Pneumologie

COVID-19 : le déconditionnement post-infection est respiratoire et musculaire

Le déconditionnement psot-COVID19 sévère est un facteur majeur de la réponse altérée à l'exercice chez les survivants des fromes graves. Il est à la fois dû à des séquelles respiratoires et à une atteinte musculaire. D’après un entretien avec Jésus GONZALEZ.

  • 15 Jul 2021
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    Une étude italienne, dont les résultats sont parus en mai 2021 dans l’European Respiratory Journal, a réalisé un état descriptif de la physiologie à l’effort après une atteinte sévère par le COVID-19. L’objectif de ce travail était d’évaluer les séquelles à l’effort après l’infection par le COVID-19 et d’en comprendre le mécanisme. Au total, 75 patients ont été inclus, issus d’un seul centre hospitalier. Ces sujets ont bénéficié d’EFR et de mesures de la Vo2 max à l’effort, trois mois après leur sortie d’hospitalisation pour COVID-19. Il s’agit d’une étude descriptive, incluant des patients hospitalisés en réanimation entre février et avril 2020, ayant survécu au SRAs-COV2.

    Une atteinte respiratoire confirmée

    Le professeur Jésus GONZALEZ, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, regrette l’absence de collaboration pour ce travail. Cependant, cette étude modeste, incluant une petite série, apporte des éléments intéressants sur la physiopathologie du déconditionnement post-COVID19.  Il rappelle que beaucoup de patients conservent un essoufflement majeur, y compris ceux qui ont été moins gravement atteints. Cette étude qui, selon Jésus GONZALEZ a été réalisée trop tardivement (à 3 mois après la sortie d’hospitalisation) confirme les autres publications évoquant les séquelles respiratoires à 3 mois, chez tous les patients, quelle que soit la sévérité de l’infection par COVD-19. Il rappelle que les services de soins de suite et de réadaptation français prennent ce déconditionnement en charge dès le premier mois suivant l’hospitalisation. Il rappelle que les atteintes respiratoires parenchymateuses sont réelles et ne sont parfois pas encore normalisées à 12 mois.

    Un déconditionnement musculaire majeur

    Jésus GONZALES souligne que l’intérêt de cette étude a été de montrer que l’essoufflement est principalement dû à un déconditionnement musculaire, et non respiratoire. Les sujets inclus, bien que peu nombreux dans cette série, ont été dénutris, ont perdu poids et de la masse musculaire alors qu’ils étaient en bonne santé antérieurement. Jésus GONZALEZ précise que même si le scanner thoracique et les EFR réalisés à 3 mois, 6 mois ou un an montrent une atteinte parenchymateuse, parfois non encore normalisée à un an, la limitation est principalement liée à une atteinte musculaire. L’hypothèse serait qu’il existe une atteinte musculaire directe, ce qui est déjà connu chez les patients ayant séjourné en réanimation. Cela correspond à la neuromyopathie de réanimation.  Jésus GONZALEZ explique que, généralement, ces patients récupèrent très vite si l’atteinte est seulement musculaire. La récupération est moins bonne en cas d’atteinte neurologique associée.

    En conclusion, le déconditionnement des sujets ayant séjourné en réanimation après une infection par le COVID-19 est à la fois respiratoire et majoritairement musculaire, ce qui est déjà connu en post-réanimation, mais ces résultats spécifiquement liés au COVID-19 seront vite confirmés avec des études incluant plusieurs centaines de patients.

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