Pneumologie
Dysfonction érectile dans la BPCO : une question qu'il faut aborder.
Les patients atteints de BPCO semblent être significativement atteints de dysfonction érectile, mais ces questions sont peu explorées par les soignants. Les aspects psychologiques, physiques et sociaux associés à la BPCO méritent d’être mieux évalués et pris en compte au cours de la prise en charge globale de ces patients.
Une étude, dont les résultats sont parus en février 2022 dans l’International Journal of Chronic Obstructive Pulmonary Disease, a fait le point sur l’impact de la BPCO sur la santé sexuelle des patients atteints. Il s’agit d’une revue de la littérature avec méta-analyse. Au total, 31 études qualitatives et quantitatives ont été recensées et incluses. Quatre d’entre elles étaient qualitatives et douze ont évalué la dysfonction érectile avec l’indice international de la fonction érectile. Ces dernières ont été soumises à une métanalyse. La prévalence de la dysfonction érectile a ensuite été évaluée. Aucune des études qualitatives n’avaient la santé sexuelle pour objectif principal.
Des résultats significatifs sur la santé sexuelle des patients BPCO
Les résultats de cette étude ont retrouvé une prévalence élevée de dysfonction érectile chez les patients atteints de BPCO puisque 74% d’entre eux s’en plaignaient après interrogatoire alors que 56% seulement des patients non atteints de BPCO ont évoqué une dysfonction érectile. Ces résultats ont donc significatifs. Cependant, les auteurs relèvent que les résultats étaient variables d’une étude à l’autre, ce qui empêche de confirmer le lien entre BPCO et dysfonction érectile. De plus, un nombre non négligeable d’études n’étaient pas focalisées sur la santé sexuelle, ce qui ajoute de l’imprécision aux résultats. Aucun des résultats n’évoque la profondeur de l’impact sur la vie des patients et leurs partenaires de manière suffisamment précise.
Une nécessité d’évaluer les aspects psychosociaux au cours de la BPCO
Ainsi, les résultats de ce travail semblent montrer que la dysfonction érectile est plus répandue chez les patients atteints de BPCO mais rien ne confirme une potentielle association ou un mécanisme expliquant ce phénomène, qui peut être multifactoriel. D’autres études, avec un ombre lus important de cas témoins sont nécessaires pour confirmer cette impression. Mais, jusque-là, l’impact de la BPCO sur les aspects autres que respiratoires n’a que très peu été évalué, alors que l’on sait qu’il existe tant sur le plan physique, que psychologique et social. Une réflexion sur des méthodes d’évaluation précise doit être menée, pour prendre en charge ces patients d’une manière plus globale.
En conclusion, une première approche sur la santé sexuelle des patients BPCO a été faite mais ne permet pas de conclure formellement à un lien entre dysfonction érectile et BPCO. Une impression que la dysfonction érectile est plus fréquente chez les patients atteints de BPCO doit conduire à réaliser des études cas-témoins beaucoup plis précises sur le sujet.