Panaris : une infection du doigt à désinfecter sans tarder
Le panaris est une infection bactérienne douloureuse d’un doigt, le plus souvent à proximité d’un ongle. Il doit être soigné sans délai car il peut se compliquer d’infections profondes.
Des mots pour les maux
Le panaris est aussi nommé « mal blanc ».
Le « paronychie », ou « périonyxis », ou encore « tourniole », est la forme superficielle du panaris.
Qu'est-ce qu’un panaris ?
Un panaris est une infection bactérienne qui peut survenir sur les doigts de la main (ou les orteils), le plus souvent à l’extrémité du doigt et à proximité d’un ongle.
Il est dû à une bactérie, le staphylocoque doré dans 70 % des cas (ou un entérocoque, un streptocoque, un germe anaérobie) qui pénètre sous la peau à l’occasion d’une petite blessure.
Le panaris débute 2 à 5 jours après par une phase inflammatoire avec un gonflement et une rougeur douloureuse et localisée de la peau. A ce stade, la douleur s’atténue la nuit et, avec un traitement local adapté, le panaris régresse et guérit en quelques jours.
En l’absence de soins, le panaris peut « murir », c’est-à-dire que le pus se collecte et évolue vers un abcès avec la formation d’une poche de pus sous la peau, visible sous la forme d’une boule jaune dure et douloureuse. La douleur devient lancinante, gênant le sommeil, parfois accompagnée de fièvre et d’un gonflement des ganglions de l’aisselle sous le bras. Ce stade est irréversible spontanément et le traitement est alors obligatoirement chirurgical.
Quelles sont les causes du panaris ?
Pour qu’un panaris se forme, il faut que le staphylocoque trouve une porte d’entrée dans la peau.
C’est souvent une petite blessure, souvent minime, voire passant inaperçue, par exemple lors de soins de manucure un peu poussés, notamment refoulement des cuticules, lorsque l’on se ronge un ongle ou que l’on arrache une petite peau au coin de l’ongle, ou lors d’une piqûre ou de l’entrée d’une écharde sous la peau...
Certaines maladies chroniques (diabète, déficit immunitaire) ou certains traitements (corticoïdes, immunosuppresseurs) favorisent le développement des infections.
Quelles sont les complications ?
Si les soins adéquats ne sont pas prodigués, l’infection peut s’étendre plus en profondeur et atteindre les tendons, une articulation et l’os.
Quand l’infection n’a pas été complètement éradiquée par le traitement, le panaris peut récidiver.
Que peut-on faire en cas de panaris ?
Il faut d’abord toujours vérifier que sa vaccination antitétanique est à jour.
• Au stade inflammatoire de début, le traitement est local. Il consiste en des bains du doigt douloureux dans un liquide antiseptique (solution de Dakin, Hexomédine®) trois fois par jour.
Entre les bains de doigts, la zone est protégée par une compresse stérile après application d’une crème antibiotique (Fucidine®, Mupiderm…) à visée antistaphylococcique.
L’amélioration doit survenir dans les 48 heures, et sans amélioration dans ce délai, le médecin traitant doit être consulté.
Toute tentative « d’auto-traitement » avec une aiguille ou un instrument pour drainer le pus est formellement déconseillée, quel que soit le stade d’évolution du panaris.
• Au stade de l’abcès constitué, le traitement est chirurgical et urgent. Il consiste en une incision par le chirurgien et un nettoyage de la lésion sous anesthésie locale. La bactérie responsable est prélevée pour être ensuite identifiée en culture, ce qui permet l’adaptation du traitement antibiotique qui n’est toutefois pas systématique.
En cas de panaris, il faut absolument éviter de faire la cuisine ou de manipuler des aliments car le staphylocoque présent dans le panaris peut alors contaminer les aliments et provoquer une diarrhée aiguë chez les personnes qui les consomment. Pour les profession de bouche (cuisinier, pâtissier,...), il faut absolument arrêter son activité jusqu’à guérison.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il faut consulter le médecin traitant dans les 24-48 heures, si la vaccination antitétanique n’est pas à jour, s’il n’y a pas d’amélioration après 24 heures de soins locaux (bains de doigts), si la douleur devient lancinante et pulsatile, avec éventuellement de la fièvre, en cas d’abcès constitué avec du pus et en cas de diabète ou de traitement corticoïde.
Le panaris collecté est une urgence médico-chirurgicale.
Comment prévenir un panaris ?
Pour prévenir l’apparition d’un panaris, il faut limiter les facteurs de risque : éviter de se manger les ongles (« onychophagie ») et les petites peaux autour (appelées « envies »), éviter de refouler les cuticules (les petites zones de peau qui recouvrent la base de l’ongle) lors des soins de manucure et porter des gants pour les travaux manuels.
Il faut prendre soin de toute plaie du doigt ou de la main : la laver et la désinfecter plusieurs fois par jour, et y appliquer un pansement.
En cas d’écharde ou d’épine avant pénétré sous la peau, il faut bien nettoyer la peau avant de tenter de l’extraire, en écartant la peau plutôt qu’en la pressant, et en désinfectant avec un antiseptique avant d’utiliser une aiguille ou une pince à épiler pour l’extraire.
L’ensemble de ces soins préventifs sont d’autant plus importants qu’il existe des facteurs de risque de complications du panaris (diabète, traitement corticoïde, immunosuppression, …).
Les liens du panaris
https://thoracotomie.com/2011/01/13/paronychie-perionyxis-tourniole/
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