Pneumologie
COVID-19 : un résumé des traitements disponibles pour Omicron
Une synthèse des thérapeutiques accessibles pour les patients atteints de COVID-19 non sévères et non hospitalisés, à risque d'évolution défavorable à l'heure d'omicron apporte quelques éclairages mais beaucoup de questions subsistent encore, notamment sur les inégalités géographiques. Une réponse mondiale doit être donnée.
Un éditorial, paru en janvier 2022 dans le JAMA, a fait le point sur les traitements pour lutter contre les formes peu sévères de d’infection par le COVId-19. Des progrès importants et rapides ont été réalisés dans le traitement des patients atteints de COVID-19, non hospitalisés. Malgré cela, l’accès au traitement est toujours limité. Cependant les patients non hospitalisés, c’est-à-dire sans hypoxie ni tachypnée, mais avec des symptômes respiratoires et systémiques pourraient bénéficier de ces traitements pour éviter une évolution défavorable, alors que la réplication virale est maximale et sensible à l’action des médicaments antiviraux.
Un état des lieux des traitements disponibles
Les traitements antiviraux disponibles ont tous une action différente pour lutter contre le CoVID-19. Les anticorps monoclonaux se lient au spike du virus, empêchant ainsi qu’il se fixe et qu’il pénètre dans les cellules. Le nirmatrelvir-rtionavir a une action inhibitrice d’une protéase du virus qui a pour rôle de cliver les poly-protéines virales en protéines essentielles à sa réplication. De leur côté, le molnupriravir et le remdésivir empêchent la réplication de l’ARN viral soit par mutagénèse de l’ARN rendant le virus incapable de se répliquer soit par inhibition de l’ARN polymérase viral. Le problème résulte que les mutations du spike du virus, ayant notamment entrainé l’apparition du variant Omicron, provoquent une réduction d’activité des traitements par anticorps monoclonaux. En revanche, ce qui est rassurant est que les antiviraux conservent leur action, même sur le variant Omicron.
Encore beaucoup de questions sans réponses
Des zones d’ombre existent encore sur le bénéfice des traitements chez les sujets à faible risque que représentent les sujets vaccinés. En effet, jusque-là, toutes les études effectuées sur l’efficacité de ces traitements ont été réalisées en incluant des sujets non vaccinés et avant l’émergence du variant Omicron. Il est difficile de présumer de l’efficacité et de l’intérêt d’un tel traitement chez des sujets ne présentant pas ou peu de risque d’évolution vers une forme grave. Une autre question posée est celle du risque de résistance au traitement lié à l’utilisation de médicaments en antiviraux monothérapies. Il est donc nécessaire d’évaluer également les combinaisons antivirales, notamment pour sécuriser les patients immunodéprimés, chez qui la réplication virale est beaucoup plus longue. Autre interrogation : quel est l’effet de ces traitements sur les séquelles post-virales éventuelles et sur la transmission ? Pas de réponse à ce jour. Concernant le dépistage, l’accès aux tests doit être couplé avec un système qui permet d’accéder rapidement au traitement puisque que plus celui-ci est administré précocement, plus il est efficace. Il faut encore beaucoup de travail, sans oublier d’éviter les inégalités entre pays riches et pays pauvres dans l’accessibilité aux traitements médicamenteux...
En conclusion, de rapides progrès ont été faits pour traiter les formes peu sévères d’infection par COVID-19 et permettent d’être optimistes mais d’autres travaux sont nécessaires pour élaborer des stratégies et des recommandations fiables et accessibles mondialement.