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Cancer de l’ovaire : quelle durée pour le bevacizumab en maintenance ?

Pas de changement prévu dans nos pratiques actuelles suite la publication des résultats de l’essai BOOST, qui confirment l’absence de bénéfice en survie sans progression et survie globale du prolongement à 30 mois vs 15 mois du bevacizumab en entretien en 1ère ligne des cancers de l’ovaire.

  • blueringmedia/istock
  • 21 Nov 2022
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    L’indication historique du bevacizumab en traitement d’entretien des cancers de l’ovaire en 1ère ligne de prise en charge, repose sur les données positives en survie sans progression de 2 études de phase III, ICON7 où le bevacizumab était administré toutes les 3 semaines en post opératoire à la dose de 7.5 mg/kg pendant 12 mois et GOG-0218 à la dose de 15 mg/kg toutes les 3 semaines pendant 15 mois.

    L’essai BOOST s’est intéressé à la durée optimale de ce traitement de maintenance dans cette indication. Les résultats sont publiés à l’heure où le positionnement du Bevacizumab et des inhibiteurs de PARP, est en pleine avancée.

    Une exposition prolongée au bevacizumab en front line augmente-t-elle la survie sans progression ?

    Publiée récemment dans le JCO par J. Pfisterer, l’étude de phase III BOOST, testant un traitement par bevacizumab en entretien des cancers de l’ovaire en 1ère ligne pendant 30 mois vs 15 mois est négatif en survie sans progression et survie globale.

    En pratique, de Novembre 2011 à Aout 2013, 927 patientes avec un cancer de l’ovaire nouvellement diagnostiqué, de stade FIGO initial IIB-IV, ont été randomisées selon un schéma 1 :1 : 464 dans le bras Bevacizumab pendant 15 mois (15 mg/kg toutes les 3 semaines, pendant 22 cycles) et 463 dans le bras 30 mois (44 cycles). Les patientes ayant eu une chirurgie de cytoréduction, recevaient une chimiothérapie adjuvante débutée au maximum dans les 8 semaines post opératoires, par carboplatine paclitaxel pour 6 cycles, associée à du bevacizumab dont la première injection était réalisée au moins 4 semaines après la chirurgie.

    Les patientes, stade FIGO IV, ou ne pouvant pas être opérées étaient également éligibles sous réserve de l’absence de geste chirurgical intervallaire. Les patientes étaient stratifiées en fonction du stade FIGO et du résidu tumoral (stade IIB-IIIC sans résidu tumoral post opératoire vs stade IIB-IIIC avec résidu tumoral post opératoire vs stade IV). Le critère de jugement principal était la survie sans progression, et les critères de jugement secondaire la survie globale, le taux de réponse objective et la tolérance.

    Absence de bénéfice à prolonger au-delà de 15 mois.

    La population, homogène dans les 2 groupes, avait un âge médian de 61 ans dans le bras 15 mois vs 60 ans dans le bras 30 mois, la majorité avait une maladie initiale de stade FIGO IIIC (61% vs 64%), la majorité était des séreux de haut grade (78% vs 79%), 40% et 44% respectivement avait une maladie résiduelle post opératoire. La moitié des patientes dans chaque bras présentait un stade FIGO IIB-IIIC sans maladie résiduelle. Seulement 4% des patientes de chaque bras n’ont pas été opérées.

    Après un suivi médian de 85 mois, l’étude est négative concernant son critère de jugement principal : la médiane de PFS du bras standard était de 24.2 mois vs 26 mois dans le bras expérimental (HR 0.99, IC 95% 0.85-1.15, p (non stratifié) = 0.90). Statistiquement la moyenne de survie sans progression était de 39.5 mois dans le bras 15 mois vs 39.3 mois dans le bras 30 mois. L’étude est négative en survie globale avec une médiane de survie globale de 54.3 mois dans le bras standard et 60 mois dans le bras expérimental (HR 1.04, IC 95% 0.87-1.23, p = 0.68). La moyenne de survie globale était de 60.4 mois vs 60.8 mois respectivement. Aucune différence en survie sans progression ou survie globale n’a été retrouvée dans les sous-groupes.

    Concernant le taux de réponse objective, aucune différence significative n’a été retrouvée, concernant 26% des patientes du bras 15 mois et 27% du bras 30 mois.

    La tolérance du traitement est conforme aux données connues, avec néanmoins des médianes de durée de traitement écourtée : 13.2 mois dans le bras standard et 15.5 mois dans le bras expérimental. L’exposition prolongée au bévacizumab démontre une légère augmentation du risque d’hypertension artérielle de grade >3, et de protéinurie de grade >3.

    Cette étude, négative, confirme le standard actuel de la durée de prescription du Bevacizumab à 15 mois. La principale limitation dans l’interprétation de ces résultats, qui apparaissent comme tardifs, et l’absence d’information du statut BRCA, HRD, pivot central décisionnaire dans le choix des traitements de maintenance et aux rôles pronostic et prédictif majeurs.

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