Cor, durillon et œil-de-perdrix : des frottements ou un appui anormaux

Publié le 14.03.2016
Mise à jour 17.04.2023
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Cor, durillon et œil-de-perdrix : des frottements ou un appui anormaux
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Cors, durillons et œil-de-perdrix se manifestent par un épaississement, parfois douloureux, de la peau des mains et des pieds. Ils témoignent le plus souvent d’un frottement excessif ou d’un conflit avec la chaussure et peuvent gêner à la marche.

Cors, durillon et œil de perdrix : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
L’hallux valgus est le terme médical qui désigne un oignon, une protubérance à la face interne du pied, correspondant à la déformation de l’articulation du gros orteil.
En cas de trouble statique du pied, les petits orteils peuvent se déformer en flexion : on parle d’orteils « en marteau ».

Qu'est-ce que les cors, durillons et œils-de-perdrix ?

Les cors, durillons ou œils-de-perdrix sont des épaississements de la peau (« hyperkératose ») qui apparaissent sur les zones de frottement excessif de la peau ou en cas de conflit entre un relief normal ou anormal du pied et la chaussure. On peut les retrouver aux mains, à la plante des pieds et sur les orteils.
La peau est constituée de trois couches : « l’hypoderme » en profondeur, le « derme » au milieu et, en surface, « l’épiderme ». L’épiderme comprend différentes couches de cellules riches en kératine, appelées « kératinocytes », qui se forment à partir de la couche profonde de l’épiderme, qui vieillissent en se chargeant progressivement en « kératine » et en migrant vers la surface où elles forment la « couche cornée ». La couche superficielle de la peau sert de protection. Les cellules qui sont trop vieilles sont normalement éliminées au cours de la « desquamation cutanée ». Dans un processus normal, les cellules kératinisées éliminées sont quantitativement proportionnelles aux cellules qui sont formées dans les couches profondes.
Dans le cas où la peau est exposée à des agressions comme les microtraumatismes à répétition, des frottements ou des pressions augmentées en raison d’un appui anormal du pied, le mécanisme physiologique de kératinisation se déséquilibre et l’organisme produit plus de kératinocytes, ce qui se traduit par un épaississement cutané. Ce phénomène « d’hyperkératinisation » crée le durillon et le cor.
Les « durillons », ou callosités, apparaissent sur les mains (après une ampoule ou en cas de manipulation répétée d’outils professionnels) et à la plante des pieds au niveau des zones de frottement (sur-utilisation sportive) ou au niveau des zones d’appui anormales (en cas de déformation des pieds comme un hallux valgus).
Les « cors » sont généralement situés sur le dos des articulations des orteils, surtout le petit orteil et le bord externe du pied. La douleur à la marche est souvent fréquente, et l’évolution peut se compliquer par l’apparition « d’œil-de-perdrix », à la face interne des orteils, entre les 4ème et 5ème orteils.
Les durillons sont généralement indolores. Les cors et œil-de-perdrix se manifestent souvent par des douleurs gênantes, parfois intenses, qui peuvent perturber la marche.

Quelles sont les causes des cors, durillons et œils-de-perdrix ?

Les cors, durillons ou œils-de-perdrix sont dus à des frottements répétés de sur-utilisation des mains et des pieds ou à des appuis anormaux des pieds au cours de la marche. Ils sont souvent provoqués par des chaussures trop serrées ou mal adaptées à la forme du pied, forme du pied qui peut être normale ou anormale (hallux valgus ou affaissement de l’arche antérieure du pied).
Les personnes âgées sont souvent touchées car leurs pieds ont plus souvent tendance à se déformer et leur peau devient plus fragile. Les sportifs sont aussi sujets à ces problèmes à cause de la sollicitation importante des pieds.
« L’hallux valgus », ou oignon, est une déformation fréquente d’une des articulations du gros orteil qui favorise la survenue de cors à la face interne du 1er orteil du fait de la déviation vers l’intérieur.
Les pieds plats ou creux, et de façon générale, toutes les déformations du pied qui modifient les appuis sur le sol lors de la marche sont responsables d’un épaississement de la peau sur les zones de friction.

Quelles sont les complications des cors et durillons ?

Les callosités liées à l’hyperkératose peuvent se fissurer et constituer la porte d’entrée d’une infection avec le risque de la formation d’une poche de pus sous la lésion ou abcès.
Une infection du cor ou du durillon peut se produire en cas de soins du pied mal réalisés et en particulier en cas de blessure avec un objet tranchant.
Chez certains malades, et en particulier les diabétiques, les infections sont plus inquiétantes car elles exposent à des complications gravissimes du fait de l’atteinte associée des nerfs des membres inférieurs qui empêchent le malade de ressentir la douleur (« neuropathie diabétique »).
Le malade ne constate que trop tardivement une lésion ou une plaie à cause de son caractère indolore et celle-ci s’aggrave et se creuse, parfois jusqu’à l’os. Les médecins appellent cette ulcération de la peau en cas de neuropathie associée, le « mal perforant plantaire », qui est très difficile à guérir.

Cors, durillon et œil de perdrix : DIAGNOSTIC

Comment diagnostiquer les cors, durillons et œils-de-perdrix ?

