Oreillons : une maladie bénigne mais des risques de complications
Les oreillons sont une maladie virale, contagieuse, généralement bénigne, qui se manifeste par une inflammation des glandes salivaires. La vaccination est réellement recommandée car elle permet d’éviter des complications qui sont potentiellement graves.
Des mots pour les maux
Le virus des oreillons ou virus ourlien est un « paramyxovirus ».
Les « parotides » sont des glandes salivaires atteintes par l’infection, on parle alors de « parotidite ».
Une « orchite » est une inflammation du testicule.
Une « pancréatite » est une atteinte inflammatoire du pancréas
Que sont les oreillons ?
Les oreillons sont une maladie d’origine virale qui provoque une maladie générale avec un gonflement inflammatoire douloureux des glandes salivaires, en particulier les parotides, qui sont situées sous les oreilles, à l’angle de la mâchoire.
Cette infection est très contagieuse et touche surtout les enfants et les adultes jeunes.
Elle est devenue rare depuis la généralisation de la vaccination des enfants par le vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole).
Quelles sont les causes des oreillons ?
Le « paramyxovirus » est l’agent viral infectieux en cause.
Il se transmet par l’intermédiaire d’objets infectés ou de gouttelettes de salive émises à l’occasion d’un éternuement ou d’une toux par une personne porteuse du virus, ainsi que par contact direct.
Le virus pénètre dans l’organisme par les voies aériennes puis se répand dans la circulation sanguine.
Les personnes infectées commencent à être contagieuses trois à cinq jours avant les premiers signes de la maladie et dix jours après.
Les personnes ayant déjà eu les oreillons ou celles qui ont été vaccinées sont protégées à vie par leur système immunitaire. Elles ne pourront plus développer la maladie (= immunité durable).
Quand faut-il évoquer les oreillons ?
Les premiers signes de la maladie sont des maux de tête, des douleurs musculaires (« myalgies »), une sensation de malaise et une fatigue. Une fièvre, jusque 40°C, peut faire partie du tableau.
Puis les glandes salivaires, en particulier les parotides, qui siègent derrière l’angle de la mâchoire, augmentent de volume : c’est la « parotidite ». Les glandes sont douloureuses au toucher et surtout lors de la déglutition. Cette atteinte peut concerner un seul ou les deux côtés du visage (dans 60 % des cas).
Comment faire le diagnostic d’oreillons ?
Les signes typiques de la maladie sont reconnus facilement par le médecin : l’atteinte des deux glandes salivaires, droite et gauche, simultanée ou successive, permet de faire le diagnostic d’oreillons.
En cas de forme atypique, en particulier de forme extra-salivaire, une prise de sang permet de doser les anticorps de la maladie et apporte un diagnostic de certitude. La sérologie permet d'affirmer le caractère récent de l'infection par la mise en évidence d'anticorps de type IgM.
Cependant, dans 20 à 30 % des cas il n’existe aucun signe et la maladie passe complètement inaperçue, mais la personne reste contagieuse.
Avec quoi peut-on confondre les oreillons ?
D’autres virus peuvent être responsables d’une inflammation de la glande parotide, une « parotidite », qui siège alors d’un seul côté : cytomégalovirus (CMV), Epstein-Barr virus (EBV), coxsackie et virus para-influenzae.
Certaines bactéries infectent parfois la glande salivaire : staphylocoque et streptocoque.
Un calcul ou une tumeur de la parotide peuvent aussi donner un gonflement et une inflammation de la parotide.
Quand faut-il consulter en urgence ?
Sauf dans le cas de rares complications, les oreillons ne demandent pas de traitement en urgence.
Le médecin traitant doit être consulté dès l’apparition des premiers signes pour faire le diagnostic et prescrire le traitement.
Quelles sont les complications des oreillons ?
Les oreillons sont une maladie bénigne, surtout lorsqu’elle touche les enfants.
Dans de rares cas, et principalement chez l’adolescent et l’adulte jeune, des complications surviennent, dont certaines sont graves.
• Une inflammation des méninges, une « méningite », c’est-à-dire une inflammation des enveloppes du cerveau, rarement une inflammation du cerveau lui-même ou « encéphalite », qui provoque une raideur du cou, un mal de tête intense, des vomissements, voire des convulsions.
• Les complications neurologiques sont surtout fréquentes chez l’adulte avec une atteinte des nerfs auditifs et un risque de surdité, mais aussi une atteinte des nerfs faciaux (« paralyse faciale »), ou névrite optique (« cécité »).
• Une « orchite » ou inflammation du testicule, qui touche l’adolescent ou l’adulte jeune et se manifeste par le gonflement d’un ou des deux testicules. Il existe un risque d’atrophie du testicule et plus rarement, de stérilité.
• Une « pancréatite » qui est une atteinte inflammatoire du pancréas, et c’est également une complication rare. Elle se manifeste par des douleurs du ventre.
• Chez les femmes enceintes, il existe un risque de fausse-couche.
Quel est le traitement ?
La maladie guérit généralement en deux semaines sans traitement spécifique.
Le médecin se contente de prescrire du repos et un traitement des signes tels que la fièvre et le gonflement douloureux des glandes salivaires (paracétamol ou ibuprofène).
Il faut rappeler que l’ibuprofène ne doit pas être donné à l’enfant de moins de trois mois, ni l’aspirine chez l’enfant et l’adolescent.
Quelles sont les mesures de prévention ?
La vaccination des enfants permet de prévenir efficacement la maladie. Plus la proportion de personnes vaccinées sera élevée, plus la maladie deviendra rare. Il est même possible d’envisager sa disparition si toute la population était vaccinée.
Le vaccin combiné ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) s’administre en deux injections : une première dose à l’âge de 12 mois, une seconde entre 16 et 18 mois.
Cette vaccination n’est pas obligatoire mais elle est fortement recommandée, elle est totalement prise en charge par l’Assurance Maladie jusqu’à l’âge de 18 ans.
Quand la vaccination n’a pas été faite à l’enfance, il est possible de la réaliser à l’adolescence ou à l’âge adulte. Elle est déconseillée chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.
Les oreillons en France
Le nombre de cas d’oreillons chaque année a chuté grâce à la vaccination. Il est désormais d’environ 5 500 par an (= « taux d'incidence annuelle » estimé : 9 cas pour 100 000).
Les cas d'oreillons surviennent plus tardivement dans la vie qu’auparavant, l'âge médian étant désormais de 16 ans et demi.
Les liens des oreillons
Le site de Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oreillons
Les liens Pourquoi Docteur
Le vaccin contre la rougeole protègerait aussi d’autres infections
ROR : la menace d’épidémies persiste en France
La vaccination ROR reste trop faible en France
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