du travail.
Comment vivre avec une hépatite B chronique au quotidien ?
Le premier enjeu est de protéger sa famille et son entourage proche en cas d'hépatite B.
Il existe un vaccin contre l'hépatite B qui est efficace et bien toléré contrairement à sa réputation. Il permet de prévenir l'infection dans presque 100 % des cas. Il faut donc inciter son entourage à se faire dépister.
Si l’entourage n'est pas infecté par le VHB, il faut discuter de l'intérêt de la vaccination avec le médecin traitant car le risque de contamination est important pour le conjoint, du fait des rapports sexuels et pour la famille proche, du fait des objets du quotidien qui peuvent être contaminés pendant 7 jours suivant un contact avec les fluides corporels : rasoir, brosse à dents, ciseaux, coupe-ongles… En revanche, le VHB ne se transmet ni par la nourriture, ni par l'eau, ni par l'utilisation commune des toilettes.
Si le partenaire sexuel n’est pas vacciné contre le VHB, l'utilisation systématique du préservatif est indispensable pour empêcher sa contamination.
Le don du sang ou de sperme est impossible en cas d’hépatite chronique B.
Le suivi médical de l'hépatite B chronique est indispensable et il sera assuré par le médecin traitant, en collaboration avec l’hépato-gastro-entérologue. La surveillance de l'hépatite repose sur la mesure régulière de l'inflammation du foie (prises de sang, échographies...) et éventuellement le suivi de l'efficacité et de la tolérance du traitement.
En mars 2015, l’OMS a publié ses premières lignes directrices sur la prévention, les soins et les traitements à l’intention des personnes vivant avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B. Ces recommandations font la promotion d’un usage simple et non invasif de tests diagnostiques pour évaluer le stade de la maladie hépatique et l’aptitude à bénéficier d’un traitement et définissent les priorités en matière de traitement pour les personnes parvenues à un stade avancé de la maladie hépatique et exposées à un risque important de décès.
Dans ce cadre, elles préconisent de traiter de préférence avec les analogues de nucléosides opposant l’obstacle le plus important à l’apparition d’une pharmaco-résistance (ténofovir et entécavir, et également entécavir chez les enfants de 2 à 11 ans) en première et seconde intentions.
L'hépatite B chronique peut être reconnue en affection de longue durée. Le médecin traitant pourra demander la reconnaissance de la maladie au titre d'une affection de longue durée (ALD).
En France, plus de 3 millions de personnes auraient été en contact avec le virus de l’hépatite B et près de 300 000 souffriraient d’une forme chronique de l’infection. Ceci aboutirait à plus de 1000 décès par an qui seraient liés à l’infection et à ses conséquences (cirrhose hépatique et cancer du foie).
Les liens de l’hépatite B :
Le site de l’AFEF sur l’hépatite B
http://www.afef.asso.fr/bibliotheque/hepatite-b/news.phtml?id=rc%2forg%2fafef%2fnws%2fNews%2f2014%2f20140403-195058-525
Le site de SOS hépatites fédération
http://www.soshepatites.org
Le site de AIDES
http://www.aides.org
Le site de l’association ARCAT
http://www.arcat-sante.org/
Le site Wikipedia sur l’hépatite B
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9patite_B
Les liens de Pourquoi Docteur
Hépatite : une maladie négligée qui tue 1,4 million de personnes par an
Hépatite B : l'OMS réclame un meilleur accès au traitement
Vaccination : le lien avec la sclérose en plaques écarté
Hépatites : dépister et vacciner plus
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