Le durillon et le cor sont facilement reconnaissables, mais l’essentiel pour le médecin est de rechercher une anomalie de la posture (« statique ») des pieds à l’origine de ces problèmes : le soin du durillon est avant tout une correction posturale !
Le pied normal est un tripode avec un appui sur le talon et sur la base du 1er et du 5ème orteil et 3 arches osseuses entre ces points d’appuis qui sont maintenues en place par des aponévroses et des ligaments.
En vieillissant, il existe souvent un affaissement de l’arche antérieure du pied avec un appui anormal en regard de la base du 3ème orteil : le durillon qui apparaît alors en regard est la conséquence de cet appui anormal qui doit être compensé si on veut voir disparaître le durillon et éviter l’apparition de déformations supplémentaires.
De même en cas d’hallux valgus, seule une modification du chaussage et une protection de la protubérance osseuse par des coussinets d’exclusion, évitera l’apparition d’un corps. Dans certains cas, il sera nécessaire d’envisager une intervention chirurgicale correctrice.

Avec quoi peut-on confondre les cors, durillons et œils-de-perdrix ?

Face à ce qui ressemble à un durillon ou à un cor, il peut être nécessaire de connaître l’historique médical ou chirurgical de ces affections afin de les différencier avec une verrue plantaire.
En cas de douleur entre les orteils, il convient d’éliminer un « syndrome de Morton » : il s’agit d’une douleur liée à l’irritation d’un nerf situé normalement entre les orteils, mais qui est comprimé du fait d’une position anormale de ces derniers. La douleur est ici vive, déclenchée brutalement à la marche, de type décharge électrique ou « clou planté dans le pied ». La personne se déchausse et masse son pied. Entre les crises, il peut exister une baisse de la sensibilité (« hypoesthésie ») et des sensations anormales à type de fourmillements (paresthésies ») dans l’espace des orteils concernés par la douleur.

Cors, durillon et œil de perdrix : QUE FAIRE ?

Comment éviter les cors, durillons et œils-de-perdrix ?

Il faut veiller à être bien chaussé. Les chaussures doivent être parfaitement adaptées à la morphologie du pied, ni trop grandes, ni trop petites, ni trop souples, ni trop raides. Il faut porter des chaussettes confortables en cas de sur-sollicitation du pied.
Lorsque l’on doit beaucoup marcher, il faut éviter les chaussures à bout pointu, trop serrées et à talons trop hauts.
A la moindre douleur à la marche due à un frottement, il faut surveiller la peau. En cas d’épaississement, il est conseillé de poncer légèrement la callosité et de protéger la zone avec des pansements protecteurs (Compeed, Epitact…). Plus le traitement est entrepris précocement, plus il est efficace.
En cas de peau sèche, il est conseillé de l’hydrater avec une crème après la toilette quotidienne.

Quand faut-il consulter un médecin ?

• En cas de gêne persistante ou si le cor devient rouge et s’infecte, il faut consulter le médecin qui fait le bilan du trouble et décide de la prescription de soins locaux ou réalisés par un pédicure-podologue.
• En cas d’anomalie de la statique du pied, le traitement du durillon est basé sur la réalisation d’une « orthèse plantaire » (ou semelle orthopédique) visant à compenser l’anomalie de la statique du pied.

Que peut-on faire en cas de cors, durillons et œils-de-perdrix ?

• Le cor doit être décapé à l’aide de lime ou de râpe, en évitant les objets tranchants. Il faut procéder avec douceur et précaution pour ne pas abîmer la peau en dessous de la couche cornée.
Un bain de pieds d’eau chaude préalable est utile pour ramollir le cor. Il est possible de se procurer en pharmacie des « produits coricides » à base d’acide salicylique qui dissout la couche épaisse de la peau.
Ces différents traitements comportent un risque : celui de blesser la peau qui peut ensuite s’infecter. C’est pourquoi, en cas de maladies responsables de troubles de la circulation des jambes et des pieds, telles que le diabète ou l’artérite, et pour les personnes âgées, il est préférable de consulter son médecin traitant et de faire prendre en charge ces lésions par un podologue.
En cas d’anomalie de la statique du pied, il est souvent nécessaire de réaliser une « orthèse du pied » (ou semelle orthopédique) sur mesure chez un podologue spécialisé. Cette semelle vise à compenser ou corriger les anomalies de la statique du pied (exemple barre métatarsienne rétrocapitale en cas d’affaissement de l’arche antérieure du pied). Ces orthèses plantaires sont réalisées sur mesure. Elles font l’objet d’un remboursement partiel par l’Assurance Maladie. Il faut savoir qu’une semelle complète fait prendre une pointure et qu’elle peut aggraver le conflit du fait des chaussures qui deviennent trop serrées. Il est possible de réaliser une orthèse des 2/3 (du talon jusqu’aux métatarsiens) qui ne modifie pas la pointure.
• Certaines déformations importantes des pieds, comme l’hallux valgus, peuvent nécessiter l’intervention d’un chirurgien pour corriger l’anomalie.

Cors, durillon et œil de perdrix : PLUS D’INFOS

Les cors et durillons en France

On estime que près de 2 français sur 3 souffrent des pieds

Les liens de cor, durillon et œil-de-perdrix

Le site de L’Université de Tours sur les troubles de la statique du pied
http://www.applis.univtours.fr/scd/Medecine/Theses/2014_Medecine_QuachCeline/web/html/109-tb-statindex.html

Les liens Pourquoi Docteur

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