Cystite : une infection urinaire qui peut récidiver
La cystite est la plus fréquente des infections urinaires. Il s'agit d'une infection de la vessie, le plus souvent sans gravité. Elle touche en majorité les femmes et son traitement repose sur les antibiotiques.
Des mots pour les maux
Une infection urinaire est définie par la présence et la multiplication de bactéries dans les urines. La plus simple et la plus fréquente est la cystite. Elle peut s'étendre à l'appareil urinaire haut et quand elle touche les reins, on parle de pyélonéphrite. Chez l'homme, l'infection peut s'étendre à la prostate, c'est la prostatite. L'efficacité des antibiotiques doit être régulièrement réévaluée sur l'antibiogramme.
Qu’est-ce que l'infection urinaire ?
Elle est due au développement de bactéries dans l'appareil urinaire. Le plus souvent, l'infection est dite simple : elle concerne alors les cystites simples chez la femme avec une infection qui se développe dans la vessie et les pyélonéphrites simples qui touchent les reins. L'infection urinaire peut aussi être compliquée, c'est-à-dire à risque de complications : c'est le cas des cystites compliquées, des pyélonéphrites compliquées et des prostatites chez l'homme.
La cystite aiguë simple est une maladie très fréquente de la femme. Elle est généralement sans gravité et se guérit en quelques jours avec un traitement antibiotique. Parfois, elle peut récidiver. On parle de cystite récidivante lorsque leur nombre est d'au moins quatre par an.
Quelles sont les causes de la cystite ?
Dans 90 % des cas, elle est due à une bactérie appelée Escherichia coli, mais d'autres bactéries ou micro-organismes peuvent en être la cause. Ces bactéries sont présentes dans l'appareil digestif, elles migrent de l'orifice anal vers le méat urinaire puis l'urètre et se multiplient dans la vessie.
© Inserm/ Gauthier M.
La cystite est-elle uniquement une maladie de la femme ?
Les cystites sont rares chez l'homme, surtout quand il est jeune. Les infections urinaires chez l'homme sont généralement dues à une atteinte de la prostate, adénome ou prostatite, et surviennent le plus souvent à partir de 40 ans.
Comment se manifeste la cystite ?
Plusieurs symptômes caractérisent la cystite :
- Des douleurs ou des brûlures en urinant.
- Une envie pressante d'uriner.
- Une sensation de pesanteur dans le bas-ventre.
- Un besoin d'uriner très souvent avec émission d'une petite quantité d'urine.
- Des urines troubles mêlées parfois d'un peu de sang.
- Pas de fièvre.
Quels sont les facteurs favorisant la cystite ?
Chez la femme, un certain nombre de facteurs peuvent favoriser l'infection :
- Les rapports sexuels.
- L'incontinence urinaire.
- La grossesse, qui comprime la vessie.
- La ménopause.
- La présence d'un diabète.
Chez l'homme, l'hypertrophie bénigne de la prostate (l'adénome) et le cancer de la prostate favorisent les infections urinaires.
Quels sont les risques de complications ?
Dans certaines situations, l'infection peut évoluer vers la cystite et la pyélonéphrite compliquées ou la prostatite chez l'homme :
- Après une intervention chirurgicale sur l'appareil urinaire.
- S'il existe un calcul dans les voies urinaires.
- En cas de maladie de la prostate chez l'homme.
- Chez la femme enceinte.
- Chez les personnes âgées, ou souffrant d'immunodépression, ou d'une maladie du rein.
La fièvre est alors le symptôme principal, elle s'accompagne de frissons, d'une sensation de malaise et de douleurs du bas-ventre ou des reins.
Comment fait-on le diagnostic ?
Dans le cas de la cystite aiguë non compliquée qui survient chez des femmes jeunes sans problèmes médicaux particuliers, le médecin réalise un test de la bandelette urinaire. Quand il existe une infection bactérienne, des leucocytes et des nitrites sont détectés par la bandelette. Si le test de la bandelette est positif, un examen plus approfondi des urines n'est pas nécessaire et le médecin prescrit un traitement.
Dans les situations à risque de complications (grossesse, personne âgée, prostatite chez l'homme, immunodépression...) et chez les enfants, un examen cytobactériologique des urines en laboratoire (ECBU) doit être pratiqué. Il permet d’identifier la bactérie responsable de l’infection, puis de tester sa sensibilité aux antibiotiques par un antibiogramme.
Dans certains cas, le médecin peut demander des examens complémentaires comme une échographie, une mesure du débit urinaire ou un uro-scanner pour vérifier qu'il n'existe pas d'anomalie des voies urinaires.
Qu'est-ce que la cystite récidivante ?
Elle est définie comme la survenue d'au moins quatre épisodes de cystite en 12 mois. Le médecin fait une recherche pour trouver une cause qui explique les récidives. Il traite ensuite chaque épisode comme une cystite simple en veillant à ne pas utiliser toujours le même antibiotique.
