Pneumologie
Réinfection par SARS-COV2 : possible mais souvent peu sévère
Par rapport à une infection primaire, une réinfection à SARS-COV 2 expose neuf fois moins à une forme sévère. Ces résultats suggèrent une immunité protectrice qui peut durer quelques mois après la première infection. De plus, la réinfection reste un phénomène rare.
Une étude, réalisée au Qatar, et dont les résultats ont été publiés en janvier 2022 dans le New England Journal of Medicine, a cherché à évaluer le taux d’incidence et le risque de réinfection par le SARS-COV2, après avoir été infecté une première fois. Pour cela, une cohorte de 132 266 patients ayant eu un écouvillon positif a été re-testée au moins 45 jours après. Parmi eux, 243 sujets ont eu un second écouvillon positif. Ces cas positifs ont bénéficié d’enquêtes génétiques approfondies pour confirmer la réinfection. Une observation sur les symptômes présentés par ces patients et sur une éventuelle hospitalisation a ensuite été réalisée pour évaluer la sévérité de la réinfection par SARS-COV2.
Des réinfections génétiquement prouvées
Le fait d’avoir un second écouvillon positif plus de 45 jours après une première infection par le SARS-COV2 nécessite la recherche d’une preuve de réinfection, par enquête individuelle, pour éliminer les faux-positifs séquellaires de la première infection. Pour cela, les séquençages du génome viral des premiers écouvillons positifs puis des seconds écouvillons ont été réalisés puis appariés pour chaque patient qui a eu deux écouvillons positifs. Parmi les 243 patients ayant eu un second écouvillon positif, 54 patients ont eu une réinfection génétiquement prouvée. La durée entre les deux infections chez ces sujets réinfectés était de 64,5 jours, en moyenne. La réinfection par le SARS-COV2 reste donc très rare puisque 0,18% seulement des patients de la cohorte initiale ont eu un second écouvillon positif et 22% de ces derniers ont eu une réinfection prouvée.
Aucun décès de sujet réinfecté
Parmi les 54 patients chez qui la réinfection a été prouvée, 23 ont été diagnostiqués dans une structure de soins, ce qui suggère qu’ils étaient symptomatiques. Tous les autres ont été diagnostiqués positifs lors de dépistages ou de recherche de cas contact, alors qu’ils ne décrivaient aucun symptôme. Un seul des patients diagnostiqués en établissement de soins a été hospitalisé et sa durée d’hospitalisation n’a pas excédé 24 heures. Aucun décès n’a été relevé parmi tous ces patients. Ces résultats suggèrent donc que la réinfection par le SARS-COV2 entraîne peu ou pas de formes sévères nécessitant une prise en charge hospitalière ou aboutissant au décès du patient. Il est donc fort probable qu’une première infection à SARS-COV2 génère une immunité protectrice de quelques mois, même si la question d’infections récurrentes à différents variants reste posée.
En conclusion, la réinfection à SARS-COV2 après quelques mois est un phénomène rare et qui ne provoque pas de formes sévères. L’étude approfondie de cette immunité protectrice pourrait apporter de nouvelles pistes pour sortir de l’épidémie...