Lombalgie aiguë : soulager le mal de dos et maintenir une activité

Publié le 19.09.2022
Mise à jour 19.09.2022
Lombalgie aiguë : soulager le mal de dos et maintenir une activité
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Mal de dos brutal et siégeant au bas du dos, les lombalgies aiguës, ou lumbagos quand elles sont associées à une contracture musculaire, guérissent en quelques jours si l’on soulage activement la douleur. Le repos au lit n'est pas spécialement recommandé, car il favorise le "déconditionnement musculaire" et le risque d'évolution vers une forme chronique de la maladie.

Mal de dos (lombalgie) : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
La lombalgie aiguë est également appelée lumbago, mal de dos, mal aux reins ou encore tour de rein. Dans la majorité des cas, elles sont dues à une détérioration du disque situé entre deux vertèbres dans le bas du dos.

La lombalgie est dite aiguë, lorsqu’elle évolue jusqu’à 6 semaines et chronique, au-delà de 12 semaines.

Qu'est-ce que la lombalgie aiguë ?

La lombalgie aiguë, ou lumbago, est une douleur de la partie basse du dos, en barre, juste au-dessus du bassin. Elle apparaît brutalement, généralement à la suite d’une effort de soulèvement ou de rotation du dos, et peut être très intense : on parle parfois d'une sensation de « coup de poignard » dans le dos.
La douleur est calmée par le repos et augmentée lors des efforts, de la toux et de la défécation. Elle ne dure que quelques jours à quelques semaines et s’accompagne généralement d’une contracture musculaire gênant les mouvements. Dans certains cas, la contracture musculaire et la douleur sont tellement fortes que bouger devient quasiment impossible. Très souvent, il existe une raideur importante du dos qui peut se manifester par une déformation de la colonne vertébrale (déformation « en baïonnette »).
Dans la très grande majorité des cas, sa cause est liée à un dysfonctionnement de la colonne vertébrale, essentiellement en raison d’une détérioration des disques entre les vertèbres. Ces lombalgies guérissent généralement en quelques jours car il s’agit de problèmes mineurs qui n'entraînent pas de handicap. Il faut faire attention à l'évolution de ces lombalgie aiguës qui, si elle ne sont pas bien traitées, peuvent évoluer vers une lombalgie chronique, avec un risque de handicap.

Quelles en sont les causes ?

Chez le sujet jeune, une lombalgie brutale qui apparaît après un port de charge ou un faux mouvement est le plus souvent une lombalgie aiguë dite commune car sa cause est liée à un processus dégénératif des différentes structures du dos : les disques entre les vertèbres (déchirure du disque), les articulations articulaires postérieures entre les vertèbres (arthrose) et les ligaments ou les muscles. Souvent, toutes les lésions sont intriquées.
Il ne faut surtout pas la confondre avec une lombalgie qui réveille dans la deuxième partie de la nuit, qui s’accompagne d’une raideur prolongée le matin au réveil et qui s’estompe dans la journée et à l’effort. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une lombalgie inflammatoire qui doit faire évoquer d’autres causes, et en particulier les spondylarthrites.
Dans d’autres cas plus rares, il est possible d’évoquer tout un catalogue de causes comme des fractures, un glissement d’une vertèbre sur une autre (spondylolisthésis), une maladie inflammatoire des vertèbres ou des ligaments des vertèbres, un cancer ou une infection.
Mais il est important de retenir qu’il s’agit d’une affection bénigne dans 90 à 95 % des cas qui va guérir en quelques jours.

Comment savoir de quel type de lombalgie on souffre ?

Dans la très grande majorité des cas de lombalgie aiguë, l’origine de la douleur est un disque intervertébral : à la suite d’un faux mouvement ou lors d’un soulèvement de charge en mauvaise position, survient une déchirure brutale de l’enveloppe du disque qui laisse sortir un peu de contenu discal, ce qui entraîne une douleur immédiate et intense, avec ou sans contracture musculaire.
Il n’y a pas lieu de s’inquiéter mais il convient de faire attention car si davantage de contenu discal sort, on peut aboutir à une hernie discale avec mise en contact de ce matériel d’origine discal avec une racine nerveuse ce qui provoque une inflammation : les médecins parlent alors de lombosciatique d’origine discale, appelée communément sciatique.
Il est recommandé d'arrêter les mouvements qui déclenchent la douleur, de se ménager sans pour autant rester au lit, ce qui favorise le passage vers une lombalgie chronique. Il ne faut pas hésiter à prendre un médicament contre la douleur car la douleur et la contracture musculaire qui lui est souvent associée risquent d’aggraver la lombalgie.

Quels sont les facteurs qui favorisent la lombalgie aiguë ?