© Inserm/Hudault, Sylvie
Quel est le traitement de la cystite ?
Dès la survenue des premiers symptômes, il est conseillé de boire abondamment, et ce, jusqu'à la fin du traitement. La vessie doit être vidée régulièrement et de façon complète. Enfin, les rapports sexuels sont déconseillés jusqu'à la guérison.
Le traitement de la cystite aiguë simple consiste en un traitement antibiotique en dose unique ou sur une courte période qui ne dépasse pas trois à cinq jours. Le médecin commence généralement par une dose unique de fosfomycine trométamol. Dans un deuxième temps, il utilise les fluoroquinolones (ciprofloxacine, loméfloxacine, norfloxacine, ofloxacine) en monodose ou en traitement de trois jours. Il peut aussi prescrire du nitrofurantoïne pendant cinq jours. Cette stratégie a pour but de préserver l'efficacité des antibiotiques.
Comment évolue la cystite ?
Avec le traitement antibiotique, la cystite simple guérit en quelques jours. Il n'est pas nécessaire de contrôler les urines à la fin du traitement. Mais s'il n'a pas été pris d'antibiotiques, les bactéries continuent de se multiplier dans les voies urinaires et l'infection peut se propager jusqu'aux reins : c'est la pyélonéphrite.
Parfois, la cystite peut récidiver plusieurs fois après la guérison. On parle de cystite récidivante lorsque le nombre d'infections est d'au moins quatre par an. Dans ce cas, le médecin prescrit un ECBU pour déterminer l'antibiotique le plus efficace sur la bactérie responsable et il peut prescrire un traitement d'avance et une boîte de bandelettes urinaires à la malade qui traite ainsi elle-même la cystite suivante. Si les récidives persistent, le médecin est parfois amené à prescrire un traitement antibiotique prophylactique.
Il semble exister quelques arguments en faveur de l'efficacité de la canneberge (cranberry, vaccinium macrocarpon ou grande airelle rouge). Les preuves sont cependant insuffisantes pour recommander son utilisation, la composition des préparations disponibles étant, de plus, très variable.
En cas de cystite récidivante grave (un épisode par mois), un traitement antibiotique pris en prévention avant la récidive pour la prévenir est parfois nécessaire.
Quel est le traitement de l'infection urinaire compliquée ?
Après avoir réalisé un test de la bandelette urinaire positive, le médecin demande un examen cytobactériologique des urines (ECBU) en laboratoire avec un antibiogramme. Quand il juge que le traitement ne peut pas être différé, il prescrit immédiatement du nitrofurantoïne pour une durée de sept jours. Si le traitement peut être différé, le médecin adapte sa prescription aux résultats de l'antibiogramme qui montre la sensibilité de la bactérie en cause aux différents antibiotiques du marché.
Comment prévenir les récidives de cystite ?
Il est possible de les prévenir en respectant quelques règles simples :
- Boire beaucoup (> 1,5 litre par jour).
- Vider la vessie régulièrement et de façon complète.
- Eviter la constipation.
- Eviter les douches vaginales et les déodorants intimes.
- S'essuyer d'avant en arrière après être allé aux toilettes (il y a des bactéries dans les selles).
- Si la cystite se manifeste après un rapport sexuel, uriner tout de suite après les rapports et arrêter l'utilisation des spermicides.
L'infection urinaire de l'enfant
Rare, elle peut toucher le nourrisson ou l'enfant en bas âge. On y pense devant les symptômes suivants :
- Une fièvre.
- Des urines d'aspect inhabituel, mêlées de sang.
- Des pleurs en urinant.
- Des vomissements.
- Une perte d'appétit.
- Un arrêt de la croissance.
La prise en charge par le médecin est similaire à celle de l'adulte : le diagnostic est fait avec une bandelette urinaire et un ECBU, le traitement antibiotique est prescrit d'après les résultats de l'antibiogramme. La recherche d'une cause telle qu'une malformation des voies urinaires est ensuite recherchée.
L'infection urinaire de l'enfant ne doit pas être négligée car elle peut se compliquer et évoluer vers une pyélonéphrite.
Que faire pendant la grossesse ?
Les infections urinaires sont fréquentes pendant la grossesse. En cas de signes de cystite, envie fréquente d'uriner, douleurs et brûlures en urinant, il faut consulter rapidement un médecin, car pendant cette période, il existe des risques accrus de propagation de l'infection aux reins, qui peut provoquer un accouchement prématuré. Le traitement de l'infection urinaire de la femme enceinte repose sur les antibiotiques. Un dépistage de l'infection par bandelettes urinaires est fait lors des consultations de surveillance de la grossesse.
Le site de l'Assurance maladie
http://www.ameli-sante.fr/cystite-aigue/definition-symptomes-causes.html
http://www.ameli-sante.fr/pyelonephrite-aigue/comprendre-la-pyelonephrite-aigue.html
Commentaires
Ajouter un commentaire
commentaires