Diabétologie
Obésité : efficacité pondérale du sémaglutide à 2 ans
Pour les patients obèses, le sémaglutide émerge désormais comme une alternative à la chirurgie. Cet analogue des récepteurs au GLP-1 réduit nettement la charge pondérale et semble conserver son effet dans le temps.
- Lyubov Kulikova/iStock
L’obésité est une pathologie chronique dont le traitement le plus efficace est la chirurgie bariatrique. Plusieurs études ont démontré l’efficacité d’un analogue aux récepteurs du GLP-1 à 52 ou 68 semaines. L’étude STEP 5, est une étude randomisée, en double aveugle, comparant 152 patients traités par sémaglutide (2,4 mg en injection hebdomadaire) et 152 patients sous placebo.
Etude STEP 5 :
Des résultats parus dans Nature Médecine en Octobre 2022 montrent que le traitement par sémaglutide conduit à une réduction pondérale de 15 % à 104 semaines, comparés à une réduction de 3 % dans le groupe placebo, soit une diminution de 12 points (intervalle de confiance -15,3 à -9,8, p-value < 0,0001).
Obésité, sur-poids et co-morbidité à l’inclusion
Les critères d’inclusion étaient ceux retenus dans l’indication du sémaglutide dans le traitement de l’obésité : IMC supérieur à 30 kg/m², ou IMC supérieur à 27 kg/m² associé à au moins une co-morbidité reliée au poids, sans diabète.
Comme souvent dans les études thérapeutiques de l’obésité, la majorité des patients était des femmes (78 %), et 93 % des patients étaient d’origine caucasienne, avec un âge moyen de 47 ans (SD 11). A l’inclusion, l’IMC moyen était de 39 kg/m² (± 7) pour un poids moyen de 106 kg (± 22). Environ la moitié des patients était pré-diabétique, et la moitié normoglycémique.
Une réduction pondérale stable dans le temps
Sur les 104 semaines, l’évolution pondérale a un nadir sous sémaglutide de -17 % à la 68ème semaine après une diminution progressive, suivie d’une relative stabilité dans les 36 semaines suivantes.
Le co-critère de jugement principal était une réduction pondérale supérieure à 5 % à deux ans. Cette réduction a été atteinte par 77 % des individus sous sémaglutide, contre 34,4 % sous placebo (p-value < 0,0001). Une réduction de 15 % (critère secondaire) était atteinte à 2 ans par 52 % des individus traités par sémaglutide, contre 7 % dans le groupe placebo.
En revanche, un effet indésirable gastro-intestinal était rapporté chez 82 % des individus dans le groupe sémaglutide, contre 54 % dans le groupe placebo. Le traitement a notamment dû être interrompu chez 6 patients sous sémaglutide (3,9 %) et 1 patient sous placebo (0,7 %).
Des résultats très encourageants, à confirmer sur un plus grand nombre
La réduction pondérale moyenne sous sémaglutide dans cette étude est similaire à la réduction observée dans l’étude STEP 1, à 68 semaines. La nouveauté est donc la stabilité de cette réduction pondérale à 2 ans, lorsque le traitement est poursuivi.
En revanche, cette efficacité pondérale est à relativiser et à comparer à la réduction pondérale moyenne de 21 % après 72 semaines sous injection hebdomadaire de tirzepatide, un double agoniste GLP1 et GIP, qui devrait être prochainement disponible à la prescription.