Pneumologie
Mépolizumab : un traitement de la poly-angéite granulomateuse
L’efficacité du mépolizumab à faible dose en vraie vie dans les poly-angéites granulomateuses éosinophiliques a été démontrée, ainsi que son absence d’effets secondaire grave. De plus, ils permettent de diminuer la dose de prednisone.
Une étude italienne, dont les résultats sont parus en juin 2021 dans Respiratory Research, a cherché à démontrer l’efficacité du mépozilumab à faible dose, en vraie vie, chez les patients atteints de poly-angéite granulomateuse éosinophilique. Il s’agit d’une étude prospective monocentrique ayant inclus 8 patients atteints d’asthme grave et de poly-angéite granulomateuse à éosinophile. Une faible dose de 100mg de mépozilumab (anti-IL-5) leur a été administré et ils ont été observés sur une période de 12 mois. Des critères ont été évalués avant l’administration, à 6 mois et à 2 mois de l’administration du médicament. Ces critères étaient le score d’activité de la vascularite de Birmingham, la prise de corticoïdes, des tests naso-sinusiens, une endoscopie sinusienne, un test de contrôle de l’asthme, une mesure de l’éosinophilie sanguine et une mesure du VEMS.
Quid de la poly-angéite granulomateuse éosinophilique
La poly-angéite granulomateuse éosinophilique est une maladie relativement rare. Il s’agit d’une vascularite avec atteinte des petits et moyens vaisseaux. Elle touche surtout les adultes, avec un asthme, une polypose naso-sinusienne et des symptômes d’allergies. Elle est principalement caractérisée par une hyperéosinophilie. Plusieurs organes peuvent être atteints, en premier lieu la sphère ORL mais aussi le cœur, les poumons, la peau, l’appareil digestif, les reins ou encore le système nerveux. Le principal mécanisme physiopathologique de la maladie est l’hyper-production d’IL5 qui favorise l’activation des éosinophiles. Le taux d’éosinophilie sanguine est corrélé à la gravité de la maladie et un traitement permettant la diminution de ce taux semble être prometteur.
Efficacité et absence d’effets secondaires du mépolizumab
Les résultats de l’étude ont montré une efficacité du mépozilumab avec une réduction significative de l’activité éosinophilique. Le taux sanguin d’éosinophile a fortement diminué et les signes cliniques, notamment les symptômes d’asthme se sont significativement améliorés chez ces patients. La consommation de corticoïdes a également diminué. Seulement deux patients ont dû interrompre leur traitement en raison d’une exacerbation de leur asthme. D’autre part, aucun effet indésirable grave n’a été relevé chez les patients ayant reçu du mépolizumab. Cependant, le faible volume de l’étude demande à ce que de nouvelles preuves soient fournies.
En conclusion, le mépozilumab sans être efficace et sans danger pour traiter les patients atteints de poly-angéite granulomateuse à éosinophiles. Un bon espoir pour limiter la corticothérapie…