Pneumologie
COVID-19 : identifier des facteurs pronostiques pour construire des modèles
Une revue systématique et une méta-analyse ont identifié des facteurs pronostiques des patients COVID-19, dans l’hypothèse de construire des modèles de recherche. Des résultats significatifs ont été obtenus mais de nombreux biais demandent à les confirmer.
Une revue de la littérature et une méta-analyse, dont les résultats sont parus en juin 2021 dans l’European Respiratory Journal, ont cherché à identifier précisément les facteurs pronostiques individuels de l’infection à COVID-19. Pour cela les auteurs ont examiné Pub Med, sur une période s’étalant de janvier 2020 à juillet 2020. Au total, ils ont identifié 428 articles avec un total de 263 méta-analyses. Ces études étaient hétérogènes et pour certaines d’entre elles, de petite taille. Des méthodes statistiques complexes ont été utilisées pour obtenir les résultats. L’association de 91 facteurs pronostiques a été analysée quatorze facteurs sont ressortis de manière significative.
Des facteurs de risques identifiés
Les auteurs ont identifié quatorze facteurs pronostiques apparaissant significativement dans l’infection par le COVID-19. Ces facteurs étaient associés à plus de1000 infections sévères ou compliquées, par le virus. Il s’agit : de la prise d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion, du syndrome d’apnée du sommeil, de l’intensité des douleurs pharyngées, des antécédents de maladie thrombo-embolique veineuse, du sexe, des antécédents de coronaropathie, de la présence d’une maladie cancéreuse, d’une insuffisance hépatique chronique, de la BPCO, de la prise de traitements immunosuppresseur, de la démence, de l’artériopathie périphérique, des maladies rhumatologiques chroniques et du tabagisme. L’association de plusieurs de ces facteurs pronostiques rendait les complications encore plus sévères et plus fréquentes.
Mais une méta-analyse à risque élevé de biais
Ces résultats apportent des informations déjà pressenties mais de nombreux biais sont présents dans cette méta-analyse. En effet, un grand nombre des études retenues sont de petits volumes. De plus la durée d’observation est courte et il est nécessaire d’avoir plus de recul pour confirmer ces résultats. Certaines études sont également faibles en matière d’analyse statistiques. Ces résultats représentent donc une première orientation pour évaluer ces facteurs pronostics de manière individuelle dans des études plus solides en volume et des durées d’observation plus longues, ce qui va devenir désormais possible compte-tenu de l’évolution de l’épidémie.
En conclusion, des facteurs pronostiques variés et probables de l’infection par COVID-19 ont été identifiés mais la preuve de leur implication dans la sévérité de la maladie doit encore être faite et la réalisation d’essais cliniques randomisés est nécessaire.