C'est un problème fréquent et la plupart des personnes sont, un jour ou l'autre, confrontées à un épisode de lombalgie. Plusieurs facteurs favorisent leur apparition, par exemple la fréquence des lombalgies augmente avec l'âge.
Il existe aussi des facteurs individuels : des épisodes de lombalgie dans le passé, une insuffisance musculaire de la ceinture abdominale ou du dos vers la cinquantaine.
La grossesse favorise également les lombalgies : l'augmentation de poids de l'utérus et la distension des muscles abdominaux positionnent le centre de gravité du corps en avant, ce qui provoque une cambrure exagérée du bas du dos.
Les contraintes physiques en rapport avec une activité professionnelle ou une activité domestique ou de loisirs sont aussi des facteurs favorisants. Il peut s'agir de mauvaises postures (positions pénibles, station assise prolongée), de port de charges lourdes, d'exposition aux vibrations ou de la survenue de chutes.

Mal de dos (lombalgie) : DIAGNOSTIC

Que faut-il faire en pratique ?

En cas de lombalgie aiguë commune, il est important de réduire la douleur le plus tôt possible, à la fois pour soulager la personne qui en souffre, mais aussi pour préserver la musculature du dos.
Les médicaments contre la douleur sont appelés des antalgiques. Il est admis de prendre du paracétamol ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (ou AINS) tel que ibuprofène, kétoprofène ou de l'aspirine. Ces médicaments doivent être utilisés seuls et il ne faut pas mélanger les anti-inflammatoires et l’aspirine.
Il est essentiel de maintenir une activité physique, même minime. L'inactivité ne permet pas une bonne cicatrisation des muscles, des tendons et des ligaments qui sont aussi atteints dans les lombalgies. La reprise d'une activité physique adaptée est donc la meilleure garantie pour une guérison rapide.
Quelques conseils peuvent aider au soulagement de la lombalgie :
-  Continuer les activités habituelles en les adaptant afin de garder une position droite pour le dos.
-  Veiller à ne pas forcer et à éviter les mouvements brusques.
-  Vérifier que le lit n’est pas trop bas et que le matelas est de bonne qualité.

Il est aussi intéressant de recourir à la relaxation musculaire surtout encas de stress associé. Voici quelques positions de relaxation :
-  Étendu, le dos bien plaqué au sol, les jambes fléchies reposant sur l'assise d'une chaise, mains croisées derrière la tête.
-  Allongé sur le dos, ramener les deux genoux vers la poitrine, l'un après l'autre. Tenir les deux genoux ensemble et les tirer vers la poitrine.
-  Agenouillé, assis sur les talons, dos enroulé, front contre le sol et encadré par les coudes, les avant-bras reposant au sol.
Ces positions qui permettent de reposer le dos peuvent être pratiquées quelques instants tous les jours.

Quand faut-il consulter ?

Dans la majorité des cas, le repos et les médicaments contre la douleur viennent à bout du problème sans l'aide du médecin.
Mais quelquefois, la lombalgie aiguë n'est pas due à une banale détérioration du disque. Un certain nombre de signes d’alerte doivent faire évoquer cette hypothèse et consulter immédiatement un médecin :
-  Un début des symptômes à moins de 20 ans ou plus de 50 ans.
-  Une notion de traumatisme violent (accident de la voie publique ou chute violente).
-  Un contexte de cancer, de toxicomanie ou d’infection à VIH.
-  La prise d’un traitement prolongé par la cortisone.
-  Une douleur lombaire d’apparition progressive et d’allure constante.
-  Une douleur prédominant la nuit avec des réveils nocturnes sans rapport avec les mouvements et un dérouillage matinal de plus de 15 minutes.
-  Une altération de l’état général ou une fièvre.
-  L'apparition d’une paralysie des membres inférieurs, une perte des urines ou de selles, avec des troubles de la sensibilité.
-  L'existence d’une douleur dans la poitrine.
Un seul de ces signes suffit à remettre en cause le diagnostic de lombalgie aiguë commune et doit conduire à consulter un médecin en urgence.

Quand faut-il faire des radiographies ou d’autres examens ?

Dans la lombalgie aiguë commune, les radiographies de la colonne lombaire ne sont pas utiles dans la très grande majorité des cas. D'une part, elles peuvent être normales alors que les douleurs sont importantes, d'autre part, à partir de la quarantaine, les radiographies montrent très souvent une arthrose très banale, avec ce que l’on appelle un pincement du disque et des ostéophytes (communément appelés becs de perroquet). Ce n'est pas leur découverte qui peut expliquer la douleur et on peut retrouver ces mêmes images parfois importantes chez des personnes qui n’ont jamais souffert du dos.
A plus forte raison, il n’y a pas lieu de pratiquer un scanner ou une IRM de la colonne vertébrale. Des examens complémentaires ne sont nécessaires que lorsqu'une autre cause que la lombalgie d’origine discale est suspectée.

Mal de dos (lombalgie) : TRAITEMENT

Quel est le traitement de la lombalgie commune aiguë ?

Le repos au lit n’est absolument pas recommandé, il risque même de prolonger les douleurs. Une reprise précoce des activités de la vie quotidienne est donc conseillée pour une meilleure préservation des muscles. Il est d’autre part démontré dans plusieurs études scientifiques qu’une reprise progressive des activités physiques favorise la guérison.
En cas d'activité professionnelle et si la douleur n'est pas trop importante, un arrêt de travail n’est pas toujours nécessaire. Quand le médecin prescrit un arrêt de travail, il tient compte de la nature du travail et des trajets pour s'y rendre. Si le travail est sédentaire avec des durées de transport peu prolongées, l’interruption de travail n’est pas systématique. En revanche, si le travail est physique et les transports longs et difficiles, l'arrêt sera adapté à ces contraintes (de 3 jours en moyenne en cas de travail physique léger, à cinq semaines en cas de travail physique lourd).
Le traitement médical est bien sûr indispensable : paracétamol et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont les plus utilisés.
Très rarement, en cas de persistance d'une grande douleur lombaire, le médecin propose une infiltration de corticoïde. Celle-ci a un effet sur la douleur mais uniquement à court terme, elle peut aider à passer un cap.
Le médecin traitant peut également prescrire des séances de kinésithérapie qui seront associées à des séances d’éducation du dos pour apprendre à éviter les gestes à risque de récidives.
Pour faciliter la reprise du travail, une consultation précoce du médecin du travail permet si nécessaire, la mise en place d'une adaptation ou d'une modification temporaires du poste de travail ou d’une reprise du travail à temps partiel thérapeutique. Dans certains cas, un lombostat est prescrit pour être porté lors de la réalisation des gestes à risque pendant les premières semaines.

Quelle est l'évolution ?

Grâce au traitement précoce et à la préservation d’une activité physique modérée, neuf lombalgies communes aiguës sur dix guérissent en quelques jours (moins de quatre semaines), mais des récidives sont possibles dans les mois ou les années suivants. Une lombalgie aiguë qui ne guérit pas en trois à quatre semaines devient à risque de devenir une lombalgie chronique et nécessite une nouvelle consultation et une réévaluation chez le médecin.
La lombalgie chronique est, en effet, plus complexe à traiter car la lombalgie d’origine discale s’associe alors à un dysfonctionnement prononcé des muscles du dos et à des perturbations du système nerveux qui véhicule les informations douloureuses anormales.

Mal de dos (lombalgie) : PREVENTION

Comment prévenir la lombalgie aiguë ?

Pour éviter la lombalgie, il est important de lutter contre la sédentarité et d'avoir de bonne position dans les gestes de la vie courante.
La lutte contre la sédentarité passe par une activité physique régulière : sport ou activité physique de loisir.
La plupart des sports sont bénéfiques si on les pratique régulièrement (autant en choisir un qui plaise pour que sa pratique soit régulière) et dans de bonnes conditions, c'est-à-dire si l'effort est précédé d'un échauffement, s'il est progressif et adapté aux capacités physiques, avec des gestes techniques bien maîtrisés et un équipement de qualité.
Une activité sportive très intense peut néanmoins être à l'origine de douleurs.
Pour prévenir la lombalgie, il faut également adopter de bonnes positions au quotidien et au travail :

-  Etre bien assis le dos droit en face de son poste de travail.

-  Garder le dos droit lors du soulèvement d’une charge (il vaut mieux plier les jambes).

-  Porter les charges lourdes près du corps et non à bout de bras, répartir les charges en deux parts, une pour chaque bras, de façon à garder le dos droit.

-  Pour passer le balai, l'aspirateur ou même bêcher dans le jardin, il vaut mieux se baisser en avant en faisant une « fente avant » - un pied devant l'autre comme les escrimeurs – que se pencher en avant en pliant la charnière entre le dos et le bassin.

-  Pour retirer les mauvaises herbes, par exemple, il vaut mieux s’agenouiller ou poser un genou à terre.

Il est également indispensable de changer régulièrement de position, de se lever, de marcher et de s'étirer.

Mal de dos (lombalgie) : PLUS D'INFOS

La lombalgie en France
En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, la lombalgie est un problème de santé publique majeur, principalement en raison de la fréquence de cette affection et de ses répercussions socio-économiques.
Plusieurs enquêtes ont essayé de préciser la fréquence et les facteurs de risque de lombalgies dans des populations en activité professionnelle. Dans une étude française réalisée auprès d’un échantillon de salariés parisiens, des douleurs lombaires étaient présentes au moins un jour dans les 12 derniers mois chez 53 % des hommes et 58 % des femmes. Dans une autre étude française portant sur des volontaires de la cohorte GAZEL, salariés d’EDF-GDF, 57 % de la population indique avoir souffert de lombalgies dans les 12 derniers mois.

 

Les liens de la lombalgie

Le site du service de rhumatologie de l’hôpital Cochin à Paris (au chapitre lombalgie)
http://www.rhumatismes.net/intro.php


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